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Affichage des articles du mai, 2021

Un certain amour de l'abîme

S’il est une chose qui représente une forme de mal absolu et de finitude absolue, c’est bel et bien l’abîme. Il partage, avec son homologue absolutiste le néant, une représentation totale du rien. Néanmoins les deux termes s’antagonisent sur un point; le néant porte en lui une idée du primordiale, de présence avant la matière ( comme , par exemple dans la plupart des mythes fondateurs), alors que l’abîme n’est qu’une finitude dans son concept. L’abîme est, par essence conceptuelle, un élément brut de vide, venant soit d’une structuration, soit en renfort d’une structuration; sans la structuration l’abîme perd son antithèse nécessaire alors que le néant se suffit de lui-même. L’abîme côtoie la construction, alors que le néant est sa propre non-construction. In fine, l’abîme porte en son sein une contradiction fondamentale: Il est la négation de la construction, mais il n’en est pas moins un élément d’une construction. Alors, vous me demanderez pourquoi, moi qui ne croit à aucun mom