Débunk du documentaire "Trans Mauvais Genre: chapitre1 une épidémie mondiale" de Sophie Robert (partie 5 sur 8)
[CW: Transphobie; mention de violences sexuelles et sexistes; mention d'organes génitaux; on commence à vraiment aller dans le grand n'importe quoi]
Salut :D
Non mais je sais ce que vous pensez, que je n'arrive pas à tenir la route, que j'suis une patate et que j'ai un rythme d'écriture absolument ridicule. La réponse est oui. J'arrive même pas à trouver d'excuses bidons, du style, j'aurais pu vous sortir "ouais mais tout la deuxième puberté c'est dur tout çaaa" (bon pour le coup je fais de sacrés vannes sur le sujet en ce moment, mais ça c'est un truc que je garde pour moi), mais là y'a rien qui sort. Peut-être que je pourrais vous dire "écoutez je voulais pas complètement recouvrir ce qu'il se passe à propos de ce qu'il se passe à propos des retraites", mais je suis pas assez nounouille pour me dire que ça intéressera grand monde (ça fait suffisamment de temps que je m'intéresse au sujet des idéologie anti-trans pour savoir que y'a pas grand monde qui s'y intéresse un tant soit peu). Bref, aujourd'hui on fait la partie 5, c'est à dire qu'on commence à avoir le nez vers la fin. J'ai décidé de ne pas parler d'absolument tout ce sur quoi j'aurais dû m'arrêter, pour éviter de trop radoter, pour éviter aussi de juste m'étendre sur des propos purement et simplement minables. Il se trouve que c'est sur ces moments là que le documentaire commence à totalement partir en vrille. Il y'a des confessions de méconduites rapport à la législation de la part d'une légiste; il y'a de la théorie du complot; il y'a de la mesquinerie brute. Bref, à la première écriture (qui commence à remonter à y'a pas mal de temps), je commençais à avoir le cerveau qui fondait. Tout simplement à force de nager dans le n'importe quoi.
Un grand merci à Fox, bon déjà pour qui elle est, mais aussi pour la correction de cette partie. JE SAIS, JE SAIS QUE CA A ÉTÉ TOUT UN BINZ POUR ELLE AUSSI! Elle fait des dessins sur les internets, et c'est cool, c'est de petites touches de bonheures avec des petites trognes de moustiques et moi j'aime bien les petites trognes de moustiques <3.
Une petite trogne de moustique qui envoie un cœur avec des petits yeux mouillés qui font "bouin". Signé Fox
De 38.37 jusqu’à 48.05
38.37 Ah d’accord,
pas de transition, aucune introduction: PAF gros titre dans ta tête
“Phallocratie Intériorisée”. Excusez moi de vous demander
pardon, mais je trouve ça fort abrupte quand même. J’ai
conscience que c’est moi qui parle de dérive fasciste au sujet du
courant de pensée dont est issu le documenteur qui dit ça, mais
quand même, je m'attends à la base de la bienséance stylistique malgré tout. Pas à une espèce de brutalisme fasciste dans toute son anti-splendeur; il est quand même d'usage (pour des raisons évidentes) de faire en sorte que ses sujets s'emboitent proprement. Genre, pas un mot là-dessus et PAF “Phallocratie
Intériorisée” ; au moins ça a l’inexplicable originalité de ne pas y aller
par quatre chemins. J’suis sûre que je vais être ravie de
ce que Sophie Robert a à nous dire de la Phallocratie Intériorisée,
et je dis ça avec tout le sarcasme dont je suis capable.
38.50 “Concernant les jeunes filles, cette dysphorie est facilitée par la phallocratie intériorisée, comme en témoigne l’excellente série documentaire de Vaishnavi Sundar, “Dysphorique, fuir la féminité comme une maison en feu”.
C’est… audacieux comme présupposé. Et vue que je doute que le documenteur nous explicitera son propos, je vais me permettre de la divination (et je dis totalement ça parce que les TERFs sont très prévisibles) : je penses que ça va tisser une théorie sur la base du dégout lié aux règles, et au fait que les femmes sont fortement discriminées, donc que les mecs trans fuiraient vers le masculin pour se mettre à l’abri du vilain monde. Et encore plus saisissant, ce propos devrait logiquement sous-entendre que les femmes trans du coup sont gigas courageuses tout ça tout ça; et affrontent de face le patriarcat en le trahissant au plus haut degré (pas du tout, mdr, elles disent qu’on kiffe s’autobaiser en version féminine et qu’on complote pour pas que ça se sache (le double standard, tout ça, bonjour)).
Vue que j’suis une meuf pas très sérieuse j’ai fouillé deux minutes à propos de Vaishnavi Sundar, et la première chose sur laquelle je suis tombée à son sujet (après sa page Wikipédia) est son interview par Le Partage. Mais du coup vous me direz “C’est quoi Le Partage?” Et bien c’est le blog collectif de randoms venant de Deep Green Resistance France, qui est tout autant transphobe que son éponyme américain ; blog dont le dernier texte (le 13 Novembre 2022) était un papier dénonçant des personnes trans publiques et des alliés des personnes trans qui souhaitaient éviter la venue d’un représentant de DGR France et de Floraisons à Lyon le 20 Novembre (ça c'était à la première écriture, à présent, le 15 Avril que le collectif n'est plus menacé par le grand complot trans agrougrou, ça vient dénoncer les trans qui viennent s'approprier le bi-spiritisme amérindiens et vient dire que le mouvement trans est un backlash patriarcale (???)). Pour le coup ces deux bandes de guignoles susnommées s’illustrent bien plus par leur transphobie que par un quelconque autre fait d’arme politique (en gros c’est leur seul occupation quand iels s’emmerdent) ; et leur venue n’était pas franchement du meilleur goût, particulièrement le 20 Novembre… qui se trouve être le TDoR, le Trans Day of Remembrance, littéralement le jour où l’on commémore nos morts·es (ce qui peut effectivement nous mettre un poil en rogne, on va dire que si y’a un jour où on se permet d’être un poil plus énervés·es que les autres, c’est celui-là). Est-ce que j’ai envie d’en savoir plus à son sujet en me disant que ce sont ces merdeux·ses qui l’ont sans doute popularisé en France en tant que documenteuriste? Non. Voilà, c’est du déshonneur par association, j’en ai bien conscience, mais généralement les gens avec qui vous tombez d’accord révèlent nombre de choses à votre sujet aussi. N’en ayant pas l’impérieuse nécessité, je ne vais donc pas m’infliger un docu de 5 heures, qui sera sans aucun doute tout aussi merdique que celui que je m’inflige actuellement.
39.15 “La censure du corps des femmes va de paire avec la surexposition des stéréotypes féminins. Il a fallu moins de 5 secondes aux algorithmes pour censurer cette poitrine féminine. En revanche, aucune réaction devant les tétons des jeunes femmes transidentifiés homme affichant fièrement leur mastectomie.”
Bravo l’algorithme, tu es bien moins transphobe que Sophie
Robert. Oui tu es sexiste, mais tu trouves le
moyen d’être quand même un meilleur être humain que cette
documenteuriste, et je trouve ça beau comme constat.
Vous voulez que j’vous dise que c’est mal de montrer sa
mammectomie (le nom plus courant de la mastectomie)? Ben non, tout comme j’aimerais bien, si je n’avais
pas peur de me faire tabasser, pouvoir montrer mes minis tchoutches
(et il se trouve qu’en plus de ça, je suis pudique ce qui empêche nombres de petits plaisirs de la vie). Mais du coup,
ce que je trouve étrange, c’est le rapprochement entre les
transmecs qui se montrent et sont fiers de leur corps, et la censure
subie par les femmes. C’est comme si y’avait un rapprochement
assez malhonnête en train de s’opérer (vue que c’est la
principale figure de style argumentative de ce documenteur, j’espère que
vous n’êtes plus étonnés·es de ce genre de procédé
malhonnête).
Néanmoins, je trouve ça plus que notable cette nécessité de vouloir à tout prix accoler à la transidentité l’image d’un patriarcat parvenant à s’insinuer dans les communautés LGBTI+ et féministes. Comme si c’était une nécessité pour prouver quelque chose, et non pas un phénomène qu’on serait capable de démontrer. Comme si c'était d'une évidence éclatant qu'il ne serait pas nécessaire de démontrer, d'expliciter. Ah ben oui, c’est gênant, moi aussi je suis très gênée de devoir dire que l’on ne prouve rien en déclarant “ta gueule c’est magique” dès qu'on demande un petit morceau de factuel et logique dans le propos. C'est comme si nous avions affaire à une pure hypothèse du complot (cela en a d'ailleurs tout les traits, même les plus purulents).
Et là, pour nous faire oublier que le docu n'a rien démontré, juste balancé au hasard des hypothèses non-vérifiées; juste après avoir parlé de mammectomie: Gros plan de
zgueg bien moches et dégueulasses. JE NE RESSENTAIS PAS LE BESOIN D’AVOIR UN GROS PLAN DE CHIBRE
A L’ECRAN. ET JE DOUTE QUE C’ÉTAIT UTILE D’UNE
QUELCONQUE MANIÈRE??? Bande de foutus fétichistes des parties génitales là, à en mettre partout comme des dégueulasses (je ressentais le besoin de me détendre suite à ce plan zboub, j'espère que vous saurez m'en excuser).
39.50 [En parlant des mecs trans] “Les jeunes femmes présentent un profil de vulnérabilité psychosocial particulièrement marqué; avec un passé fréquent de violences sexuelles.”
