Débunk du documentaire "Trans Mauvais Genre: chapitre1 une épidémie mondiale" de Sophie Robert (partie 7 sur 8)
[CW: Fascisme, misogynie, propos génocidaires, transphobie, mention de chirurgie génitales parce que les TERF sont des fétichistes du sujet apparemment, négation des droits corporels, islamophobie, mention d'antisémitisme, fatigue de l'autrice]
-Partie 8
Salut.
Wow, les intros sont de plus en plus efficaces.
Bon on arrive bientôt à la fin. Ni le manque de thune, ni le manque de motivation n'auront eu raison de ce texte, qui, force est de le constater, ne sera pas fait par moi sur le chapitre 2 de son documenteur. Déjà parce que, pour faire ça, il faudrait que je me bouffe des heures et plusieurs heures d'interviews bidons faites par cette réalisatrice bidon (en tant qu'invitée ou en tant qu'intervieweuse 💀). Il faudrait que je reprenne le même type de méthodologie, donc de m'arrêter quasiment à toutes les phrases (puisqu'il faudrait que je m'arrête à chaque fois que y'a quelque chose à redire, à commenter, à corriger, et analyser). Et j'ai clairement pas la détermination de le faire. Sans doute que je ferais un billet pour détricoter le gros du propos si jamais ce deuxième chapitre a un quelconque succès (sous-entendu comparable à la partie une), mais je n'espère pas aller plus loin que ça. Déjà parce que j'ai d'autres chats à fouetter, ensuite parce que je ne veux pas me retrouver de nouveau dans cette situation avec des gigas tartines de texte pas aussi pertinent et profond que je le souhaiterai être à corriger, avec beaucoup de répétitions (puisque c'est comme ça que marche la propagande fascisante). BREF je ne regrette pas ce texte en huit parties, mais j'espère que je ne vais pas refaire ça dans le futur.
De 1.04.52 jusqu’à 1.15.30
1.04.52 “Pendant
des années, la dysphorie de genre était accompagnée d’une
psychothérapie. Soutenue dans la compréhension de l’origine de
leur malêtre et l’acceptation progressive de leur corps; la
plupart des patients guérissaient en entrant dans l’âge adulte.”
Ah oui. La bonne
époque où l’on prenait des hormones en pirate. Ou si l’on
entre dans le parcours psychiatrique, on doit confier sur quoi on
se touche, dire amen quand le psy nous raconte absolument
n’importe quoi, et à terme être forcés·es à être stérilisés·es
pour avoir le droit d’accéder au changement d’état civil. Oui,
c’est une condamnation à la marginalité; soit être dans
l’illégalité (avec tout ce que ça implique comme ostracisation),
soit être condamné·e à être surveillé·e par la psychiatrie et
devoir être stérile. Bref, on milite
pour ne plus être les citoyens·nes de troisième zone stérilisés·es de force ; chose à
laquelle on est d'autant plus condamnés·es avec ces méthodes psychiatrisantes inefficaces (parce que surprise, la transidentité n'a jamais été une maladie et n'en sera jamais une).
1.05.04 “Cette démarche a été progressivement bannie, au profit exclusif de l’affirmation de la transidentité assorti de la prescription automatique de traitement de réassignation sexuelle.”
Ma vie a l’air
tellement plus simple dit comme ça. Ça vous dit que je vous offre un
petit morceau de ma réalité à présent*? Fin Novembre 2022, je suis
à présent à 8 mois de traitement hormonal. Traitement hormonal
commencé un an après ma prise de décision définitive. Et
traitement hormonal stabilisé au bout de quatre mois. Pourquoi donc
stabilisé? J’ai dû commencer en pirate, profitant de la zone
grise dans laquelle est ma situation. Alors pourquoi faire en pirate?
J’étais terrifiée à l’idée de pouvoir être reconnue comme
étant trans par l’administration. Parce que je sais qu’il suffit
d’un simple revirement idéologique pour que les outils de l’état
se retournent contre moi, et ainsi ne plus vivre libre. J’ai donc
commencé en commandant exclusivement sur internet, en me fiant
uniquement à mes connaissances acquises durant des années. Sauf que
je n’ai pas pu continuer comme ça. Et pourquoi donc? Tout
simplement parce que les fournisseurs ont dû se protéger, et qu’il
ne m’était plus possible de passer sans cryptomonnaie, et je n’ai
pas accès à cet usage de la cryptomonnaie. Les personnes à qui
j’ai demandé de l’aide m’ont soit, jamais répondu, soit ont
fait preuve d’une telle mauvaise volonté que ça a été une pure
perte de temps. Et n’ayant pas d’autre possibilité, et n’ayant
accès qu’à un seul endocrinologue (bientôt à la retraite, pour
un bassin de pas loin d’un millions de personnes); j’ai eu la
chance d’avoir le plan providentiel. Donc oui, je
suis rangée dans l’officiel, malgré moi, malgré l’usage qu’il
est possible de faire de mes données médicales contre moi. Parce
que je ne pouvais plus, je pouvais plus ne plus supporter de sortir de
chez moi. C’est pas la joie encore maintenant, puisque les hormones prennent leur
temps; et les seuls moyens d’accélérer tout ça est d’avoir du
flouze, chose que je n’ai pas. Mais c’est mieux, j’aimerais
juste ne plus avoir peur, mais c’est mieux. Et dites vous que pour
moi c’est simplifié parce que je suis adulte, blanche, et relativement indépendante. Bref, même dans une démarche affirmative et non plus psychiatrisante, cela reste un parcours complexe, même quand on fait parti·e des chanceux·ses.
*NDLA: Il y'a un un peu moins d'un an d'écart entre cette publication et la première écriture de ce texte. Je n'ai pas trouvé pertinent de réactualiser cette portion de texte, puisque c'est une simple illustration et que je n'ai pas grand chose à ajouter à présent à ce sujet.
1.05.40 “Le docteur Kenneth Zucker est loin d’être un critique du genre. Ce psychologue et sexologue canadien était chef du service d’identité du genre à l’hopital de Toronto. Spécialiste de renommé internationale il prescrivait des traitements hormonaux, chirurgicaux et des bloqueurs de puberté. Cependant le docteur Zucker avait la particularité de considérer ses patients au cas par cas. Sa conviction était que parfois le meilleur traitement était un accompagnement psychothérapeutique adapté. Et laisser du temps au temps. Les transactivistes ont fait de Kenneth Zucker un exemple. A la suite d’une violente campagne de dénigrement il a perdu son poste à l’hopital de Toronto.”
Et faisait des thérapies de conversion. Largement même. Et il en faisait vocalement la promotion. Le documenteur essaie de le masquer autant que possible, mais si la démarche est de dire à quelqu'un qui arrive dans le cabinet en disant "Banjour je suis transgenre, pouvez vous m'aider?" et que ""l'aide"" est de répondre "Non vous êtes pas trans, on va programmer des rendez vous pour bien vous en convaincre"; quelques soient les circonvolutions prises, quelque soit le nom donné; c'est des thérapies de conversion. On peut appeler cette thérapie "Le Pain Au Raisin" si vous voulez, mais ça restera une thérapie de conversion. C’était son
traitement de première intention. Même sa page wikipédia le dit.
