Débunk du documentaire "Trans Mauvais Genre: chapitre1 une épidémie mondiale" de Sophie Robert (partie 6 sur 8)

[CW: Transphobie, psychophobie, mention prolongée d'opération sur les parties génitales, fascisme]


-Partie 1

-Partie 2

-Partie 3

-Partie 4

-Partie 5

-Partie 7

-Partie 8


°Emoji tête de mort, émoji opossum qui hurle, émoji vitrines pétées°

    Salut c'est la Bicheyte Prod, vous pouvez retrouver mes aventures dans la célèbre série "Merde j'ai lancé 5 projets en même temps et eu une vague dépressive en cours de route" ou encore dans "J'ai oublié de faire des trucs pendant 3 semaines, mais en même temps, le plafond, je devais impérativement le regarder vaguement. Non je suis pas neurotypique comment t'as deviné trop fortiche!" J'ai conscience que ces noms de télénovelas occitans sont bien trop long, mais que voulez vous, apparemment il faut que ça soit parlant dès le titre.

    Bref, aujourd'hui j'essaie d'avancer autant que faire se peut sur cette histoire de débunk, parce que: Je n'ai pas envie que ça soit un projet d'une année pour ce que j'aurais pu faire en deux/trois mois si j'avais de bonnes conditions de vie.

    Cette fois ci pas d'aide externe à la correction, déjà puisque j'avais stabilisé le format actuel (donc que c'est clairement moins nécessaire), et ensuite parce que je veux réussir à faire ça toute seule comme une grande pour une fois. ALLEZ sur ce, lezzgo, on s'aventure dans la fange /o/.


Un type qui mange un burger en fumant une clope en téléphonant en buvant un verre de vin, à côté d'un panneau interdisant tout ça (oui l'image ne fait pas particulièrement sens, mais en même temps, est-ce que les illustrations de ces articles font sens? Ben voilà).



De 50.40 jusqu’à 1.03.16



50.40 “Face à une plainte pour dysphorie, la réponse pourrait-être de relativiser les stéréotypes.”

 

     Face à une jambe coupée à vif, la réponse pourrait-être de relativiser la douleur et le caractère gênant de n’avoir plus qu’une jambe. Moi aussi j’ai le droit de sortir des prises de positions complètement absurdes. Néanmoins je n’ai pas la prétention de croire ce que je viens de dire. Et vue que le prochain chapitre va parler de la clinique Tavistock; où la désinformation, de par l’hégémonie de la ""réinformation"" TERF et fasciste est telle que seul ce que dit l’hôpital lui-même peut être pris en compte, on va donc arriver dans un monde de rêves et de fictions. Néanmoins, nous reviendrons plus tard à propos de l'affaire Tavistock puisque c'est un très TRÈS gros paquet de nœud médiatique, qui montre à quel point les rangs Gender Criticals sont insérés médiatiquement (et ce tout particulièrement au Royaume-Uni mais on peut le constater aussi en France).




50.50 “Le bonheur ne se trouve pas dans la conformité aux normes de genre.”

 

    Et c’est pourquoi nous sommes dans des sociétés transphobes. Ontologiquement, la transidentité est un pied de nez radical aux normes de genre. Prétendre le contraire est assumer dire n’importe quoi, ou tout simplement avouer ne rien connaître au sujet (c'est loin d'être le premier aveu de profonde méconnaissance si je puis me permettre).




50.56 “Malheureusement la seule réponse aujourd’hui tolérée par les transactivistes est l’affirmation de la transidentité.”
 

    Pour ne pas se conformer aux normes de genre il faudrait donc être cisgenre d'après le documenteur. C’est tordu hein, quand même, de vouloir faire dire l’inverse des faits comme ça. C'est épatant de méconnaissance profonde du contexte dans lequel on vie et de ce que l'Occident à pu faire comme mal AUSSI à la diversité genrée...


    Pour comprendre pourquoi je vous dis ça, il faut revenir au 19 et 18ème siècle, au temps de la colonisation triomphante. C'est à dire une époque où les grandes puissances mondiales sont: Occidentales, impérialistes, colonialistes paternalistes , et profondément catholiques ou protestantes. Pour la situation des personnes transgenres, en Europe Occidentale, à cette époque où l'église catholique est profondément normée et frappe du sceau de sodomie les homosexuels·les ainsi que les personnes déviant des normes de genre, c'est une situation catastrophique. Cela ne mène pas nécessairement à des condamnations à mort, mais à minima à des condamnation de mort sociale: Si ça se sait que l'on n'est pas hétéro et cisgenre on est dans la merde. Les débuts de la psychiatrie, la prison et la marginalité  (dans le meilleur des cas) nous attendent quasi invariablement. Pour ce qui est des églises protestantes, ça n'est pas tellement mieux puisqu'aucun mouvement acceptant les minorités sexuelles semble réellement émerger (en tout cas suffisamment pour avoir du poids pour contrer ça). Donc, on est condamnés·es par, ce qui est encore, l'autorité morale de ces sociétés (et qui donc influe la législation et bien plus encore les habitus).