… PARDON???? Alors je ne vais pas remettre en cause une évidence, puisque oui les violences sexuelles et sexistes sont quelques chose dont les chiffres ne parviennent pas à faire mentir ceci. Par contre, pour pouvoir dire ça dans ce contexte d’énonciation, il va falloir trouver, d’une, une surreprésentation des hommes trans dans ces chiffres. Et de deux, démontrer que cette surreprésentation des hommes trans n’a pas été causé par la transphobie. Et là le rapprochement entre VSS et transition masculinisante pourrait potentiellement être fait (bien qu’il serait très franchement assez lamentable et contre-productif à mon sens, même en remplissant ces prémices semblant pourtant plus que minimes pour faire cette démonstration). Sinon, je vous traduis ce qui se dit ici, vue que je sais très bien que ces chiffres sous-entendus ne seront jamais montrés et démontrés, voici ce qui est dit “Bouuuh regardez ces lâches qui fuient la féminité parce que c’est trop dur et voyez comment nous on est trop fortiches à résister.” Ce qui serait minable et profondément transphobe, même si ça ne parlait pas aussi de VSS.
Mais vue que le sujet des VSS est invoqué, ce n’est pas qu'ignoble, mais c’est aussi terriblement dangereux comme propos. C’est à dire qu’ici, c’est utilisé dans un argumentaire sans aucun fondement. Qu’est-ce qu’on peut alors apprendre à ce sujet pour combattre ce phénomène de domination violent ? Rien. Qu’est-ce que ça dit et/ou enseigne? Rien. Est-ce que ça sert au moins à quelque chose de faire ce rapprochement? Non. Mis à part à traiter les mecs trans de lâche gratuitement, et mesquinement. Cela relève de l’indécence brute.
Bon ben d’accord, ce gros titre de "Phallocratie intériorisée" juste pour ça. Ben c’était minable, il n’y rien eu de dit, mis à part “gneugneu les transmecs gneugneu”. Une incroyable performance, une minute et demi de rien. Pas d’source, un propos branlant sans fondement. Rien. Il aurait été plus rentable de souffler dans le micro pendant tout ce temps. Puisqu'au moins, cela n'aurait pas rejoint la liste des désinformations à propos des violences sexuelles et sexistes. Ce qui, en l'état est dangereux.
40.33 [A propos des enfants trans] “Dans The End of Gender, le Dr Debrah Soh, sexologue, révèle que les 11 études menées sur ce thème sont toutes concordantes. Si aucune démarche médicale n’est effectuée, 75% à 90% des jeunes se plaignant de dysphorie de genre guérissent d’eux-même en entrant à l’âge adulte.”
Alors, avant d’entrer dans le fond, on va d’abord s’intéresser à la forme et au choix des mots. Puisqu’on peut démanteler la partie “Massue” de l’argumentaire assez aisément. “Les 11 études menées sur ce thème”… “LES”. Il n’est pas courant que l’argumentaire choc soit des choses aussi basiques que des articles définis, mais ici c’est bel et bien le cas. “Les” implique leur caractère solitaire, leur unicité. Cela implique que c’est la globalité de ce que les sciences du comportement ont à dire à propos des ados et enfants trans. Et là en développant comme ça, on se demande bien à quoi on paie les chercheurs·euses en pédopsychiatrie et les spécialistes du comportement infantile pour produire aussi peu d'articles sur le sujet. Bref, rien que ce déterminant donne une énorme inflexion à la phrase, inflexion qui n’aurait pas du tout été la même si la phrase avait été prononcé et écrite correctement: Avec un article indéfini qui serait “Ces”. “Ces 11 études menées”; là d’un coup on comprend que c’est un corpus de textes, choisis pour leur cohérence de groupe. Ce qui n’est pas grave de choisir des corpus, c’est même nécessaire parce qu’il y’a trop de textes pour tous les lire, même sur des sujets aussi précis que la non-conformité au genre des enfants et adolescents·es. Néanmoins cela aurait complètement désarmé cette phrase de son impact. Cela aurait dit "La doctoresse Debrah Soh a choisi un corpus de texte démontrant que ceci" plutôt que "La doctoresse Debras Soh a démontré ceci dans le consensus scientifique."; ce qui change énormément le sens de la phrase (et est un mensonge pur et simple en plus, rapport au consensus de la recherche).
Et là, on peut s’intéresser, non pas au fond du documenteur, mais
au fond des études présentées. 7 de ces études faites avant les
années 90, et 3 autour des années 2010. D’ailleurs, quelqu’un
de fort en math pourra signaler que y’a que dix études de
décomptés, et c’est normal, puisque l’étude présentée comme
datant de 2021 date en réalité de 2012 (et est donc comptée deux
fois). Alors, pourquoi je m’intéresse à ces dates? Et bien l'histoire mes enfants, tout
simplement tout simplement l'histoire de la dernière typologie psychiatrisante autour des
transidentités ayant eu cours de manière très large (tout du moins dans le DSM), c'est à dire la typologie de Ray Blanchard. Ray
Blanchard divise les (pardonnez-moi l’usage de ce terme, mais c’est
bel et bien ce qu’il dit) transexuels·les en deux catégories. Les
transexuels·les homosexuels·les (qui veulent transitionner pour
être hétéros) et les transexuels·les autogynéphyles (qui est une
paraphylie se caractérisant par l’envie de se baiser soi-même
dans le genre féminin). Très largement critiquée par la communauté
trans, puis par la communauté scientifique, cette typologie s’est illustrée
de deux manières: elle s’est imposée un peu partout, et n’a
jamais été prouvée expérimentalement parlant (par exemple, si on se fie aux
protocoles expérimentaux par électrodes les femmes cisgenres sont
plus autogynéphiles que les femmes transgenres). Bien que n’ayant
jamais prouvé quoi que ce soit, la typologie de Blanchard a forcé
de nombreuses personnes trans à mentir à leur psychiatre (et à en
suivre un obligatoirement d'ailleurs) sur leurs occupations sexuelles et
fantasmes mais aussi à les forcer de s’habiller de la manière du
genre visé sans avoir un quelconque passing physique (ce qui, je peux en attester personnellement, multiplie
les chances de se faire agresser dans la rue) et bien d’autres
traitements absolument farfelus avant d’être reconnu·e comme
étant bel et bien labélisable comme étant transexuel et de mériter
les hormones (vous vous en douterez, le marché gris était encore
plus important pour notre survie que maintenant). Cette typologie n’a
plus court, OFFICIELLEMENT, depuis le DSM 5 (donc 2013) et elle n’a
pas de remplacement puisqu’elle a prouvé son inefficacité crasse
bien plus qu’autre chose (sur le terrain, tout comme dans
l’expérimental). D’où le fait que l’on en soit encore à
espérer que les autorités de la médecine arrêtent de se fier à ce tas de merde (nombres de toubibs suivant des recommandations pouvant être étrangement proches de cette
typologie et ce malgré l'illégalité du procédé).
Et il se trouve que la plupart de ces études sont soit à des
époques où la typologie de Blanchard était saluée (années 70 et
80) soit où elle était remise fortement en question (milieu-fin des années
2000, début des années 2010), et elles se trouvent à être toutes
en renforcement de cette typologie (chose qui, je l’avoue, me fout
un peu sur le cul comme cherry picking). Et c’est le moment où ma
pensée tire sa référence pour emprunter la pensée de BunkerD
(membre de la communauté Zet Ethique Métacritique et qui a son propre site) qui s’est du coup mangé une rapide analyse des dits papiers
invoqués (ce qui va m’éviter de le faire puisque, je vais vous le
confesser, j’ai pas de grande formation académique, ni l’habitude
de naviguer dans les papiers universitaires, et que je suis peu
compétente dans cet art si particulier). Ces études peuvent
traiter, de manière indifférenciée, de traits pouvant mener à
l’homosexualité psychiatrisée (puisque dans les années 70 et 80 il était
possible de considérer l’homosexualité comme étant “un trouble
grave de l’identité de genre”), à des non-conformités de genre
tout en assumant sa cis-identité, des non-binaires (qui peuvent se
retrouver jetés·es des résultats parce que ça ne convient pas aux
protocoles???) et d’enfants trans (dont certains·es subissent
visiblement des thérapies de conversion, chose dont ces études font litote en les nommant “thérapie comportementales dans le but de
modifier leur identité de genre”). En bref, il n’est pas
possible de parler “d’aucun traitement médical” en parlant de
ces études. Mais bien plus grave, il n’est pas possible de parler
d’enfants trans dans ces études, puisque ça n’est pas
directement leur sujet. (vue que je suis consciencieuse, je vous
source ce qu’en dit BunkerD
; libre à vous de faire de même si vous souhaitez contredire ces
analyses, courtes, mais me semblant parfaitement suffisantes pour
discréditer ce passage du documenteur). En bref: C'est de la merde en barre, mais je ne saurais pas mieux le dire que quelqu'un d'autre alors je vous invite à lire ce quelqu'un.
40.50 “La plus récente est citée pas Helen Joyce, dans son livre, “Trans: Quand l’Idéologie heurte la réalité.” Publié en Mars 2021, cette étude analyse le parcours de 139 garçons suivis pour dysphorie de genre, 90% d’entre eux se sont réconciliés avec leur sexe après la puberté.”
Vous savez ce que je n’aime pas dans la vie? Recroiser des noms. Et le nom d’Helen Joyce fait partie de ces noms que j’ai déjà croisés, mais que j’avais pas réellement imprimé. DONC qui est cette Helen Joyce? C’est une journaliste Irlandaise, née en 69, et qui a un doctorat en géométrie. Elle commence sa carrière journalistique via des journaux universitaire puis tombe sur The Economist qui l’embauche, dans un premier temps, comme spécialiste des maths. Et vous savez ce qui est formidable dans les réseaux journalistiques britanniques? Mais c’est que ça devient un running-gag tellement qu’on y retrouve des visages qu’on connaît quand on étudie le TERFisme. Elle y rencontre une certaine Maya Forstater, pour elle se retrouve en tête de la défense du groupement anti-trans Sex Matters (présidé par Maya Forstater).