Alors le documenteur essaie de maquiller ça en parlant de
“traitement psychothérapeutique adapté”, mais il faut le comprendre d'un documenteur qui veut qu'on passe obligatoirement par la psychiatrie et qu'on passe par la case "essaie de thérapie de conversion" avant d'avoir le droit aux traitements hormonaux, ce type de
traitement, est une augmentation de travail pour la morgue, ni plus ni moins. Kenneth
Zucker est directement et personellement responsable, par ces
traitements, de nombreux suicides. C’est pour ça, c’est
contre cette thérapie """réparatrice""" que les militants·es se
sont dressés·es. Parce qu’on ne veut plus décompter nos
morts·es. Parce qu’on refuse qu’on conduise des gamins·es à
l’isolement et au suicide.
D'après le documenteur il
conviendrait donc, apparemment, de plaindre les pauvres médecins qui ne peuvent plus
avoir ce type de pratiques meurtrières. Apparemment il est convenable de
soutenir les mauvaises pratiques médicales, et de sous-entendre que
les militants·es font peur aux équipes médicales qui font n'importe quoi… Ce mec, a, de par ses mauvais traitements, tué de nombreuses personnes et plongé beaucoup d'autres dans la misère sociale. Et il est encore en liberté, mais apparemment un exemple aurait été fait de lui.
1.05.55 “Le motif invoqué, refuser d’affirmer la transidentité des patients dysphoriques, refuser la prescription automatique de traitement de réassignation sexuelle; est assimilé à une thérapie de conversion pour homosexuels.”
Alors, force m’est
constater que non, refuser par principe sans indication médicale
d’appliquer la loi n’est pas une thérapie de conversion, c’est
juste être des humains merdiques qui font du déni de soin. Mais là
la rhétorique se trouve être habile. En gros, ce qu'a fait Zucker est requalifié, dans le propos effectif et factuel, de déni de soin. Donc s'il y'a déni de soin, il ne peut avoir thérapie de conversion (ce qui est faux c'est totalement possible, je vous montre juste l'outil rhétorique). Sacré tour de passe-passe, n’est-ce pas?
Kenneth Zucker a ordonné des thérapies, qui n’ont
rien à voir avec un simple déni de traitement par principe. Quelque
soit le nom que vous leur donniez, Sophie Robert, utiliser une figure
d’autorité, pour dire à des gamins “Mais non tu te trompe, tu
n’es pas trans/gay/bisexuel/lesbienne” c’est des thérapies de
conversion. Mais vous allez voir, chers·es lecteurs·ices, l’arnaque
prend un tout autre sens plus tardivement.
1.06.20 “Les thérapies de conversion ont pour objectif de changer l’orientation sexuelle des homosexuels. Effectués dans les milieux très religieux par quelques thérapeutes déviants, elles sont surtout le fait de prêtres de cette religion fondamentaliste. Ces pseudos traitements s’apparentent bien plus à des exorcismes, voire à des actes de torture qu’à des thérapies. C’est à juste titre qu’elles doivent être bannies.”
C’est pas très
malin ça, de dire qu’il n’y a que des thérapies de conversions
religieuses. Puisqu’il se trouve que les thérapies de converison
sont bien plus larges. Je vais paraphraser Jade Whirl, militante
transgenre, qui se trouve avoir une solide expertise sur le sujet, et
qui en causait chez Yuffie (juste ici) (ce qui m’évite d’éplucher tout les textes qu’elle a pu
écrire sur internet, me sauvant ainsi du temps).
Il y’a
4 grands types de thérapies de conversion:
.Des
psychothérapeutiques. Via des thérapies à base de groupes de parole, des discussions, une thérapie de conversion comportementale, la psychiatrie et/ou via la psychanalyse.
.Des thérapies de conversions médicales physiques. Via des interventions chirurgicales (comme par exemple, la lobotomie). Jusqu’à des approches improbables comme la nutrition (et c’est ainsi que je pose une dédicace spéciale à Thierry Casasnovas qui propose des thérapies de conversions via le jus de fruit qui sortiraient de son extracteur de jus (comme quoi, les vacances de Dora Moutot l’exploratrice aura créé une nouvelle absurdité en ce bas monde)). Mais aussi des thérapies comme le Rebirthing (provoquer une sensation d’étouffement pour simuler une nouvelle naissance…)
.Des thérapies de conversions religieuses, qui est l’image qu’on en a couramment (notamment via les thérapies de conversions américaines). Avec de la prière, de la repentance, mais aussi de l’exorcisme, de l'expiation des pêchés (et tout ce que ça contient de punitions). Avec aussi les camps de conversion, l’image d’Épinal des thérapies de conversion.
.Et enfin les thérapies de conversion autres. Littéralement tout ce qui n’est pas réglementé par d’autres pratiques. Donc viols correctifs, torture, passage à tabac, isolement. Généralement pris en charge par la famille ou la communauté…
Ces thérapies n’étant pas clairement délimitées les unes des autres, et pouvant se cumuler. Les noms acceptables de ces thérapies pouvant être nommée comme les thérapies réparatrices, ou les thérapies exploratrices (qui ont été les noms portés jusqu’au sénat pour les garder actives lors du vote fin 2021 qui portait sur le sujet).
De deux, il s’agit quand même de comprendre un truc assez fondamentale ici. Si ça arrive aux LGB, ça arrive aussi aux trans, et généralement plus souvent et de manière accentuée. Et donc, ici, quand le documenteur parle de ces thérapies comme ayant pour but de changer la sexualité des homosexuels·lles; le documenteur omet sciemment que les trans sont inclus dans les thérapies de conversion, et ce même à bien plus large échelle. D’ailleurs, c’est là où l’on trouve l’incroyable incompétence des documenteuristes à la moindre remise en question: Admettre ici que les thérapies de conversions sont aussi liées aux cercles médicaux et familiaux (et donc pas qu’aux cercle religieux), le documenteur part directement en position de porte-à-faux et fait reconnaitre un traitement de défaveur analytique à propos des personnes trans (et pour cause, ledit documenteur promeut les thérapies de conversions).
Gif de Megan Bloomfield (jouée par Natasha Lyonne qui est possédée par le rôle) se rendant compte qu'elle est homosexuelle; dans une des scènes qui me font le plus de rire de But I'm A Cheerleader (film sur les camps de thérapie de conversion que je vous recommande chaudement, tout autant parce qu'il parle très justement des camps de thérapies de conversion que parce qu'il est très drôle).