Le colonialisme de cette époque se justifiait de ses actions par une "Mission Civilisatrice". C'est à dire apporter la "grandeur" occidentale à ces peuples "arriérés", ce qui implique aussi la religion et les normes sociales qui vont avec. Ce qui implique que, là où l'Occident n'a pas pu faire naître de larges groupes sociaux hors des normes cisgenres, ces zones lointaines l'ont fait, et ce couramment. Et c'est ainsi que, dans cette "Mission Civilisatrice" les sociétés occidentales ont imposé leurs concepts du divin, ainsi que leurs concepts moraux. Ce qui implique de sauver ces pauvres hères frappés·es du sceau de sodomie, et ce même contre leur volonté, et ce même si Dieu devra reconnaître les siens·nes. Par la violence ou d'autres coercitions les modalités légales et sociales occidentales se sont alors peu ou prou mondialisées à cette époque. C'est d'ailleurs quelque chose de parfaitement reconnu dès qu'on parle de la colonisation et de son impact actuel avec quiconque ayant, ne serait-ce, que basiquement potassé le sujet. Alors pourquoi, quelque chose d'aussi profondément naturalisé dans les sociétés européennes que les normes de genre n'aurait pas été imposé de force au reste du monde? Même les anthropologues de l'époque le reconnaissaient, sous la dénomination de "troisième sexe", que les normes de genre, telles que constituées en Occident, n'étaient pas une constante mondiale (et, si je puis me permettre une facétie, et ce malgré l'influence de l'église, n'était pas non plus une constante occidentale). Et même si cela date, pensez-vous vraiment que les sociétés ont pu totalement recouvrir du colonialisme? Voire, peut-on sincèrement penser que le colonialisme et ses conséquences appartiennent au passé?


    Ainsi oui, sur le sujet du genre, la subversion fondamentale devient alors de refuser les normes cisgenres. Que ça soit en réinterprétant sa cis-identité en la dépassant, ou en étant transgenre. C'est la seule et unique solution de subversion. Dire que la transidentité n'est pas une subversion du genre, c'est effectuer un contre-sens, et mériterait que l'on se moque, bruyamment de la personne qui a fait ça, ainsi qu'un regard empli d'un mépris vaillamment gagné. Il n'y a rien de moins typiquement fasciste que de donner les traits de la domination aux dominés·es. Non mais si, vous savez ce qu'est le fascisme, le choc en retour du colonialisme, d'après Aimé Césaire.

[Excusez-moi, je suis blanche, je suis donc condamnée à me pencher sur les épaules de géants·es sur le sujet. Bien que, de ma vie personnelle ça m'arrange, pour penser le colonialisme et ses conséquences, je suis alors en bonne partie désarmée.]


    Pour en revenir à notre sujet: Une blanche cisgenre, méconnaissant parfaitement le sujet de la transidentité prétend que ladite transidentité est là pour perpétrer l'ordre genré, parce que y a des personnes transgenres. Le tout sans même connaître ou penser la diversité anthropologique des approches autour de la nomenclature, et sans même réellement savoir ce qu'est la transidentité au final. En quelques phrase, une réalisatrice a dit que non seulement elle ne comprenait pas son sujet, mais qu'en plus elle le détestait de manière suffisamment fondamental pour l'accuser d'être à la fois sa propre cause et sa propre conséquence. Cette personne ne respecte manifestement pas votre intelligence.




51.07 “Conséquences, les traitements de réassignation sexuelles conduisent à la stérilisation massive de jeunes handicapés. Et de tout les jeunes non-conformes aux stéréotypes de genre. Parmi lesquels un grand nombre d’homosexuels.”
 

    Ah oui d’accord, du coup donner accès à ces traitements, c’est être comparables aux régimes eugénistes. Non mais d’un coup je comprends bien mieux les liens faits entre les théories du complots autour de la stérilisation. Évidemment, dans ces théories seuls·es les blancs·hes sont présentés·es comme étant transgenre (ben oui, à force de dire que les mouvements LGBTI+ sont des militantismes petits bourgeois, on en arrive à ce genre d’âneries qui n’ont aucune forme de vérité), et parlent donc de stérilisation de masse dans la population. En vrai, c’est très bien que le documenteur assume vraiment des positionnements raccord aux fascismes eugénistes, ça m’épargne du travail de démonstration.