Mais du coup, qui est Maya Forstater?? Et bien… sans tout le bruit qu’a fait une certaine JK Rowling à propos de cette personne, on serait clairement moins dans la merde. Elle s'est faite connaître pour son procès suite à son non renouvellement de contrat du Center for Global Development (un think tank libéral (libéral au sens anglo-saxon du terme)). Et, dans ces heures libres elle était militante anti-trans. Et un militantisme assez absolutiste puisque ça lui semblait être indispensable de parler sur ses réseaux professionnels “d’homme en robe” dès qu’elle voyait une femme trans avoir ne serait-ce qu’un peu de couverture médiatique; et allait jusqu’à faire chier ses collègues avec insistance sur le sujet (collègues qui étaient parfois transgenres). Suite à quoi, le Think-Tank a profité de la fin de son contrat, en Décembre 2018 pour ne pas le renouveler; en lui disant très clairement que son militantisme n’était pas compatible avec le fait de taffer en ces lieux.
Un non-renouvellement de contrat politique? Ohlalala mais quel scandal! Sauf que, ses actions menaient effectivement à la discrimination d’une partie de la population qui taffaient dans le Think Tank; et oui, si la transphobie est considérée comme étant un délit c’est pas pour faire joli, c'est pour pouvoir faire société (le Contrat Social tout ça tout ça, la base de la base de la pensée libérale). Néanmoins, la Terfide Albion est capable de miracles, donc suite à s’être payé un avocat grâce à une levée de fond via un financement participatif (pubé fortement par l'autrice la plus riche du monde (donc JK Rowling)), elle a pu porter plainte contre son ancien employeur et GAGNER SON PROCÈS????
Qu’on s’arrête deux secondes quand même, je rappelle qu’on
parle d’un non-renouvellement de contrat, alors, ça semble
sinistre de la part d’une anarchiste de le dire, mais, la boîte n’a
pas à avoir la moindre raison pour ne pas renouveler un contrat. Mais du coup, en faisant
une affaire d’état d’un non-renouvellement de contrat, il a été
possible de faire une levée de fond pour qu’elle puisse se payer un
avocat prestigieux (alors qu'elle est elle-même pétée de fric), et qui a fini par sortir, à la cour: “faire respecter le
dogme comme quoi les femmes trans sont des femmes est du
totalitarisme”. Et elle a gagné son procès en appel, en 2022
puisqu’il a été possible de justifier que sa transphobie est
protégée en tant que philosophie,
par l’Equality Act de 2010… Et depuis pour occuper ses journées
elle a créé et préside un groupe de Lobbying nommé Sex Matters,
qui milite, entre autres, pour désubventionner Stonewall UK (aka la
plus grosse asso LGBTI+ d’Europe). Alors, je vais le dire une fois
pour toutes: J’admets, en tant que transmeuf, avoir de plus en plus
de mal avec ce qu’est devenue la Grande Bretagne. Littéralement, à
chaque fois que je taffe sur le Terfisme, y’a toujours les deux
états cons: La Grande-Bretagne et les Etats-Unis; qui répondent
toujours à l’appel dès qu’il s’agit de mettre en danger les
personnes trans, alors que ça a été des terres de refuge pour de très nombreuses personnes à travers le monde. Je vous raconte tout ça, mais où vais-je en
venir alors? Et bien juste que ce documenteur est formidable dès
qu’il s’agit de faire un "Who’s Who du Terfisme".
Assez parlé de Forstater, revenons au bouquin présenté par le documenteur. Il trouve le moyen de présenter un bouquin écrit en 2021, comme
étant une étude… et le dit bouquin reprenant directement un
étude de 2012 (donc non ça parle d'une étude de 2012 et pas de 2021). Ladite étude de 2012 ne s’émouvant pas de n’avoir
que 17 gamines trans dans les 139 enfants efféminés dans son champ
d’étude sur les transféminités. Qui ne s’émeut pas non plus d’utiliser les
nomenclatures des DSM 3 et 4 qui sont déjà
totalement dépassées par le DSM suivant (en gros, il a été choisi de délibérément
rendre obsolète l'étude à sa publication); et ne s’émeut pas du tout
de voir qu’il y’a des gamins·es en train de subir des thérapies
de conversion. DONC si on saisit le tout, l’étude (et donc le bouquin qui
en parle 9 ans plus tard, écrit par une mathématicienne spécialisée
en géométrie) concerne, non pas les enfants trans, mais la
globalité des petits garçons ne se conformant pas à leur genre
assigné. Dans des nomenclatures dépassées depuis 8 ans quand le
bouquin est écrit, et étude qui elle-même semble plutôt douteuse
dans son domaine (pour ce qui est du domaine où elle
est extrapolée à présent, là je ne saurait donner de commentaires qualifiants
cela convenablement sans être vulgaire). Bref, c’est d’la merde utilisé pour en faire n'importe quoi (la fameuse technique du "Shit In, Shit Out" permettant de monter des études bidons se pâmant du sérieux scientifique).
Quelqu’un a publié une étude foireuse, comme cela arrive pour
tout un tas de raisons, et une journaliste en profite pour faire un
bouquin et justifier son idéologie en détournant l’étude, déjà
foireuse, de son sujet. La dite journaliste étant de toutes façons pas particulièrement qualifiée pour parler du sujet. Et c’est un Best-Seller; “le livre de
l’année” selon le Times. Hein? Les chiffres? Ben évidemment que
c’est un tissue de mensonge. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, on
fait n’importe quoi au début, on continue à faire n’importe
quoi au milieu, on donne des résultats caduques à la fin, et
une journaliste fanatisée détourne l’étude pour servir son
discours. Et la milieu médiatique britannique applaudit.
Pause contemplative d'un potichat devant un bouquin, ledit chat déclarant étudier tout ces horreurs faites par l'humanité comme ça elles ne sont plus hors de sa compréhension.
42.20 Et retour du plateau, ça nous avait pas manqué. Lucie Robin Lesage, magistrate “Dans le tribunal où je travail […] il y’a une explosion des demandes, des requêtes de changement de sexe. [cut brut?] Cette dysphorie là, initialement, elle concerne essentiellement des hommes. C’est qu’on continue à avoir des demande de changement de sexe à l’état civil d’hommes adultes, voir d’hommes âgés. Qui effectivement on fait toutes leurs vies et qui découvrent même des fois à l’âge de la retraite. [cut brutal??] Pour ce qui est des transitionneurs, des trans-hommes, c’est à dire des personnes né de sexe féminine qui revendique le sexe masculin, on a QUE des jeunes. C’est à dire, qu’à l’échelle de mon tribunal, mon maximum d’âge c’est 26 ans et ça faisait déjà 4 ans qu’elle avait commencé. Elle disait elle-même que sa démarche était tardive. Y’a pas de femmes adultes, de femmes âgées, de femmes qu’ont fait leur vie de famille et qu’une fois leurs enfants parties ont enfin décidé de penser à elles, qui font cette démarche.”
Alors, si vous êtes à Caen, je vous donne l’info, c’est son tribunal, donc si vous avez un changement d’état civil à faire, au moins, je vous donne un endroit à éviter.
Déjà il aurait été de bon ton de ne pas genrer au pif les gens qui sont venus jusqu’au tribunal où tu taffes, et qui ont réussi à ne pas être insultants·es lors de leur passage (vue la teneur du discours, je n’imagine pas que ça soit un moment agréable pour qui que ce soit (sauf si la magistrate prend un plaisir sadique à profiter de sa position à ce moment là, chose dont je n'ai pas la moindre information)).
Et
le fond du propos… Vous connaissez la boulangère de Darmanin qui
lui dit des trucs et lui en déduit des vérités générales? Et
bien ici, ça tombe sous la même problématique. Je n’ai pas de
statistiques ou d’infos sur ce qu’il se passe
réellement au tribunal de Caen (si vous vous posez la question de
pourquoi je sais que c’est de ce tribunal dont elle parle, cette
information est disponible publiquement); les seules informations que j’ai à
ce moment, c’est une personne que je sais adhérer à des théories
transphobes qui déclare qu’il y’a pleins de jeunes mecs trans et
pleins de vieilles femmes trans qui demandent des changements d’états
civils. Bon, c’est pour ce genre de choses qu’il est toujours
intéressant de regarder ce que peuvent nous dire les statistiques.
Et on peut se fier au Wiki Trans pour faire un bon taffe là dessus, en français. Et du coup, avec ces petits graphiques, venant d’une source très
fiable, on apprend qu’une légère majorité des femmes trans
commencent leur transition après 34 ans même si la grande majorité transitionne entre 18 et 34 ans, contrairement aux
démographies d’hommes trans et non-binaires qui commencent entre
18 et 24 ans. Pourquoi alors, s’agit-il de se demander avec des grands
yeux ronds comme des billes.