1.07.26 “L
es
militants transactivistes ont mené une campagne très agressive
auprès des pouvoirs publics; faisant un amalgame
systématique entre les thérapies de conversion pour homosexuel, et
la psychothérapie des personnes transgenres, afin d’en
réclamer l'interdiction. L'objectif était de rendre
illégal tout traitement psychothérapeutique de la dysphorie de
genre, au bénéfice exclusif des traitements médicaux de
réassignation sexuelle. Suite à cette campagne
mondiale contre les thérapies de conversion dans les pays
anglo-saxons les psychologues et les psychiatres ont désormais
l'interdiction de faire leur travail auprès des jeunes
transidentifiés. Que ce soit proscrit par les usages
ou directement inscrits dans la loi. La province de
l'Ontario au Canada interdit légalement tout traitement
psychothérapeutique de la dysphorie de genre; la seule démarche
autorisée l'affirmation positive de la transidentité conduisant à
la prescription automatique des traitements de réassignation
sexuelle.”
Et donc, c’est ainsi que la méconnaissance profonde du sujet se fait sentir. Que ça soit une méconnaissance feinte, ou réelle. Le fait d’avoir retiré les transidentités du DSM n’était pas pour déplacer le terme sur “La Dysphorie”. Quant à ce terme, il peut même être admis que le considérer médicalement peut être douteux, mais il reste néanmoins une simplification qui peut être nécessaire pour qu’il y’aie une reconnaissance de la société de la nécessité de pas nous laisser péter un câble face à la discrimination qu’elle nous faire vivre dans nos chaires
Voilà où mène l'analyse par la psychiatrie: Les personnes trans ne peuvent qu'être tarées, doivent être convaincues qu'il est impossible pour elles d'être transgenre, et ça fait parti du travail des psychiatres et des psychologues (qu'importe que les données montrent que ça ne sert à rien et génère juste des mauvais traitements). Mais nous faire ça ne nous fera disparaître que dans le sang et les larmes. Cela ne nous fera pas arrêter être transgenre. Le documenteur promeut une idéologie génocidaire,effectivement. Bravo à vous d'avoir compris l'évidence qui se tapissait sous vos yeux... sauf que dans la vraie vie des vrais gens hors du monde éthéré des idées, les choses se retrouvent à être en opposition rapport à cette présentation tordue de la réalité. On ne va pas revenir longuement sur les terminologies de "transidentifiés" et de "transactivistes", la première terminologie signifie "Des jeunes transgenres, mais moi, gender critical grocervo cosmique, je vais décider que cette personne est pas trans parce que je la trouve trop jeune pour être transgenre" et le second terme signifie "Des personnes transgenres trop vocales sur leurs droits fondamentaux pour que ça convienne au·à la locuteur·ice".
1.08.43 “Il est désormais interdit d’aborder la dysphorie de genre comme une pathologie à soigner, quand bien même son épidémiologie explose. Le texte [à propos du texte voté fin janvier 2022] punit les pratiques, les comportements, ou les propos répétés visant à modifier ou à réprimer l'orientation sexuelle ou l'identité de genre. Les contrevenants encourent une peine de deux ans de prison et de 30 000 euros d'amende la menace adressée aux psychologues et aux psychiatres est très claire.”
Oui. C’est très
clair, mais ça semble pas encore être assez clair pour l’équipe
du docu. Et oui, il devrait être interdit pour ces critères, et
les personnes derrières ça pourraient encourir ces
sanctions. Et d'ailleurs, ce documenteur ne se prend pas ça dans la tronche, puisque apparemment juste appeler des thérapies de conversion par n'importe quel nom fantaisiste permet de les maquiller suffisamment aux yeux de la justice.
Il est établi dès le titre du docu qu'on sera traité comme des porteurs·euses de la peste bubonique, je ne vais même pas m'arrêter sur la minable pathologisation de ma condition. Je vous pisse à la raie, c'est la seule réponse digne de ce propos.
Alors, qu’en est-il des problèmes de santé
mentale qui peuvent faire suite aux transidentités alors? Pour
réellement comprendre cette problématique, il convient de retourner
le problème, chose que le terme de Dysphorie de Genre ne permet pas. C’est à dire qu’il est totalement présentable
comme “Cette maladie mentale qu’ont les trans mais faut pas les
faire chier avec sinon on se bouffe de la taule.” Sauf que, si on
l’enlève de l’équation, alors nous pouvons voir ce qu’il se
passe derrière. Tout les problèmes psychiques que peuvent induire
la précarité et la marginalité forcée peuvent se retrouver dans
nos vécus. On peut aussi y ajouter tout les problèmes que l’on
vie entre nos corporalités et nos psychés. Ce n’est pas pour rien
qu’on répète des termes comme “Oui, les pénis de femmes
existent.”. C’est justement parce que nos vies le montre de
manière très pratique. Et que la corrélation entre des caractère
physiques, qui n’influent en rien l’apparat genré dans les interactions sociales, peuvent faire naître en nous de profondes
détestations de nos corps (qui peuvent aller couramment à de la dysmorphophobie très prononcée). De plus la demande à ce qu’on
aie strictement l’apparat d’un genre donné, et qu’on ne nous
laisse pas de liberté quant à ce domaine peuvent mener à tout un tas de violences avec ce que ça amène de déséquilibres dans la santé: En bref, nos souffrances
sont le reflet de la violence induite par la société à notre
encontre; et on prend l’habitude de les consigner dans ce terme
“Dysphorie de genre”, malgré la réduction induite et les
problèmes inhérents à la terminologie. Et comme vous pouvez le constater, personnellement, je m'oppose à cette terminologie de "Dysphorie de Genre" qui n'est, pour moi, que la soupape du système pour normifier les transidentités, en plus de laisser un vague espace psychiatrisant planer sur nos conditions.
1.10.00 “En assimilant les thérapies de conversion des homosexuels aux traitements psychothérapeutiques de la dysphorie de genre les militants transactivistes imposent à la société une inversion complète de la réalité; car c’est bien la transidentité qui est une thérapie de conversion pour homosexuels. Pour le jeune homosexuel qui découvre sa différence, l’adolescence est un passage très difficile, grandir dans une famille traditionnelle ou très religieuse, intolérante à l’homosexualité, peut générer une angoisse insoutenable.”
Oh ptn… Du coup
on en est à la partie de théorie du complot où les TERF disent que
la transition de genre est une thérapie de conversion pour les
homosexuels·les. BON pourquoi c’est impossible de faire ce
commentaire, ne serait-ce que d’un point statistique? Je reprends
l’article du Wiki Trans sur la sexualité, mais il se trouve être limpide et solidement sourcé: 40% de bisexuels·les, 22% d’hétéros,
22% d’homos, 16% d’asexuels·les.