 

    Il y'a quelque chose de fondamental à comprendre: La liberté corporelle. C'est à dire, que, si nous même ne voyons pas de soucis à être stériles, en quoi cela devrait être un problème pour vous? Et c'est pas parce qu'on est autiste que l'on doit avoir ce droit nié. C'est pas parce qu'on est neuroatypique que notre volonté est altérée. Alors oui c'est une opération traumatique, incroyable, puisque c'est quelque chose de lourd, merci on sait. Mais, cette volonté morbide de vouloir interdire une opération qui, factuellement, sauve des vies, avec des taux de regrets endémiquement faibles, et partir sur la dialectique de la pente glissante pour quelque chose qui n'a rien à voir. ET MASSIF? Déjà, les personnes qui font cette opération ne sont pas une majorité parmi les personnes transgenres, déjà parce que l'accès est très complexe, et la plupart du temps on se retrouve obligé·e de passer par le privé (pour une longue batterie de raison, à commencer, trouver le·a chir de confiance); mais aussi par volonté. On est nombreux·euses à ne pas avoir de soucis particuliers avec notre entrejambe et/ou ne pas vouloir être stérile (parce que oui, sans opérations stérilisantes, nous restons, même si généralement nettement moins que le reste de la population, fertiles). La transition hormonale ne suffit pas à annihiler notre fertilité. Que ça soit les bloqueurs d'hormone, ou les traitements hormonaux de remplacement. De plus, si c'est la seule chose que l'on a fait médicalement parlant et qui peut toucher à notre fertilité, nous pouvons généralement gérer les dosages et traitement pour influer là dessus.


Et évidemment, juste derrière elle arrive pour déclarer que les transidentités effacent l’homosexualité… Bordel, on est en majorité bisexuels chez les personnes trans, y’en a un quart d’hétéro, un quart d’homo et 17% d’asexuels et on viendrait effacer les homos? Le docu prendrait pas un peu son monde pour des cons·nes aussi???




Et en passant du coq à l’âne ça cause directement de la clinique Tavistock… Bon, d’un point de vue médiatique, la clinique Tavistock subit une telle campagne de désinformation, que je ne trouve rien. C’est à dire que je trouve plus facilement des théories du complot eugénistes en recherchant, que des informations fiables. Et oui je compte aussi ce qui se dit sur la presse généraliste britannique sur cette clinique puisqu’elle a pas acceptée de faire un travail journalistique digne de ce nom. La seule source d’information que je tiens comme étant respectable est PinkNews qui dit: “Tavistock a fermé, pour changer de format. Plutôt que d’avoir un gros hosto, on va en faire plusieurs petits, et c’est aussi pour rénover le tout qui commençait sérieusement à dater” ( https://www.pinknews.co.uk/2022/07/28/tavistock-portman-trans-gender-identity-clinic/ ).
C’est tout, ni plus ni moins.
Toute information comme quoi “Y’aurait des médecins qui forcent les enfants à transitionner” ou comme “On a forcé mon enfant à prendre des hormones” n’ont jamais été sourcées de manière fiable et sans certitude que lesdits parents ne soient en fait des transphobes patentés (donc prêts·es à sortir ce genre de mensonges pour empêcher leurs enfants de transitionner), mais sont reprises au premier degré. La presse britannique a effectué un honteux travail de désinformation, qui met en jeu la santé des enfants; et les médias français reprennent ça dans le plus grand des calmes. [NDLA: Écrit fin 2022, j'écris plus loin dans ce billet ce qu'il en est en Juin 2023.]

Nous reviendrons plus tard sur le traitement de l'information, parce que ça mériterait une thèse tellement cette panique morale a été montée de A à Z. Avant que l'on revienne là dessus, je ne me confronterai pas aux faits énoncés, mais bel et bien à l'idée, à la pensée politique pure (aussi puisqu'il serait bien mesquin de juste répéter "Non c'est faux, point barre" à tout bout de champ, et je ne penses pas que vous êtes là pour ça).

 




51.37 “Alerté par l’augmentation vertigineuse des enfants adressés pour dysphorie de genre, le docteur David Bell, psychiatre au sein du Tavistock Trust, s’est élevé publiquement contre les pressions de plus en plus fortes exercées sur des parents désemparés. Pour transitionner des enfants de plus en plus jeunes.” 