Si on se réfère à la plupart des féminismes, et simplifie de manière assez honteuse et réductionniste, il existe une séparation en deux dans les sociétés: Le domaine du masculin dominant et littéralement le reste. Le masculin est alors à considérer comme un pilier dominant, qu’il s’agit de réussir à faire tomber puisque la domination conduit à des habitus sociaux discriminants et à nombre de violences (réduire autant que ça, me brise un peu le cœur, mais je n’ai pas besoin d’être plus précise pour ma démonstration). Du coup, comment ça se passe quand on nous apprend à être du domaine masculin et que ça ne nous enchante pas particulièrement? Alors, il faut savoir déjà que dans les groupes masculins, la plupart des insultes et remarques dégradantes auront trait, soit à l’homosexualité, soit à la féminité. Et que l’individu méprisé par le groupe se verra donc fort probablement affublé de termes de cet ordre. Mais du coup, imaginez, vous grandissez dans ce contexte là (comme la plupart des personnes à qui on attribue les traits de masculinité à la naissance), quel est l’effet que vous imaginez que ça puisse avoir? Alors, effectivement, le fait que ça forme à la misogynie, ça c’est clair; mais quand vous vous rendez compte que vous ne convenez pas aux normes de genres? Et bien, déjà ça ralentit très clairement le fait de se rendre compte que ça soit possible que l’on soit transgenre, mais aussi ça rend nécessaire le fait de pouvoir s’armer fortement… puisqu’on sait que l’on deviendra l’image même de ce que notre groupe qualifiait de parfaitement dégradant. Ce qui explique, alors en partie, à mon sens, ces disparités. Non parce qu’il y’a autre chose mais là ça demande d’aller dans la culture populaire, mais je ne dirais qu’une chose: La première représentation de ""femme trans"" que j’ai vue est dans le Silence des Agneaux, ET NON JE SUIS PAS TUEUSE EN SERIE???!!!???? (Et je dis ça, tout en sachant que la plupart des représentation transmaculine sont des personnages tragiques qui meurent à la fin des films, ce qui est pas particulièrement enviable non plus.)
Au contraire des masculinités, les féminités ont une relative célébration dans leur diversité dans la contre-culture, et particulièrement dans la contre-culture féministe. C'est à dire que, le masculin se trouvant dans la domination, telle une figure monolithique et moyennement flexible (en tout cas dans ce qui est salué dans sa virilité); alors il reste au féminin le domaine de la contre-culture pour pouvoir s'affirmer dans sa diversité. Et, cette contre culture acceptant, partiellement la figure de l'homme transgenre, alors l'accès à cette possibilité s'ouvre plus jeune. Si on met, en plus, le fait de venir d'un groupe social qui est discriminé dans ses écarts rapport à l'inflexible féminité acceptée. Avec en plus des questions extrêmement pratiques de "passing" (c'est à dire d'avoir l'apparence du genre visé) avec la question que se pose autour des seins (d'expérience, si on a des seins, on est catégorisés·es obligatoirement au féminin alors que si on en a pas, on est catégorisés·es potentiellement au masculin). Alors on peut comprendre cette disparité entre les âges de transition hormonales et/ou chirurgicales entre transfems et transmascs (bien que, petite information que je donne ici, les transition du féminin au masculin sont plus simples à faire que les transitions du masculin au féminin, hormonalement parlant, une fois qu'on a dépassé les 25 ans (sombres histoires du développement du corps, tout ça tout ça)).
42.40 Lucie Robin Lesage, magistrate “Par ailleurs, sur les
dossiers, qu’est-ce qu’on doit apporter dans sa requête pour
obtenir cette décision? On a évidemment des pièces médicales, au
minimum des attestations, des attestations de médecins spécialisés,
de suivi pluridisciplinaires, qui disent “Oui, telle personne est
suivie depuis telle époque etc”.” [Après y’a un cut très
brutal et mal foutu et très confusant, je vous préviens.]
Et je suis au regret de vous annoncer que, si Lucie Robin Lesage travaille bel et bien comme ça, à réclamer obligatoirement des attestations psys, elle met son propre barreau dans l’illégalité. Alors ça serait pas le seul tribunal à être dans cette situation, mais si je m’en réfère à ce que dit “Service-public.fr” (bon s’il est affaire d’une référence sur le sujet je pense que c’est la plus solide): Il faut montrer les faits suivants: "Vous vous présentez publiquement sous ce sexe, vous êtes connu par vos proches et vos collègues sous ce sexe, vous avez changé votre prénom pour correspondre à ce sexe. Vous pouvez apporter la preuve par tout les moyens (témoignages de proches, photographies, documents, attestations médicales...). Un seul fait ne suffit pas. Si vous présentez une variation du développement génital, vous pouvez demander que l’indication du sexe et des prénoms soient rectifiés sur vos actes d’états civiles."
Alors, ça fait un peu pavé, mais c’est assez limpide. C’est à
dire, qu’ici, il faut attester que l’on a un genre d’usage
autre que le genre que nous prête notre civilité. Il faut démontrer
que c’est acté dans notre vie personnelle, et présenter des
documents en attestant (attestation sur l'honneur de proches étant parfaitement valables). Ces documents pouvant être de toutes sortes,
mais il N’y a PAS de documents obligatoires. C’est à dire que
réclamer UN document précis situe le tribunal dans l’illégalité.
De plus, on peut notifier que cette “fantaisie” juridique de la
part de Robin Lesage vient d’un alinéa discriminant envers les
personnes intersexes, où il faut une attestations médicale
obligatoire (ce qui, pour un document légal ayant attrait à notre
civilité et à des considérations sociales ne fait absolument aucun
sens, mais Merdum Lex Sed Lex comme disaient les romains·es). En bref
réclamer obligatoirement des attestations médicales est illégale.
Même si nombre de personnes le font pour nos démarches cela reste
PARFAITEMENT ILLÉGAL (oui en lettres capitales, histoire que vous
compreniez bien ça). L'attestation des proches et des collègues est à considérer en équité avec des attestations de toubibs pour les changements d'états civiles de personnes transgenres, la loi est claire là dessus.
43.43 [Suite à un cut très sec qui rend le tout un peu incompréhensible] Lucie Robin Lesage, magistrate “Avant, on avait beaucoup de personnes obligées d’aller dans le privé, parce que "je trouve pas dans le publique, ça fonctionne pas." Et en fait là, dans ces 6 derniers mois, on a des dossiers, il y’a des antennes spécialisées pluridisciplinaires qu’ont ouvert à Brest, à Caen, à Marseille, à Limoges, tout les CHU…” Sophie Robert “On parle de se faire prescrire des hormones dès la première séance.” Lucie Robin Lesage “Alors, voilà, on est étonnés d’apprendre comment ça c’est passé, parce qu’on les interroge un peu sur leur parcours. Il dit “ben en fait je me suis posé des questions, truc, chuis allé voire sur internet, machin, et j’ai consulté. Puis alors du coup on m’a orienté vers [...] machin. Et puis j’ai vu le docteur Bidule [NDLA: le bien connu Dr Bidule].” Donc le docteur, je dirais pas de noms, mais les docteurs qui sont spécialisés etc […] “Et puis vous avez un suivi avec?” “Ah non, j’l’ai vue une fois.” Ils ont vue une fois le docteur, le docteur a validé, manifestement la dysphorie.”
C’est marrant parce que, du coup, j’ai demandé aux gens qui me suivent sur internet via des sondages; nos p'tits potes les incroyables sondages de rézosocio. La question était “Pour les gens qui sont hormonés, ça a pris combien de temps entre votre décision, et le fait de commencer? ”. Première réponse moins de 6 mois, puis entre 6 mois et 2 ans, et enfin plus de 2 ans. Question posée sur Mastodon et Twitter. 18 répondants·es sur Masto, avec 56% pour qui ça a pris moins de 6 mois et 44% entre 6 mois et 2 ans. Quant à Twitter avec 119 votants·es, vue que je suis une nounouille qui veut pas que ses sondages se fassent planter par des curieux·ses, j’ai mis l’option “Voire réponses” (qui a 43,7%, chiffre qui n’a aucun importance). 21% ont déclaré moins de 6 mois, 16% entre 6 mois et 2 ans, et 19,3% plus de 2 ans. Bon, effectivement, entre la prise de décision et l’accès aux hormones, le scrutin majoritaire reste “Moins de 6 mois”, mais là je parle bel et bien de la prise de décision et pas de la réalisation qu’on est transgenre, donc je ne suis personnellement pas étonnée de ce chiffre. Par contre ce qui m’étonne plus, pour moi qui suis citadine, et majeure, c’est la difficulté si on vit en campagne et qu’on est mineur, et nombre de témoignages parlant de plus de deux ans d’attente évoquent bel et bien un mélange de ces deux problématiques : un manque d’accès au personnel soignant, et la peur du regard familial. Non pas que je crois un traitre mot du documenteur, mais je ne m’attendais pas, d’une à pouvoir toucher un publique assez jeune (oui, j’ai 30 ans je le rappelle), et de deux je pensais que les pratiques de margoulineries autour des hormones étaient plus répandues (puisque, je vous l’avoue, j’ai d’abord pensé au marché gris avant de partir sur “Le Parcours” classique, et je songe y retourner à moyen terme dans le marché gris). Bref, ces chiffres n’étaient effectivement pas choisis au hasard, puisque le premier désignait un peu ce que je désigne “Le coup de chance” (pour le coup, le dit "coup de chance" n'étant plus un coup de chance avec ces chiffres), le deuxième désigne la galère assez commune, le troisième désigne l’errance médicale. Évidemment ce n’est représentatif que des personnes qui ont répondu à ce questionnaire. Et si jamais vous avez l’adresse du docteur Bidule de Caen, adressez lui mes sincères amitiés, j’espère qu’il n’en chie pas trop avec de grosses reloues de ce gabarit. Bref, tout ça pour dire que c'est une décision, de base, murement réfléchie par les personnes, et qu'internet permet la construction de réseaux permettant de simplifier grandement la vie des personnes transgenres, réduisant ainsi le temps entre la décision et l'accès au traitement hormonal (qui met plusieurs années à être réellement effectifs, je le rappel) mais que cet accès reste circonscrit aux grandes villes.