Coreller identité
de genre et sexualité est une grossière erreur, et la preuve de la méconnaissance profonde du sujet. Les communautés transgenres et le reste de la communauté LGBTI+ sont proches,
puisque nos cultures et les oppressions que l’on vie sont proches;
mais être trans et être homo/bi/ace/inter/+ n’est lié d’aucune
manière. Ce sont deux choses différentes; et les
transitions de genre, contrairement aux théories fantaisistes qui
pourront être avancées dans le documenteure, ne sont pas conduite par
des comportement sexuels. C'est du flan, du vide, du creux, de la création absurde du monde éthéré des idées.
Je ne dis pas ça pour minorer l’expérience d’être ado et non-hétéro (et pour le coup force m’est de constater que malgré le fait que ma famille soit pas giga tradi, les coming-out furent à chaque fois de grosses épreuves pour moi), mais bel et bien pour dire que c’est différent. Et je peux dire d’expérience que mes comings-outs les plus difficiles furent ceux liés à ma transidentité. Quand je pensais être seulement bisexuelle, j’espérais ne perdre personne. Quand j’ai su que j’étais transgenre, je savais déjà que j’allais perdre du monde, et j’ai perdu bien plus de monde que je ne le pensais.
1.10.14 “Dans certaines familles très croyantes, il est préférable d’avoir une fille trans qu’un garçon homosexuel. Le concept d’un garçon né dans un corps de fille permet de concilier la honte d’avoir un enfant non-conforme aux stéréotypes de genre, avec ses convictions religieuses.”
Qu’est-ce que
quoi? HEIN? Mais elle se fout de la gueule du monde là, hey la
source là. File la grande source de tes morts pour une affirmation aussi abrutie, sur la tête de moi, j’veux tes
sources. J’suis sûre qu’en les consultant j’vais bien me
marrer. Rien, absolument rien n’indique ça, que
ça soit une réalité même. Que ça soit dans l’histoire, ou dans
l’actualité. Que ça soit ailleurs que dans l'imaginaire du documenteur et de personnes tout autant fantaisistes, désirant déchirer le tissu de l'espace-temps pour que le monde coïncide avec leurs peurs.
1.10.22
“Le transsexualisme est né il y a plusieurs
siècles dans les pays du Moyen-Orient comme une échappatoire à la
rigidité des rôles sociaux sexuels.”
Lol, non. Déjà le transexualisme ça existe pas, tu invente des mots pour ne pas dire "transidentité". Et c’est trop marrant ça, parce que littéralement, le fait d’être transgenre existe, partout dans le monde, et toutes les disciplines s’intéressant dans la population le montrent. Tiens, y’a des théories qui établissent, par exemple, qu’un des empereurs romain (Héliogabal) serait en fait une impératrice transgenre (théories à laquelle je ne souscris pas personnellement pour tout un tas de raisons compliquées). Avec des sourcements plus solides, on peut établir, par exemple des genres Shamaniques dans la Scythie , ainsi que des genre cultuelles dans l’Anatolie (je parles ici dans les derniers siècles avant Jésus Christ, donc en passant par le regard romain très patriarcale).
On a parlé, de
nombreuses pages auparavant de la communauté Hijra en Inde, au
Bangladesh et au Pakistan; communauté aussi ancienne que les peuples
du sous-continent indien et qui existe toujours malgré la répression
coloniale. Et plus généralement, de nombreux genres culturels
peuvent être constatés dans l’Asie du Sud-Est quand on
s’intéresse au sujet.
En Océanie,
les Māhū
faisaient parti des classes dirigeantes même, avec
comme exemple récent Kamehameha III à Hawaii (XIXème siècle).
L’amérique du
Nord, Centrale et du Sud recèlent de très nombreux genres
non-binaires très variés, auquel la dénomination de Bi-Spirit ne
saurait rendre sa complexité. Des genres shamaniques, des genres
socio-culturels, des genres de division du travail même, des gens purement sociaux. Et ces
considérations sociales qui existent donc, traversant tout ce
continent avant la colonisation.
Pareille en Afrique, les
considérations genrées ayant été bien plus variées que ce qui
est vécu actuellement (encore une fois, la colonisation a fait ses
ravages).
Et enfin, l’Europe même, bien que le régime chrétien n’aie pas été favorable à ce genre de comportements, certains genres culturels ont été parfaitement acceptés. Je penses notamment aux Feminielli de la région napolitaine; et aux Vierges Jurées de l’Albanie.
On ne peut pas parler d'un sujet, en inventant un mot au pif (ou plutôt traduisant grossièrement le déjà plus que hasardeux terme anglophone "Trangenderism"... qui ne signifie rien) que jamais personne de sérieux n'utilise. Mais apparemment avec toute la mauvaise foi du monde, c’est toujours possible
de se voiler la face, de déchirer l'espace-temps et de sortir des infos d'son fiak; c’est toujours possible de ne pas considérer
toutes ces alternatives genrées comme étant de simples spécificités
locales quand on parle de transidentité pour dire "C'est apparu y'a quelques centaines d'années dans l'empire Ottoman décadent!". Surtout que si c'était réellement le cas, vous pensez vraiment que personne n'en parlerait? Si c'était une réalité, si y'avait bel et bien l'apparition d'un comportement parfaitement inédit pour l'humanité, ça serait un sujet dont on parlerait énormément en science sociale. Ah oui non, j'suis conne, le grand complot trans veut cacher cette vérité aux merdias à leurs bottes. Non mais j'suis conne aussi, j'oublie par moment le raisonnement circulaire.
Les Hijras sont présentes au Bangladesh, en Inde et au Pakistan. Quant au fait qu’elle ne sont pas criminalisées, celà est bien plus compliqué à dire. C’est à dire qu’elles ont cette spécificités de vivre en communauté plutôt renfermées et très résilientes et qui n’a pas peur d’affronter les pouvoirs locaux s’il le faut, et que donc les condamner devient très difficile (c’est à dire, tu t’attaque à une Hijra, tu t’attaque à toute une communauté organisée).
Néanmoins, le gros
de ces communautés se constituent d’individus ayant dû fuir le
contexte familiale, et trouver ces communautés pour survivre.
Néanmoins, elles ont été traquées par le gouvernement britannique
durant la colonisation de l’Inde. Et néanmoins, elles n’ont
toujours pas nécessairement la raconnaissance qui est présentée
par le documenteur, puisque la loi Transgender Persons Act de 2019 ne
reconnait pas l’autodétermination quant au genre, contrairement
aux recommendations précédentes (et les Hijras font parties des
personnes visées).
Si les hijras résistent, c’est
qu’elles sont organisées et combatives. Ni plus, ni
moins. L'assertion du documenteur est une contre-vérité.
1.10.30 - “Aujourd'hui encore c'est en Iran que réside le
plus grand nombre d'hommes transidentifiés femmes cette population
est d'autant plus nombreuse que l'homosexualité y est puni de mort.”
Déjà, source. Ensuite "transidentifié" c'est parce que ça t'arrache trop la gueule de pas être transphobe. Enfin, l'Iran c'est tout un bail bien plus compliqué que cette assertion guignolesque.