44.12 [Il n’y a pas de cut, je vous jure il n’y a pas de cut, ces phrases s’enchaînent, cette cascade est réalisée par une professionnelle.] Lucie Robin Lesage, magistrate “Alors j’suis étonnée, parce que je m’y connais un peu, en autisme, quand on est adulte, se faire diagnostiquer autiste, c’est pas déclaratif hein, il faut passer des fourches caudines c’est à dire qu’il faut rencontrer un psy 4, 5, 6 fois qui accepte de faire un courrier pour vous envoyer dans un centre spécialisé où là on vous refait passer des tests. C’est quand même assez étonnant quand on a un rendez vous, les personnes soient tout de suite mises sur la piste d’un parcours de transition, immédiatement.”
Vous savez ce qui est le plus marrant? Non? Ben c’est tout ces
hurlements, juste pour des putains d’hormones. Qui, d’un point de
vue médicale sont inoffensives (c’est à dire qu’elles réduisent
certes très fortement la fertilité, mais ne l’annihile pas; et ajoutent des risques à
la santé tout en enlevant d’autres pour un bilan globalement
neutre); mais qui surtout sont réversibles et progressives. C’est
littéralement comme faire une nouvelle puberté, ni plus ni moins
(quand on en a déjà fait une). Pour ce qui est du comparo avec
l’autisme, alors je déplore moi-même l’état où en est le
parcours pour se faire reconnaître autiste (surtout que je suis
moi-même dans une situation très confusante sur le sujet, c’est à
dire que je suis reconnue autiste depuis ma petite enfance mais en
fait pas vraiment mais si en fait). Mais quel est l'intérêt de vouloir tisser aussi fortement un rapport entre autisme et transidentités? Vous en
avez tant que ça rien à foutre des recommandations des experts·es
sur le sujet pour vouloir faire reconnaître la transidentité comme
un handicap? Vous avez tant que ça envie d’avoir des cohortes de
""spécialistes"" de la médecine qui vérifieront sous tout les angles qu’on est bel
et bien transgenres? Vous pensez pas qu’utiliser des hormones de
synthèse, pour voir ce que ça donne, et permettre aux personnes
d’arrêter si ça leur convient est bien plus raisonnable qu’avoir
des hordes de médecins essayer de faire rentrer leur logique médicalisées et étriquées dans
de petits cases parfaites; qui mènera alors au fait que le droit à un parcours de transition médical assuré par la sécurité sociale sera bien plus accessibles pour les personnes sachant mentir et réseauter que pour les personnes n'en étant pas capables. Puisque de toutes façons il est question ici de vérifier un invérifiable, puisque nous avons affaire à des nomenclatures purement sociales ne souffrant pas de ce qu'en décide la médecine mais de ce qu'en décide la société en générale (la question étant bien trop large pour que la médecine seule puisse être habilitée à savoir ce qu'il en est des critères de si on est transgenres ou pas (et ce très factuellement parlant)). [NDLA: les propos à venir n’engagent que moi et
mon opinion propre] Surtout que quand on parle de dysphorie de genre, on est bel et bien plus en train de disserter à propos d'un fétu de paille quand il
s’agit de le penser médicalement parlant, alors que le terme est définitivement médicale. Parce que là est un
sujet intéressant: Qu’est-ce que la dysphorie de genre? Comme cela
se manifeste? Ne serait-ce pas bien plus un malêtre rapport à un
environnement transphobe, qui crée en nous des afflictions comme
l’angoisse, la dépression, la dysmorphophobie, tout l’ordre des
TCA, la haine potentiellement viscérale de nous même? L’élément
pensé dans ces mots “dysphorie de genre”, ne serait-il pas bien
plus une problématique sociale d’une société intolérante en
ayant créé deux entités genrées indéboulonnables? En
bref, cette haine viscérale et apprise dès le plus jeune âge, ne
serait-elle pas bien plus le moteur de cette “dysphorie de genre”
que tout autre chose? Je sais que ce sont des questions rhétoriques
pour moi, mais si ce sont bel et bien des questions, c’est pour
qu’au moins cette modalité réflexive entre dans vos têtes.
Et pour ce qui est du propos sur l’autisme… °profonde respiration°. L'autisme est sur représenté dans la population transgenre parce que l'autisme se caractérise, entre autres, par la non acceptation des nomenclatures sociales n'ayant pas démontré leur intérêt. Par exemple, sur la politesse, il n'est pas compliqué d'expliquer que remercier les personnes pour des actions favorables à notre encontre est plutôt logique et préférable. C'est une simple considération, une espèce de gentillesse normalisée. Alors que laisser passer les femmes en première par la porte ouverte (ce qui était encore d'usage durant mon enfance) devient nettement plus questionnable en terme d'usage de politesse. Il en va de même dans les nomenclatures tels que pensé communément. Les domaines du masculin et du féminin, bien qu'on voit leurs impacts d'une point de vue très concret, semblent tellement nébuleux, et semblant apparaître en fonction de qui parle de ce qu'iel pense de la féminité et/ou de la masculinité, en tant que caractère social; alors il n'est pas étonnant de l'absurdité de ces nomenclatures et d'ainsi ressentir plus fortement le besoin de les remettre radicalement en question. Bref, autisme et transidentité ont bel et bien des liens de causalités; mais ce n'est pas un problème le moindre instant. Cet état de fait ne mène pas à des regrets liés à la transition, ne mène pas à des décisions hâtives et erratique; cela ne mène qu'à une simple surreprésentation de la population d'autistes parmi les personnes transgenres. Ni plus, ni moins; l'autisme mène juste à des considérations intellectuelles et personnels pouvant mener plus facilement à des transitions de genre (tout comme la bisexualité par exemple). Certes, le rapprochement fait à présent entre autisme et transidentité était léger à ce moment du documenteur, mais il n'est très clairement pas innocent, donc je souhaitais dès à présent désarmer l'argumentaire autour du sujet.
Je ne commente pas dans la précision le tout mais le documenteur continue la fiction comme quoi on a tout qui nous est ouvert
quand on est trans… Ben non. C’est pas comme ça dans la vraie vie.
Par exemple, uniquement autour des parcours de transition, ce rapport français de 2022 notifie, malgré l’augmentation, de très
nombreux problèmes NOTAMMENT la difficulté d’accès à la
testostérone (en très grande partie à cause du fait que les
cismecs l’utilisent comme dopant pour avoir de gros muscles en dépit des risques pour la santé de l'abus de cette hormone) et de l’obligation pour de
nombreuses personnes trans de passer par de l’automédication sur
le sujet des transition (Rapport relatif à la santé et aux parcours de soins des personnes trans, Dr Hervé Picard, Simon Jutant); et là je ne parle que de l’accès à des problématiques nous
étant spécifiques, imaginez ce que c’est pour le reste alors?
Vraiment, c’est absolument pas un plaisir de radoter là dessus,
mais l’accès à la santé, tout comme aux démarches
administratives nous est très clairement complexifié, suffisamment
pour nous condamner couramment à la marginalité. Laisser
entendre l’inverse, voire l’affirmer fièrement est purement et
simplement dangereux pour la santé publique.
44.58 Anissia Docaigne-Makhroff, juriste [pour le rappel, son acte militant le plus connu est le lobbying auprès du sénat afin de conserver les thérapies de conversions psychiatrisantes pour les personnes transgenres] “Je trouve ça très pertinent ce que tu dis et ton parallèle avec l’autisme, parce qu’on disait depuis une dizaine d’années, ce qu’on observe en France mais surtout dans les pays anglo-saxons et en fait un peu partout, c’est une explosion des cas de transition du sexe féminin vers le [en faisant des guillemets avec ses doigts] genre masculin. Et donc c’est principalement des filles qui sont visées et dont des jeunes. Et on s’aperçoit aussi, depuis quelques années que l'on diagnostique l’autisme chez les enfants et en particulier chez les filles, parce que c’est pas toujours les mêmes critères. Et on sait aussi que les personnes autistes sont sur représentées chez les personnes trans. Et personne ne fait le lien.”
Comme quoi, Docaigne-Makhroff ferait mieux de lire des personnes honnêtes intellectuellement parlant plutôt que de servir d'avocate pour Dora Moutot quand elle se bouffe (enfin) un procès pour transphobie. En effet, si on considère l’autisme comme étant, entre autres choses (et beaucoup d’autres choses), une difficulté à accepter de facto des conventions sociales sans raisons solides; il n’y a pas de raisons pour ne pas penser que cette corrélation ne soit pas logique. Et alors? Quelle est la gravité d’être transgenre et/ou autiste si on est accepté·e par la société? Qu’est-ce que cela change? Vraiment, je continue là dessus, puisque, je l’avoue, je ne vois absolument pas en quoi être transgenre serait un problème; donc en quoi il est pertinent de mettre en parallèle l’accès aux traitements spécifiques à la condition transgenre, et la reconnaissance de l’autisme. Et de deux, si on accepte alors qu’il n’y a pas le moindre problème à accepter les personnes transgenres dans la société, qu’est-ce que ça fait d’avoir une surreprésentation d’autiste? Et d’ailleurs, j’ai bon espoir qu’il soit reconnu qu’accepter les autiste n’est en rien un problème pour la société (pour ce qui est d'accepter les personnes transgenres on en est encore très loin même dans les discours). Donc je ne comprends pas, c’est hors de ma cognition ce passage: QU’EST-CE QU’ON S’EN FOUT? Vivre avec l’autisme n’est pas une source de souffrance en soit; tout comme vivre en étant trans; c'est la manière dont la domination s'exprime qui nous met dans la merde, dans ces deux groupes. Qu’est-ce qui vous autorise à nous limiter dans nos chances d’être heureux·ses? Sous quels prétexte il vous semble permis de nous retirer la dignité d'avoir le droit de faire des choix par nous-même dans nos vies (ce qu'on appelle la dignité dans l'erreur, ne serait-ce qu'avoir le droit de faire des erreurs)? Et est-il nécessaire d’invalider les transidentités en passant par l’autisme EN SACHANT PERTINEMMENT ET EN LE DISANT que l’autisme rend les conventions sociales qui n’ont pas prouvé leur pertinence plus complexes d’accès à la compréhension quand on est autiste. A moins, du coup, que les quatre irresponsables constituant se plateau se proposent alors de ""soigner"" l’autisme: en ce cas, nous n’avons plus affaire seulement à des transphobes complètement aveuglées par leur idéologie, mais aussi à des dangereuses bourreau d’enfants qui ne comptent pas que s’attaquer aux personnes trans mais aussi aux mioches autistes… Puisque si nous avons affaire à des personnes se proposant de “soigner l’autisme”, je suis au regret de vous annoncer que l’affaire de désinformation de santé publique concerne un publique encore plus large.