Non
parce que cette présentation de la situation iranienne est courante
par les TERFs (et pas très honnête). Et
j’avoue que cette idée là me surprend, puisque juste après avoir
parlé des Hijras (qui représenteraient entre 500 000 et 1 million
de personnes tout de même), je trouve ça assez… audacieux
dirons-nous. Après, est-il convenable de qualifier les Hijras de femmes transgenres? Dans tout les cas si le documenteur parle dans les termes qu'il parle, il devrait continuer dans l'approximation pour avoir un tant soit peu de logique; et donc qualifier les Hijras comme il qualifie les autres femmes transgenres. Ensuite quand on part vérifier la démographie générale
de l’Iran qui se trouve être de 85 millions de personnes. Déjà,
sur le plan démographique, le documenteur semble sortir une
affirmation assez extraordinaire.
Pour le point de rigueur, l’Iran se
trouve dans une situation très particulière depuis la Fatwa de
l’Ayatollah Khomeiny de 1980 (Fatwa signifiant décret ayant valeur de loi) sur le
sujet; puisque l’Iran sanctionne très durement l’homosexualité
(allant jusqu’à la peine capitale); mais ladite Fatwa autorise les femmes transgenres à transitionner. Donc, pour leur orientation sexuelle, nombre d’homosexuels·les se retrouve contraint de faire un choix entre
des procédures de changements de genre (y compris passer par le
bistouri) et la peine de mort. De
plus, comment il est possible de présenter l’Iran de cette
manière? On voit bien que la liberté sexuelle est nécessaire pour
la liberté de genre, tenter d’antagoniser de la sorte
homosexualités et transidentités ne conduira qu’à une seule
chose: réduire la liberté sexuelle et réduire la liberté
d’expression genrée. L’Iran contraint bel et bien des
homosexuels·les à changer de genre et d’anatomie contre leur gré, et aucun groupement LGBTQIA+ ne félicité l’Iran
pour cette violence imposée aux corps. Cette "curiosité" légale n'est expliquée que d'une seule et unique manière, le respect d'une Fatwa de Khomeiney, tout en pratiquant la punition de l'homosexualité.
1.11.47
-
“En France femmes voilées
et femme trans s'affichent côte à côte
dans les campagnes de communication. En Occident les
militants transactivistes ont réussi le tour de force de faire
passer pour condamnable le travail consciencieux des psychologues et
des psychiatres; et de présenter comme progressiste les thérapies
de conversion pour homosexuel qui émanent des sociétés les plus
homophobes et misogynes au monde.”
Ce grand écart est
réalisé par une “femelliste universaliste”, ne pas reproduire
chez vous, vous risquez de grandement vous blesser.
Ben
oui, les campagnes de communications pour la tolérance comprennent
des femmes transgenres et des femmes voilées; parce qu’il se trouve que
la transphobie et l’islamophobie sont deux fléaux de nos sociétés.
Et qu’il est tout autant inacceptable de forcer une femme de
Téhéran à se voiler, que de forcer une femme parisienne à se
dévoiler. Tout comme il est intolérable que je risque de me faire
agresser si je sors en mini-short et collant. Ce sont nos choix, on
devrait pouvoir faire ce qu’on veut de nos fringues. Et
encore plus loin, la laïcité est un principe qui devrait célébrer
la liberté de culte; et non pas l’obligation à l’athéisme. Et
de plus, cette injonction à l’athéisme semble quand même
particulièrement ciblée, puiqu’il ne vous viendrait pas à l’idée
de demander aux nonnes d’enlever leurs voiles; pourtant
c’est le même type de fringues et pour ce type de raison les
bonnes sœurs pourraient se trouver condamnées au même régime
répressif que les femmes voilées sous nos latitudes, si cela
n’était pas d’un pur ressort islamophobe.
Donc oui, les
thérapies de conversion sont intolérables et les injonctions à
répondre aux normes genrées entrainent nombre de violences. Que
cela soit à Téhéran comme à Paris. C’est en cela, que pour la
liberté d’expression genrée, le docteur Zucker est tout autant
condamnable que le régime d’Aïl Khomeiny et d’Ebraim Raïssi. Nous prêter le propos inverse est
brutalement diffamant; et ne peut qu’aller dans le sens des pires
théories fascistes.
Difficile d’imaginer des
extensions de cette pensée qui n’iraient pas lorgner du côté des
théories comme celles du grand remplacement et des absurdes
inquiétudes démographiques de l’extrême droite. Pourquoi cela ne
semble t-il pas évident d’à la fois condamner la condamnation au
bistouri de l’Iran; et les thérapies de conversion occidentales?
Il y’a un point commun là dedans: Le consentement. Quel sont les volontés des personnes pour leur corps? A aucun moment cela
n’est pensé ici. Les libertés corporelles fondamentales sont tout simplement impensées ici...
Bon, on arrive à présent
dans la partie qui s’intitule “Né dans un mauvais corps : un
mouvement très lucratif piloté par des professionnels de la
réassignation sexuelle ”… Je sais, c’est désolant dès le
titre. Mais si on s’intéresse à la tournée promotionnelle de
Sophie Robert pour promouvoir son docu, on peut apprendre le contenu
de le deuxième partie du documenteur (dans l’émission de ZioClo,
disponible sur youtube (émission dont je déconseille le visionnage
de par les deux ses protagonistes)), qui portera sur…, je cite:
“Les liens entre les lobbys pharmaceutiques et les lobbys
transgenre”. Tout un programme, et le problème c’est que je sais
déjà que cela partira dans des théories du complots allant du classique "Big Pharma" (pour ramener les antivaxx) aux théories antisémites,
puisque les théories TERF sur le sujet versent définitivement là dedans histoire d'ameuter le plus de monde possible… Oui c'est un avant-goût de l'horreur qui sera diffusé, et vue que j'ai des fucking pouvoirs de divination vous pourrez revenir me voire "Ah, j'ai vue et t'avais raison", ben oui, j'suis feucking Nostradabicheyte, évidemment que je sais ce que va raconter un documenteur transphobe à l'avance.
Les médecins
raisonnables? C’est qui, les médecins raisonnables? C’est les
psychiatres qui font des thérapies de conversion? C’est réellement
l’idée que veut transmettre ce documenteur? Non parce que, ces
“Médecins raisonnables” mais réellement incompétent, il a
fallu aller les chercher, et il y’en a encore beaucoup qui font
preuve de dangereuse incompétence (pour ne pas parler de malveillance sadique) par idéologie, et n’appliquant pas les recommandations internationales à ce sujet. C’est raisonnable ça?
De se foutre de ce qu’on nous dit? Alors qu'est-ce que la raison, et
surtout QUI sont ces médecins “raisonnables”? Qu’on me
présente ces irresponsables!
1:12:36
-
“
Coachés
par des organisations transactivistes les candidats se tournent donc
vers des médecins auto-déclarés compétents par conviction ou par
intérêt parmi lesquels des médecins trans.”
Donc, pour qu’un
médecin soit considéré comme étant compétent, il faudrait qu’il
n’écoute surtout pas sa patientelle?? Attendez là, en plus on
devrait en plus accepter que le fait de former des médecins sur
telle ou telle thématique soit condamnable? Les médecins sont des êtres de raisons purs? Non parce que,
excusez-moi, mais si les médecins, en tant que groupe social, ne
s’étaient pas fait pousser au cul, on serait encore avec le SIDA
considéré comme étant “la maladie des gays”, le tout supporté
par des “médecins raisonnables”, très fiers de leur connerie.
Quoi, il faudrait penser la sacro-sainte science comme étant dénuée
d’idéologie? Quand on voit le peu de cas qu’il est fait du fait
d’interprêter correctement les données présentées, excusez-moi
du peu, mais le travail même de Sophie Robert fait preuve d’hérésie
fondamentale. Puisque truffé d’études complètement flinguées
(s’il ne fallait en retenir qu’une on penserait à l’étude de
Lisa Littman) ; et d’autres études avec des interprétations
complètement hors de propos (du style, confondre un groupe cisgenre
à un groupe transgenre pré-chirurgies). On défend pas "La science" en défendant des médecins allant à l'encontre de tout les consensus sur un sujet, surtout dans un documenteur n'ayant pas été capable d'offrir des données fiables.
Et quoi, on
n’aurait pas le droit de travailler dans la médecine quand on est transgenre en plus?
C’est quoi ça, une proposition de ségrégation? Sous quel
prétexte nous n’aurions pas le droit de pratiquer la médecine? Et
comment ça auto-déclaré compétents? Genre, on choppe des droits
de pratiquer la médecine dans des pochettes surprises maintenant? DE
QUOI TU PARLES NOM DE DIEU?????
1:12:45
-
“
Cette
situation crée un clivage entre la science et la pratique. Depuis
une dizaine d'années le discours officiel sur la transidentité est
entièrement contrôlé par des militants transactivistes.”
??? Déjà, c’est qui le discours officiel? Et de deux, même si ça semble con de prendre le propos au sérieux, tu crois vraiment que la BBC, Marianne et Charlie Hebdo sont hors du “Le Discours officiel”? Pour le rappel, mon premier a encore sur son site un article totalement complotiste qui déclare dans le plus grand des calmes qu’on force des lesbiennes à coucher avec des femmes trans (et qui a pendant longtemps incroporé la contribution de Lily Cade, qui a elle-même reconnue avoir violé plusieurs femmes et qui a écrit un texte de school shooter appelant au massacre des femmes trans); mon deuxième a accepté en moins de 24 heures de publier une tribune de Dora Moutot et Marguerite Stern d’un profond antiféminisme parce qu’elles étaient pas contentes que le planning familiale aie des affiches de communication avec un mec enceint dessus; mon troisième est incapable de ne pas publier un article à charge dès que le planning familiale communique à propos de la transidentité (en gratifiant le tout de caricatures ignobles); et mon tout semble pourtant être considéré comme étant de la presse sérieuse en général mais se trouve ne plus avoir le moindre recul critique dès qu’il s’agit d’être transphobe.
1:12:54
-
“
Le 28 mai
2019 l'OMS retire la transidentité de la classification des maladies
mentales à l'issue de dix années de lobby intense. Les
autorités sanitaires des pays de l'Ouest revoient leur
définition les unes après les autres, pour adopter le
vocabulaire des organisations transactivistes. Il n'est
plus question de pathologie mentale mais d'identité; le concept né
dans un mauvais corps ouvre la voie au gigantesque marché de
réassignation sexuelle. La transition devient le cadre
unique de référence du traitement de la dysphorie de genre.”
°Toux gênée° Wow… Alors, pour détricoter ça, ça va être sportif. Commençons par le plus simple, pour ce qui est des dates, les émeutes de Stonewall datent de 1969. Alors ça n’est pas le point unique du militantisme trans, hein, mais par contre, une reconnaissance civile et dépsychiatrisée faisait déjà partie de ce qui était réclamé à l’époque. Et si vous vous posez la question de pourquoi suite à ça il y’a surtout eu des droits concernant surtout les mecs cis-gays et un peu aussi pour les meufs cis-lesbiennes, alors que les émeutes de Stonewall étaient surtout animées par des transfems et des cis-meufs bisexuelles; je serais tentée de répondre parce que le cis-patriarcat. Hein voilà. Surtout que les quelques années de pride qui ont suivi Stonewall, beaucoup de meufs trans se sont vue refuser l’accès à ces regroupements parce que pas assez politiquement correctes. Et ouais, c’était illégale jusqu’en 1999 d’être une meuf trans dans l’espace publique à New-York.
Bon ensuite,
le fait que les autorité revoient leur vocabulaire petit à petit;
c’est con, mais ce qui peut-être compris comme étant un point
de vocabulaire dans une discussion anodine peut devenir une réelle
problématique législative. Comme quand, par exemple, Aurore Bergé
insiste, dans les discussions autour de la constitutionnalisation du
droit à l’avortement, pour que soit inscrit “Femmes” à la
place de “Personnes” (comme c’était auparavant inscrit dans la
loi), légalement, c’est une exclusion des droits à l’avortement
pour les mecs trans. Un simple mot change, et c’est tout un monde qui
peut changer; surtout quand les autorités s’en emparent. Donc
heureusement, que les autorités s’emparent de terminologies qui
englobent mieux ce qui est constatable sur le terrain, c’est une
avancée de droits concrets pour tous·tes!... et pour le coup les autorités s'étant intéressées à ce texte constitutionnel sont allées du côté d'Aurore Bergé, donc si vous voulez avorter en tant que mec trans en France... et bien, bonne chance, jusqu'à cette constitutionnalisation présenté comme étant une grande avancée du gouvernement Macron pourrait vous voir un refus qu'il était impossible de vous opposer auparavant.
Pour ce qui
est de pathologie mentale, de dysphorie et de “né dans le mauvais
corps”, j’en ai discuté en long en large et en travers au long
de ces pages; mais encore une fois, il n’est pas tangible de
traiter des transidentités comme étant une pathologie. Puisqu’il
faudrait, en premier lieu, décrire ce qu’est “l’état sain”.
Et est-ce sain de dire “Amen” quand on nous décrit dans un genre
à la naissance et que cela va influer l’entièreté de nos vies.