Vous pouvez à présent vous dire que j'insiste très lourdement sur l'autisme, mais, comme je vous l'aurais dit il y'a une petite trentaine d'année "Ouais mais c'est pas moi qu'a commencé d'abord". Et c'est tellement pas moi qu'a commencé d'abord que déjà en 2011 Sophie Robert publiait un documentaire nommé "Le Mur; la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme". Où l'on voit des psychanalystes y tenir des propos ahurissant de violences à propos, notamment, du rôle des parents dans le développement de l'enfant. Néanmoins, ledit documentaire s'est mangé un procès dès sa sortie de la part des psychanalystes interviewés·es. Pourquoi donc? Et bien, il semblerait qu'une fois les rushs visionnés par la justice, le montage ayant fait son office, les interviewés·es auraient dit le contraire en interview de ce qui est montré à l'écran. Ce qui est plutôt gênant vous en conviendrez. Bien que je ne sois pas moi-même favorable à l'approche psychanalytique pour l'autisme (en même temps, je suis favorable en pas grand chose rapport à la psychanalyse je vous le confesse cette pratique ne m'a apporté que de mauvaises choses dans ma vie), je ne peux que notifier ici cet épisode de flagrante malhonnêteté (qui a été décrit comme étant de la censure par la première concernée). Sur la thématique de l'autisme, elle vient commettre un autre documenteur en 2014 nommé "Quelque chose en plus" faisant la promotion de la méthode ABA pour les enfants autistes. Si vous ne connaissez pas du tout la méthode ABA, on pourrait la simplifier à l'extrême en la présentant comme une méthode pavlovienne adaptée aux enfants autistes sur toutes les manifestations autistiques. Méthode se permettant d'utiliser le stim (mouvement plus ou moins répétitif de la personne comme réponse passive au stress) et les intérêts spécifiques (domaine précis d'intérêt pouvant être passager chez les personnes autistes) dans les circuits de récompense; et semble plutôt apprendre à masquer son autisme plutôt qu'à vivre concrètement avec, certains·es personnes semblant même développer du stress post-traumatique (que l'on nomme plus couramment PTSD) suite à l'ABA (un peu plus sur le sujet de l'ABA). Cela n'empêche pas le documenteur d'être une source d'inspiration porn pour personnes neurotypiques en mal de voir tout·es des gamins·es autistes être "heureux" dans leur apprentissage grâce à la méthode ABA. Enfin, sur le sujet de la psychanalyse, Sophie Robert propose en 2019 "Hold-Up sur la psychologie, le phallus et le néant", qui semble être un documenteur (que je n'ai pas souhaité m'infliger) ne parlant surtout pas de psychanalyse mais prétend en parler tout du long.
Bref, l'autisme était déjà un gros sujet, autant pour les TERF de la Terfide Albion que pour la Francophonie (qui de toutes façons copient avec quelques années de retard ce que font les anglo-saxons·nes sur le sujet); et pour Sophie Robert. Et ce, avec toute la malhonnêteté qu'il est possible à articuler. Et ce, en propageant de nombreuses désinformation auprès du grand publique, ce qui implique de sacré dangers pour la santé des personnes concernées.
45.55 Lucie Robin Lesage, magistrate [Après la confusion sur le plateau, parce qu’elles s’excitent à force d’être d’accord entre elles]. “Le manque de disponibilité dans le parcours, médical de diagnostique et de soin; parce que, toute chose par ailleurs étant égales, les autistes ont sans doutes autant besoin d’avoir accès à des équipes pluridisciplinaires rapidement à des solutions thérapeutiques rapidement à une reconnaissance de leurs besoins; à l’école, au travail, etc. Ils ont aussi besoin, effectivement d’avoir certaines aides d’avoir une ALD. Et pourtant pour eux, c’est beaucoup plus difficile, y’a pas de psychiatre disponible; on leur dit un peu “tant pis débrouillez-vous”.” Sophie Robert [qui coupe décidément beaucoup la parole] “Et on les croit pas sur parole.”
Le point “Toutes
Choses Etant Egales Par Ailleurs” a été atteint. Nous avons donc
atteint le moment du débat métaphysique plutôt que pratique, il
est à présent bon de considérer que ce plateau ne traite d’aucun
fait existant et ne présentera aucun élément factuel d’aucune
sorte. Ben oui, le terme “Toutes choses égales par ailleurs” est
un appel à ne considérer plus qu’un paramètre, qu’importe la
complexité de la problématique. Ça a beau être un outil très
pratique quand on parle d’un sujet métaphysique, ou n’ayant pas
empreinte directe sur le monde matériel. Sauf qu'ici on parle de
populations bien réelles, de problématique de santé publique, on ne peut pas s’enfuir avec un simple
“On ne va prendre qu’un seul élément”; on peut considérer
une analyse élément par élément; mais pas juste “On va
considérer qu’une chose pour en faire une vérité globale sur le sujet.”
Surtout quand la comparaison souffre d’un sacré biais transphobe,
puisqu’il est ici sujet de dire que, d’une, la transidentité
doit circuler par le regard psychiatrique (et ce malgré les échecs
successifs de ces manœuvres), de deux que c’est analogue à
l’autisme et qu'on est “né·e dans le mauvais corps; cis gros
cerveaux cosmik là”, de trois qu’il est pertinent de faire un
parallèle de traitement et de sous entendre que y’a trop de choses
faites pour les personnes trans et que rien n’est fait pour les
autistes. Et de quatre, considérer que la problématique c'est que les psychiatres ne sont pas assez nombreux·ses pour s'occuper de tout... alors que pour poser intelligemment son problème il aurait fallu considérer que la spécialisation sur l'autisme est un secteur particulièrement technique de la psychiatrie.
Quand il est question de parler de groupes sociaux, et de
problématiques multifactorielles; d’une, il faut s’assurer
qu’elles puissent être mises en parallèle, puisque l’on ne peut
pas s’amuser à toutes les comparaisons. Et ici, il faudrait bel et
bien que l’autisme et la transidentité soient comparables. Alors,
si vous m’avez suivi jusqu’ici, j’espère ne pas avoir à
démontrer que les deux phénomènes sont quand même extrêmement différents. MAIS si
l’on admet que ces deux choses sont comparables, il faut encore que
le propos tienne… et là il faudrait donc que les choses soient
aussi simples que ce qui est présenté ici (chose qui n’est pas le
cas comme je l’ai expliqué précédemment… plusieurs fois). ET
dernier prérequis pour considérer comme étant pertinent cette
intervention, il faut partir du principe qu’il est pertinent de
dire, parce qu’une pathologie est bien traitée, il faudrait la
dégraisser pour faire en sorte qu’une autre pathologie soit bien
traitée aussi?? C’est quoi cette manière éclatée de raisonner; c’est
quoi cette volonté de santé au rabais? Militer pour le bon
traitement d’une chose en proposant que le traitement d'une autre chose soit mauvaise? Quoi le fuck? Et bien bienvenu dans le domaine du “Toute chose égale par ailleurs”. Dans un monde
éthéré des idées, ou rien n’existe autres que des concepts, tous aussi vaporeux·ses les uns que les autres.
Sauf qu’ici on parle de personnes. De là à extrapoler que c’est
un propre de l’intellectualisme bourgeois, il n’y a qu’un pas,
pas que je franchis allègrement, vue comment les faits semblent être
une variable d’ajustement à la théorie intellectualisante tout du
long du documentaire.
Enfin, toute chose égale par ailleurs, si je puis me permettre, la transidentité n'est pas du domaine du médical mais bel et bien du social, il est alors de toutes façons radicalement absurde de la penser comme étant intrinsèquement de l'ordre du psychiatrique (surtout quand on a la preuve de l'inefficience de cette pensée). Si nous nous retrouvons chez les psys, c'est bien plus par la violence qu'on se mange dans la tête qui vient nous mettre sur la chaise du psychiatre. Ce qui va nous mettre sur la chaise des gynécologues et des endocrinologues, c'est la possibilité de prendre un traitement hormonal et le fait qu'il faille surveiller ces traitements pour pas se retrouver trop ou pas assez hormonés·es (par exemple, je me retrouve avec des taux hormonaux de 3 femmes enceintes en même temps, parce que je cherche encore le dosage qui m'est adapté, et ça je le sais parce que j'ai un gynéco qui est compétent et qui jette pas sa compétence par la fenêtre quand uns femme trans entre dans son bureau). Tout chose n'étant pas égale par ailleurs, puisque dans l'autisme il est d'abord affaire de psycho-cognitif, il faut bel et bien constater que, directement, la transidentité et le médical n'ont pas beaucoup à se rencontrer pour que les choses se passent bien (et d'ailleurs, si nous avions une société plus flexible, je doute peu du fait que l'autisme ne poserait pas tant de problèmes que ça). Donc, comparons le comparable, si vous le voulez bien.
47.00 Lucie Robin Lesage, magistrate “Aux connaissances, à l’heure actuelle, sur la psychiatrie on est quand même très avancés·es et c’est très globalisé, et tout de même les sciences en la matière, avec notamment le DSM qui est révisé régulièrement, on en est pas au balbutiement de la psychiatrie. Donc à partir de là, effectivement, l’autodiagnostique est une aberration. C’est à dire qu’il est évident que quelqu’un qui dit “Ah bah ouais j’ai vue que j’ai du mal à me concentrer j’suis un peu agité machin, hop j’dois être autiste parce que j’l’ai lu sur un blog.” C’est évident que les psychiatres vont lui rire au nez […] Pour la transidentité, moi je trouve que c’est hallucinant que toutes les barrières, toutes les précautions scientifiques protocolaires qui font partie de la formation de n’importe quel personnel de santé, normalement, ont magiquement sauté.”
Vous avez vu quand même, ce qu’il est possible de dire, en partant du principe que la transidentité est une affliction mentale. Bon, j’admets ne pas avoir tellement plus de commentaire à faire sur ce que dit la magistrate à propos de la transidentité, quand le prémisse est radicalement faux, alors il n’y a rien à sauver de la déduction. Si la transidentité n’est plus traité comme une affliction mentale, c’est parce que ça mettait en danger la vie des personnes trans. Vous pourrez mettre toutes les bourgeoises du monde affolées sur un plateau à faire des “Omondieux, quelle tragédie, quel deviendre société ohlalala”, ça ne change rien au fait que ça n'a jamais donné de résultats positifs.
Par contre, y’a pas que ça qui va franchement pas dans ce qu’elle raconte… en fait y’a rien qui va. Sur le fait, par exemple que la psychiatrie est une science bien établie? C’est pas vrai. Alors évidemment on n’en est plus aux recommandations de prendre de la cocaïne par le Dr Freud, de là à dire qu’en tant que médecine la psychiatrie n’est pas en train de patiner dans la semoule sur pleins de sujets? C’est strictement faux de dire ça, et je penses que les psychiatres qui l’entendent parler, soit ont leur égo gonflé et ne savent pas ce qu’il en est de leur discipline… soit sont plutôt en colère, puisque leur discipline est emplie de contrevérités, de mauvais traitements infligés à la patientelle, de coercitions et de violences injustifiables (et ce malgré toute leur bonne volonté). Déjà, partir du principe que la psychiatrie n’est pas emplie de soignants·es radicalement différents·es dans leur approche, est lourdement se tromper; et nombre de ces soignants·es considèrent même à penser le dépassement de leur pratique par l’antipsychiatrie (aussi contre-intuitif que cela semble). Et oui, l’antipsychiatrie, parlons-en alors; cette conception du "soin" de la neuroatypie prend un tout autre sens, en se basant bien plus sur la pair-aidance que sur la validation par un personnel médical spécialement formé pour ça. Notamment, parce que ledit personnel médical se retrouve à avoir une position d’ascendance, qui peut même être parfaitement assumée… tout en sachant très bien que ça n’aidait pas grand monde. Avec tout le lot de violence que ça sous-entend. Ainsi, nombres de patients·es se dressent en opposition à ces fonctionnements. Et voilà pourquoi aussi, nombre de personnes trans se dressent aussi contre l’institution psychiatrique, parce qu’il suffit de quelques bourgeois·es couinant de manière suffisamment aigüe, que c’est inacceptable de laisser ces trans dégueulasses vivre heureux·ses pour que l’on en revienne au traitement à la gégène. Et évidemment en remettre un p'tit coup dans les gencives d'un·e random psychiatrisé·e parce qu'il restait de l'électricité dans l'abonnement EDF de l’hôpital psychiatrique.
Enfin dans cette démarche antipsychiatrique, tout comme les
démarches psychiatriques classiques, l’autodiagnostique intervient
à un moment (prétendre le contraire est ne pas comprendre ce qu'est l'autodiagnostique). Ne serait-ce que parce que il est nécessaire de
comprendre que quelque chose ne va pas, avant d’aller voir
quelqu’un pour ça, ne serait-ce même que pour comprendre ce qui nous arrive, et si on peut commencer à grappiller des
éléments pour se comprendre, surtout dans un contexte, où les
listes d’attentes peuvent être de plusieurs années; surtout dans des parcours normalisés et complexes réclamant des spécialistes pointus, dans un secteur en sur-tension, comme l'autisme.
Et pour la peine un diagramme en forme de bite. Avec en rose, "La Fâme" en bleu "L'Homme", dans une partie du rose encastré et en lavande y'a "La féministe aux cheveux bleus", en couleur bordeau et en bleu encastré y'a "Traître à la patrie" et enfin en vert et qui vient dessiné un zboub y'a "J'ai Dessiné un Zgueg mdr."
47.33 Retour à la voix-off du documenteur “Le professeur
Gilberg est professeur de psychiatrie de l’enfant et de
l’adolescent à l’université de Göteborg, en Suède. Il est le
chercheur le plus productif au monde dans le domaine de l’autisme
et dans les troubles du neurodéveloppement. Dans une tribune publiée
le 13 mars 2019 dans le Svenska Dagbladet, il s’élève contre
l’explosion des traitements de réassignation sexuelles effectuées
sur les 12-17 ans.”
Vous savez qui est indéboulonnable
de son poste de CHU parce qu’il publie énormément de papiers? Le
professeur Raoult, et nombre d’éléments portent à penser que ses
publications sont, pour la plupart du temps, soit volées, soit des
republications en changeant quelques termes. Le nombre de papiers
publiés, surtout dans le contexte actuel où il est demandé de
publier pour pouvoir vivre en tant que chercheurs·euses, ne peut pas
être un facteur de prise au sérieux . Voire, au delà d’un
certain nombre qu’il semble physiquement impossible à réaliser,
on se doit de soupçonner à la fraude scientifique (et je dis ça,
sans savoir pour Gilberg, mais force m'est de constater que de prime abord, il semble bien plus raisonnable de ne pas prendre au sérieux un
recordman de griffonnage (Les Langues de Cha' et le Malin Génie se sont éclatés·e à montrer comment on monte des canulars en science, pour un peu de légèreté)). Donc, ayant possiblement usurpé cette
apellation de profonde expertise, il est donc appelé à s’exprimer.
Et je ne penses pas qu’il est cité dans ce documenteur pour son
expertise, mais bien plus pour son opinion personnelle.
Vous
savez, trouver des trous de balles empli de légitimité qui viennent
comparer l’homosexualité à des horreurs que je ne nommerais pas,
il y’en a des tétrachiés. Et même des scientifiques qui publient
énormément. Cela rend-il leur opinion pertinente pour autant?
(question rhétorique, je le précise.) Et pour ce qui est d'avoir trouvé le random scribouillard de papiers scientifiques venant vérifier une hypothèse bidon, ce n'est pas particulièrement compliqué à trouver. En gros pour complètement désarmer le tout, là cela demanderait à, soit prouver que ledit Gilberg est un fraudeur (chose que la justice suédoise semble avoir déjà acté au moins une fois (pardonnez moi je n'ai pas consulté les sources en Suédois) et un autre papier sur le même sujet, pour la peine qui lui est plus nuancé sur le sujet mais qui est suédoise), soit éplucher tout ce qu'il raconte sur le sujet et démonter le tout point par point; soit juste comprendre que le présupposé est de toutes façons complètement flingué dès le début.
47.45 “Ces traitements hormonaux et chirurgicaux sont des mutilations génitales à ce titre ils sont punissables par la loi suédoise.”
Si on considère sérieusement ce que sont
les traitement hormonaux, il est impossible de les considérer comme
étant des mutilations. Sinon, il faudrait considérer la puberté
comme étant une mutilation. Cet énoncé ne peut aller sans ce
corollaire, c’est une nécessité, puisque les traitement
hormonaux de substitution ne sont que des pubertés contrôlées. Ce
qui est médicalement anodin, et bien peu cher à faire payer à son
corps pour son bien-être (quand évidemment c'est une nécessité).
Pour ce qui est des chirurgies. C’est là où ça devient très drôle, puisqu’il s’agit alors de penser que toutes les chirurgies sont des mutilations. Et, du coup, pourquoi s’attaquer à une chirurgie avec un taux de regret aussi faible? En effet, les taux de regret des chirurgies de réassignation sexuelle (vaginoplastie et phalloplastie), est de moins de 2% en France (cf: page 4/5 du papier La Notion de Regret Dans LaClinique Du Changement De Genre de Arnaud Alessandrin sociologue à l’université de Bordeaux). Et ce malgré un contexte social très transphobe. Si on prend, par exemple, les prothèses du genoux on arrive entre 6 et 30% d’insatisfaction aux Etats-Unis. C’est énorme comme chiffre, cela signifie donc qu’il faut absolument rendre les opérations de prothèse du genoux bien plus restrictives, vous ne pensez pas? Non? Personne ne pense ça? Non parce que, si l’on s’inquiète de la sorte pour 2% d’insatisfaction, on devrait s’inquiéter bien plus pour 30% d’insatisfaction, cela devrait même être un scandale sanitaire!!!!! Bref, vous l’aurez compris, pour prendre au sérieux ces propos, beaucoup de présupposés sont nécessaires, et aucuns ne permettent de penser réellement le sujet, plutôt une espèce d’ersatz du sujet; où l’on doit considérer les chirurgies comme étant des mutilations dans leur entièreté; sinon l’énoncé n’est pas recevable, sauf si on part du principe que l’on fait des chirurgies de réassignation sexuelle à la légère, chose qu’un taux de regret si bas, pour une opération lourde, contredit. De plus, il est considéré que l’on peut faire ces chirurgies sans le moindre passage par le·la psychologue/psychiatre, ce qui n’est pas vrai; pour quelque chose d’aussi massif, on passe devant un·e psychiatre ou psychologue pour s’assurer que l’on est prêt·e. Même en Thaïlande, qui est pourtant un des pays où cela se pratique depuis le plus longtemps, on passe devant un psy.