Sincèrement, faut arrêter d’utiliser la terminologie “Né dans
le mauvais corps”, presque personne n’en parle dans les milieux
transgenres. C’est une terminologie faites par les cisgenres, pour
les cisgenres. Et si on l’utilise, c’est littéralement pour que
vous arrêtiez de nous poser des questions malaisantes. C’est un
peu notre “Ta gueule c’est magique”. On n’a qu’un corps, et
on le sait, on ne peut que le faire changer ce corps qui nous est
propre. Aussi, la nomenclature actuellement utilisée de dysphorie de
genre comporte de larges trous, puisqu’elle permet la
pathologisation de nos personnes pour le simple critère de la
transidentité; et c’est par ce petit interstice que le documenteur
espère pouvoir s’en tirer des évidentes accusation de transphobie
qu’il se mange (déjà à l’heure où j’écris ces mots) dans
le coin de la gueule.
Et enfin “LA” transition… Non les transitions. Il y’a mille et une chose de compris dans “LA” transition, et c’est à la délibération de chacuns·es de décider qu’en faire. Déjà, faire son Coming-Out, pour faire une transition sociale. Ensuite, changer sa garde-robe. Aussi, prendre des hormones (avec tout le caractère lent et évolutif que ça comprend). Aussi faire appel à la chirurgie. Ce qui semble être, dans le propos énoncé, “LA TRANSITION AGROUGROU”. Sauf que dans ces chirurgies, il y’a beaucoup de choses en fait. Les mammoplasties, les opérations de coupe d’afflux hormonés du corps, les reconstructions sexuelles, les chirurgies plastiques, etc. C’est beaucoup trop de choses, toutes très différentes les unes des autres, pour être considérées comme étant “LA TRANSITION HAAAA”. Mais effectivement, elles ont toutes ceci en commun, quand il s’agit de transidentité, cela est du ressort de la transition de genre.
Non. Votre solution
magique de “Faire appel à des psychiatres” ou à des extracteurs
de jus (j’avoue que j’en reviens pas de celle-là), ou n’importe
quelle autre connerie pour faire disparaître notre transidentité, c'est de la merde. Cela n'a jamais marché... sauf si vous partez du principe que buter des gens,
juste parce que vous les trouvez trop cheloux, ou nous voir vous
mentir tout du long des nos vies (ou dans le meilleurs des cas, fuir
ces maltraitances), ça fait disparaître nos transidentité ça
marche, mais ce n’est pas une solution qui m’a l’air très
viable si vous voulez mon opinion. En vrai cela nous fait juste disparaître de vos yeux. C'est même génocidaire comme proposition (et je me réfère à la nomenclature de l'ONU là, pas à une interprétation fantaisiste). Pour défendre ça d’un point de
vue de santé publique, il faut quand même s’armer d’un sacré
tas de mensonges éhontés dans des actes de lobbying auprès des
institutions, ainsi que d’une lourde propagande sur la population
(ce qui est actuellement en train de littéralement se passer).
1:14:54 -
“
Nombre
de ces jeunes n'ont pas encore l'âge de conduire, de voter, de
fumer, ni d'acheter de l'alcool. Il est interdit aux
mineurs de se faire tatouer, mais les adultes leur ont donné le
droit d'altérer leur corps de façon irréversible par l'injection
d'hormones sexuelles contraires, des chirurgies qui les
rendront stériles et altéreront leur fonction
sexuelle.”
On parle quand même
d’une notion qui se comprend entre 2 et 3 ans. C’est à dire que
d’un point de vue cognitif, le genre, est compris, perçu analysé
dès les trois ans. Et que donc, les souffrances liées
à l'inadéquation genrée peuvent arriver dès cet âge là. Alors, oui, c’est des
décisions qui peuvent influer la vie entière; mais, on laisse la
décision libre aux mineurs pour de nombreuses choses liées à la
santé, justement pour ces implications. Force est de constater que
la transphobie est suffisamment forte dans nos sociétés pour créer de
lourds problèmes psychiatriques, et qu’afin d’éviter ces
problèmes il n’existe pas de solutions autres, puisqu’on ne fera
pas disparaître la transphobie du jour au lendemain. Donc oui, ça
implique des décisions qui peuvent être prises jeunes ; mais
des décisions qui sont prises au sérieux, et dont on s’assure que
les implications soient comprises. De plus, les enfants entrant dans
les parcours de transition ont la chance de ne pas avoir à vivre une
deuxième puberté; avec toutes les souffrances vivables liées à la
première... et tout aussi épatant que ça puisse paraître, le traitement hormonal on le commence à l'adolescence, pas avant, puisque ça fait aucun sens de le faire avant (vue qu'hormonalement... c'est une puberté).
Mais comparons ce qui est comparé. L’âge
de conduire, c’est parce que conduire nécessite des fonctions
psychomotrices qui ne sont pas nécessairement suffisamment développé
avant ces âges là. L’explication donc ça coule de source. Pour ce
qui est de fumer ou de boire… oh god, y a vraiment besoin
d’expliquer pourquoi on limite en âge les deux addictions les plus
meurtrières? Avec en plus les impacts sur le
cerveau, particulièrement quand il est dans les périodes de grande croissance, qu’ont ces consommations. Et enfin, l’interdiction de de se
faire tatouer pour les mineurs… oui c’est con, voilà, super, trouver qu'un exemple absurde quand on fait une démonstration par l'absurde. Mais pour
comparer ce qui est réellement comparable il devrait être bien plus
question de parler de décisions de santé; néanmoins, cela ne
semble pas être du ressort du documenteur de comparer le
comparable (ou plutôt cela lui donnerait tort, sauf s'il souhaite nier les liberté corporelles des enfants).
1:15:11
-
“
Ce qui
frappe en écoutant les trans francophones c'est leur
appropriation de code de langage préfabriqués bourrés
d'anglicisme, piochés sur la toile dans la plupart
n'ont pas d'équivalent en français.”
Ah ben merde, une locutrice du pays des planning, des managers, des stat-ups, du vintage et des poneys (y’a un terme qui n’est pas vraiment un anglicisme saurez vous le retrouver?) vient chouiner pour l’usage de terme anglais. Ca y’est on n’en a plus rien à foutre et on sort l’argument de l’Académie Française, c’est ça? Et pour le coup, nombre de ces termes sont soit, parfaitement fluides de l’anglais au français; soit ont leur historicité propre qui fait que l’usage logique (et qui est fait dans la pratique) est de garder leur historicité. Comme par exemple, si je disais “Féministes Radicales Excluant les Trans”, ça ne comprendrait pas toutes l’historicité du terme, qui a été trouvé sur le tard. Voilà, pourquoi, en toute connaissance de cause, je parle de TERF, et même si je m’en rendais pas compte, je parlerais quand même de TERF, puisque la logique d’usage linguistique se porte sur l’usage de ce terme plutôt que sur un francisation (et que je ne suis pas là pour faire de la stylistique gratuite).
1:15:22 -
“
Cette
rhétorique traduit le pouvoir d'influence des grandes associations
caritatives anglo-saxonnes qui ont mis leur puissance outils de
communication au service de la cause transactiviste.”