Et de toutes façons, lier dans un énoncé, CRS et traitements
hormonaux est d’une malversation intellectuelle confinant au manque
de savoir brut.
Et le docu continue à base de “gnagnagna, y’a pleins d’autistes
et de TDAH parmi les personnes trans”. Sauf que cette information
est d’une banalité épatante. C’est à
dire que là, soit le documenteure considère qu’être autiste
et/ou TDAH c’est ne pas savoir ce que l’on veut pour soit-même,
et qu’on n’est pas apte à prendre des décisions pour nous
même.
Soit que l’on fait croire à des autistes/TDAH qu’iels sont
transgenres alors qu’en fait iels sont cisgenres… la suite du
raisonnement ne peut plus que confiner à la pure théorie du
complot, comme par exemple “Agrougrou, le grand lobby trans et Big
Pharma va vous rendre trans et s’attaque en premier lieu aux
personne fragilisées.” [Note de l'Autrice plusieurs mois plus tard: C'est littéralement ce que dit la preview de la seconde partie du documenteur en court de route... hey j'ai pas du tout envie de me décortiquer cette horreur]. C’est pas sérieux, désolée de vous le
dire, mais le dernier papier de ce style que j’ai lu était partagé
par Dora Moutot, et il finissait très rapidement par dire que le
Lobby Trans était un complot orchestré par Georges Sorros (et non
je ne vous partagerais pas cette source, pour des raisons évidentes
de non-propagation de théories antisémites).
47.51 OH! C’est le point QI, à l’image, parmi les éléments notés sur le film (par un article du Times passé devant nos yeux ébahis), y’a la mention de baisse de QI quand on prend des hormones… (je hurle et décède intérieurement). Non je vais pas essayer de vous dire si c'est vrai ou faux, ça on s'en beurre la raie. Du coup, savez vous ce qu’est le Quotient Intellectuel? Et bien, c’est une moyenne, de réponses, à un test. Et les réponses à ce test ne parviennent à être pensé comme étant pertinente, uniquement lorsqu’il s’agit du sujet. C’est à dire, le test montre quelque chose, si le sujet à de fortes disparités dans ce test; ou s'il offre des données hors de l'ordinaire. Ce n’est pas une mesure de l’intelligence, comme c’est souvent défini, mais une mesure de disparité de réponses cognitives. Et devinez, quel point commun ont les personnes trans (toutes, qu’elles prennent des hormones ou pas)? Exactement, la transphobie. Et comme toute discrimination, elle amplifie les probabilités de dépression, et la dépression se caractérise aussi par une réponses cognitive moins efficace que si le cerveau est en état de marche normal du cerveau (en gros, le cerveau marche au ralenti quand t'es en dépression). Donc, ici, un lien est fait entre traitement hormonal de substitition et QI; chose qui semble ne pas avoir le moindre appui autre que dans les songes de Sophie Robert, alors que quelque chose d’avéré et qui concerne les populations trans peuvent répondre préalablement à la problématique de manière bien plus simple. C’est littéralement utiliser les THS comme étant le bouc émissaire, et faire une figure compliquée pour en arriver à cette conclusion.
En même temps, si on suit le reste du papier du Times présenté à l’écran, on ne peut que se douter interprétations fantaisistes, puisqu’il présente le traitement hormonal masculinisant avec des effets secondaires tels que “Masculinisation de la voix” et “développement de la pilosité faciale”. C’EST LE BUT, c’est pas des effets secondaires, c’est un des buts recherchés, t’es complètement gland documenteure ou quoi???
Et enfin, le sempiternel “Baisse de la fertilité” merci on sait,
et quand on le sait pas on est prévenus·es avant de commencer les
traitements hormonaux… d’ailleurs, c’est en utilisant cet
argumentaire anti-trans, que des réacs arrivent dans le débat
publique pour arriver et parler de la fin de la pillule
contraceptive. Ben oui, c’est une pilulle hormonale; bon ça j’ai
parfaitement conscience que ces considérations sont hors de la tête
des personnes qui ont fait ce documenteure; mais si ce type de
discours finissent par apparaître partout dans le débat publique,
c’est par ce type de biais que les droits contraceptifs seront
remis en question (comme ça c’est passé aux Etats-Unis (si vous souhaitez vous en convaincre, il n'y a que quelques mois qui séparent l'interdiction de transitionner au Texas et l'interdiction de l'avortement)). De plus, à propos de ladite fertilité, luttez plutôt pour qu'on ai réellement accès au stockage et l'utilisation de nos gamettes en France; plutôt que de sympathiser avec des anciennes de la Manif Pour Tous (oui, l'Observatoire de la Petite Sirène vient directement de la Manif Pour Tous, et oui, y'a des liens de coopérations très nets et assumés entre Ypomoni, l'arnaque à Sophie Robert et l'Observatoire de la Petite Sirène (pas encore assumés avec la Manif Pour Tous, mais ça ne saurait tarder)).
48.05 “Les traitements par administration d’hormones sexuelles contraires sont effectués sans autorisation de mises sur le marché et sans aucunes études sérieuses pour évaluer le rapport bénéfice risque.”
Vous voulez que je dise quoi, qu'il est possible de balayer les études qui ont été faite sur le sujet à l'occasion d'un documenteur (parce que ce qui est dit est, au premier degré, faux)? Vous voulez que je vous dise que ces études prouve que c'est giga dangereux ou que c'est 100% inoffensif? Évidemment qu'il y’a des risques, les hormones sexuelles régissent énormément de choses. Par contre ce qui est faux de dire ici, c’est que personne ne s’en inquiète. Évidemment que l’on veut vieillir en bonne santé aussi quand on est transgenre. Donc évidemment que l’on s’inquiète de possibilités néfastes pour notre santé. Sauf qu’encore une fois, toutes les études faites sur le sujet montrent que c’est plus proche de l’anodin sur la santé, qu’autre chose (sans doute pour ça que le documenteur dit qu'il n'y a pas d'études de faites...). De plus, contrairement à ce qui est prétendu de manière sous-jacente à ce moment là, le documenteur ne va pas dans le sens de demander plus d’étude sur le sujet, puisque le dernier plateau s’est longuement ému de l’augmentation des secteurs d’aide à la transition dans les CHU. Sauf qu’on ne peut pas à la fois diminuer le nombre de ces ailes, et augmenter le nombre d’études, c’est antinomique. Par contre ce qui n’est pas anodin pour la santé, c’est tout ce qui est lié à la transphobie. Là, on parle de cisaillement dans l’espérance de vie en bonne santé pour cette raison; mais ça, le documenteur ne s’en émouvra pas le moindre instant. Pourtant, vue notre surreprésentation dans les victimes d’agressions en tout genre, cela semble être bien plus proche d’un point de santé publique à réfléchir que les conséquences à long terme du THS, que l’on connaît déjà plutôt bien au final. En bref, en aucun cas une invocation de principe de précaution peut appuyer le propos avancé ici, puisque nous connaissons déjà des conséquences bien plus meurtrières du manque d’accès du publique transgenre à ce type de traitement; et qu'en plus les effets des traitements hormonaux sont plutôt bien connus. Dans la situation actuelle, s’il fallait faire appel à lui, le principe de précaution recommanderait de continuer à étendre les THS dans la population transgenre, tellement les violences vécues par les populations trans sont élevées. Prétendre le contraire, n’est pas s’intéresser à la santé publique, mais bel et bien à son idéologie.
Et le docu continue à
appuyer sur “Autisme et transidentité”... J’avoue que moi je ne
peux plus commenter ce qu’il est dit. Cela commence à devenir
physiquement douloureux pour moi de le faire, tellement le
documenteur se montre indécent. Je jetterai donc, afin de préserver
ma santé, un voile pudique sur des propos qui pourtant mériteraient
que je revienne très longuement dessus. Je n’ai tout simplement
pas la force de m’infliger une analyse points par points, d’une
telle insulte à l’intelligence. J’avoue avoir la nausée, sur
tout ce que ça sous-tend, sur l’admission du fait que l’on ne
peut pas être responsable de soi-même quand on est neuroatypique. Les
seules idéologies reconnaissant de plein
front, ce principe d’irresponsabilité des personnes neuroatypiques
sont fascistes, c’en est même un trait inhérent. Je le
notifie, si pour certaines personnes il était encore nécessaire de
démontrer que ce documenteur est pensé par de la graine de
fasciste. Point positif, c’est déjà des éléments rhétoriques
que j’ai détricoté dans les lignes passées, puisque le
documenteure à la politesse de faire du sur-place argumentatif. [NDLA d'Avril, rapport à ce texte de Novembre de l'année dernière: Je n'ai toujours pas la force et la motivation de refaire ce petit passage, j'espère que vous saurez m'en excuser, mais là c'est trop.]
Et voilà voilà. C'est la fin de cette cinquième partie. J'espère que vous êtes encore en bon état à la fin de tout ceci.
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