Ah d’accord. Bon
ben okay, la meuf qui tient toute sa rhétorique d’anglo-saxons
vient sortir que c’est l’influence des grandes assos
anglo-saxonnes. Hey, moi ma rhétorique, les deux-tiers j’me la
suis faite d’auteurs·ices de Fronce bien d’chez nous */me boit son camembert et déguste sa baguette étalée sur une tranche de vin rouge, ou l'inverse je ne suis plus certaine*.
Bon
sans déconner, cet élément rhétorique entre la France et les
états-unis est stupéfiant. En plus, son origine commence
avec les post-modernes français·es. C’est à dire que y’a tout
un courant qui se fait en France, avec le Post-Modernisme. Et du
coup, comme tout courant intellectuel, il est repris, et du coup,
nombre de reprenneurs·ses de ce courant furent étatsuniens·nes; avec
entres autres les queer studies (qui répondent aussi aux
militantismes queers américains dès les années 70). Et c’est là
où c’est giga marrant, parce que les réacs ricains·es hurlent
aux “French Studies” quand Judith Butler cite Jacques Derrida en
se raclant la gorge; et les réacs français·es hurlent à
l’idéologie anglo-saxonne quand Karine Espineira cite Judith
Butler en se raclant la gorge.
1:15:30
-
“
L'épidémie
transidentitaire et corrélative à la mutation des grandes
organisations caritatives, pour le droit des personnes homosexuelles
un phénomène mis en évidence par la journaliste Hélène Joyce.
Avec le déclin du sida la généralisation du mariage
homosexuel et la banalisation de l'homosexualité en Occident, ces
puissants organismes devaient trouver une nouvelle cause. Pour
justifier leur existence la promotion des personnes trans leur a
permis de continuer à capter des fonds et maintenir leur influence
sur la société. Ce qui représentait à l'origine un
pourcentage infime de la population LGBT est devenu en quelques
années un T majuscule, synonyme de totalitarisme. Désormais
en tête du train LGBT, les trans ont imposés partout aux lesbiennes
la présence d'hommes transidentifiés femmes dans leur cercle au
motif que leur pénis seraient féminin au point même de remettre en
question la notion d'attirance pour le même sexe comme étant
transphobe.”
NOM DE DIEU. Ah oui
d’accord. C’est confus et complotiste ça. Et c'est très très très très cis hétéro comme énormité!
Est-ce que
ça vous dit quelque chose, la fenêtre d’Overtone? Non parce que,
le sujet est bel et bien ici. Avec la (très relative) banalisation de l’homosexualité dans nos sociétés, alors,
sont apparues aux marges les personnes trans. C’est à dire que
nous avons fini par devenir acceptables, tolérables pour la société.
Mais il se trouve que nous avons toujours fait partie de ce grand
tableau des luttes LGBTI+. On a toujours été de la partie, mais,
nous n’étions pas présentables politiquement aux yeux du publique; c’était bien
trop sulfureux pour le grand publique (à mon grand dam, je vous le
concède). MAIS en commençant à décaler la frontière de
l’acceptable, nous avons pu petit à petit sortir nos petites
têtes, et ainsi, commencer une réelle vie publique. Et ainsi, les
revendication que l’on a toujours eues, sont devenues audibles. Évidemment j’aurais pu ajouter pleins d’équations, mais mis à
part mettre une mention d’honneur à l’antipsychiatrie qui est
une réelle nécessité à penser aussi pour la libération des
personnes trans, ainsi que l’évolution des droits des femmes, je
n’en ai pas d’autres qui me viennent en tête, et qui seraient
limpide à donner comme exemple.
Et effectivement, avec ce contexte moins défavorable, il est possible d’avancer avec nos droits. Et c’est ainsi que les associations, où nous étions encore marginaux·les se mettent à s’intéresser à notre situation. Avec tout ce que ça implique de découverte à propos d’un publique jusqu’à présent délaissé, ce qui amène par exemple Stonewall (la plus grosse asso lgbti+ britannique ainsi que d'Europe) à déclarer en 2013 qu’au vue de la situation des personnes transgenres, la priorité est à mettre sur ce point, quitte à donner moins de temps aux autres. Nous n’avons pas la volonté de manger toute l’attention, mais c’est que notre situation est proprement alarmante, et que notre inclusion dans les milieux LGBTI+ généraliste elle-même est couramment remise en question.
Aussi, on peut voir
un net biais d’observation sur l’idée “d’infime pourcentage
de la population LGBTI+”. C’est à dire que si nous ne somme pas
considérés·es sociologiquement parlant, alors il n’est pas possible
de nous décompter dignement, et ne pas nous décompter dignement
implique donc nous sous-estimer en terme numérique (en tout cas dans
ce cas là).
Et non, les assos ne se sont pas intéressées
à nous pour capter des fonds publiques. Le Planning Familiale joue
littéralement ses subventions en soutenant les personnes transgenres. Si
le calcul était purement comptable, alors il serait bien plus
rentable de purement et simplement nous jeter sous le bus. On n’est pas
rentables, ne serait-ce que d’un point de vue de l’image publique,
ou financier. Du côté de l’image publique, cela peut être une
remise en question de subventions publiques; et du côté du publique
visé force est de constater que nous restons une population
nettement plus pauvre que la population cisgenre, ce qui s’explique facilement
puisque nous avons un accès à l’emploi encore plus compliqué.
Sauf qu’il se trouve, que des associations politiques, font des
choix politiques, par convictions politiques. Et je les en remercie, sincèrement,
puisque sans cette conviction, on serait encore dans la
clandestinité.
Enfin, le point “On oblige les lesbiennes à fréquenter des femmes trans”… Alors, mise à part quelques petits groupuscules extrêmement minoritaires qui se réclament d’une version terfisée du lesbianisme politique; on a toujours été proche des communautés lesbiennes. Les personnes trans et les lesbiennes ont toujours été plutôt proches parce qu'il se trouve qu’on a de commun dans nos vies un refus en bloc du patriarcat (oui les transmascs sont plutôt des ennemis plutôt énervés du patriarcat en général, tout le monde n'est pas Buck Angels). Et ce genre de point commun ça permet de briser la glace dans pas mal de conversations. Et même plus, hein, parce que le mouvement TERF des années 70 lancé par Janice Raymond, qui a provoqué des personnes qui se poitaient armées pour virer les meufs trans des rassemblement LGBTI+ ; ben y’a eu une réponse, réponse qu'était les Lesbians Avengers, qui étaient littéralement des lesbiennes extrêmement mécontentes qui se pointaient avec des guns pour virer les transphobes. (Les années 70, c’est une certaine ambiance).
Et ouais, baser son relationnel sur des organes génitaux est transphobe ; évidvidemment que ce qu’il se passe dans le cadre sexuel ne concernent que les personnes impliquées, mais si le sujet des organes sexuels commence à dépasser ce stricte cadre, alors, permettez-moi de vous dire que vous êtes hors de propos, indécent, voire même que vous fétichisez les parties génitales avec ce type d'argumentaires.
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