    Quels chiffres? Qui? Quand? Comment? Ah oui c’est vrai, j’oubliais la monopolisation totale du débat. Donc pas de faits. De l’idéel… Ben pour le coup, quoi de plus naturel dans une Grande Bretagne, de plus en plus en proie aux idéologies transphobes que d’avoir un médecin qui sombre dans l’idéologie transphobe radicale? Pour le coup, quand on parle de genre, c'est quand même une perception que l’on a dès ses trois ans, et là, la seule chose qui est dite substantiellement c’est “Les parents sont mécontents parce que des enfants transitionnent”. C’EST LE PRINCIPE DE CETTE AILE DE LA CLINIQUE TAVISTOCK! Évidemment qu’il y a des enfants transgenres qui y vont, tu voudrais quoi, que y aie que des enfants asthmatiques qui y aillent?? C’est quoi ton problème documenteur, et psychiatre merdique, tu comptes t’offusquer de tout ce qui est logique?

 




51.43 David Bell “35% de ces enfants sont dans le spectre de l’autisme.”
 

    *Respiration excédée* Ne pas se demander de s'il sort ses chiffres de son cul, ne pas se demander s'il sort ses chiffres de son cul, ne pas se demander s'il sort ses chiffres de son cul.........

Donc on retourne sur la logique du “Les enfants et les autistes sont cons·nes donc pas aptes à décider pour leur propre bien en leur âme et conscience; donc imaginez les deux mélangés ensemble.” Ce qui est une pure négation des droits des enfants ET des personnes autistes, et ce sans justifications valables, autre que la psychophobie et l’adultisme. Rien de raisonné là dedans.




51.52 David Bell “La plupart d’entre eux” [petite partie qui n’a pas été traduite mais qui est capitale pour comprendre la phrase] “comme le fait savoir la LGB Alliance” [retour à la partie traduite] “sont des enfants homosexuels qui souffrent de leur orientation sexuelle”.


     Mais dis donc, documenteur, on ne traduit pas tout ce que dit le Dr David Bell? On ne le respecte pas quand il donne ses sources? Ben alors, ça serait quand même dommage, effectivement, que le publique sache qu’il tient ce propos de la LGB Alliance, qui comme son nom l’indique est un groupe essentiellement composé de personnes hétérosexuelles (vous avez bien lu) inquiètes du fait qu’il y aie des personnes transgenres dans la vie réelle. Et que, ledit groupe est en réalité un groupe de pression transphobe qui a comme principal intérêt de pouvoir se pointer sur des plateaux télés, et parler au nom des personnes LGBT pour remplacer la présence de (prenons la plus grosses association LGBTI+ d’Europe qui se trouve être britannique) Stonewall; qui a ce positionnement gênant de se prononcer en faveur des droits trans. Ce qui fait qu’il ne peut plus être invité dans les médias britanniques en tant qu‘expert sur le sujet. Non vraiment, ça serait dommage de ne pas signaler, que ce merdeux de David Bell est en train de citer LGB Alliance. Du coup, je me permets de rétablir cette vérité, au nom de la justesse de l’information. Ah oui, évidemment, LGB Alliance sort ses infos de son fiak, sinon c’est pas drôle (après vous demandez à des hétéros se présentant comme un groupement lesbien/gay/bisexuel de vous dire la vérité, vous en espérez beaucoup du monde vous savez).




52.04 David Bell “Ils ont besoin d’être aidé à mieux se comprendre. Ils ont intériorisé l’homophobie


     Litote pour les thérapies de conversion, donc. Puisque là, il ne peut que parler de thérapie “exploratrice” qui sont ni plus ni moins que des thérapies de conversion, effectuées par des psychiatres. Et donc ici, c’est la reprise, mot pour mot, de ce que peuvent dire les mouvement TERF et Gender Critical quand iels parlent d’homosexualité et de transidentité (plutôt que de juste accepter qu’il y a décorrélation entre attirance sexuelle et genre, non pourquoi prendre une explication simple quand il est possible d’en inventer une absolument infondée qui sert parfaitement notre narratif????)

Donc là, la seule nouvelle c’est “Un médecin ayant totalement adhérer aux concepts transphobes est pas content et s’exprime publiquement, et il se trouve travailler dans la clinique Tavistock.” WOUAW incroyable. Et du coup vue que les journaux britanniques bouclent là dessus depuis des années, y’a absolument pas d’effets de loupe quand un incompétent gavé d’idéologie s’exprime publiquement. Ah ben non, sinon on n’aurait jamais entendu parlé de Graham Lineham (aka le chevalier des lesbiennes (j’vous jure)) autrement que comme Showrunner de séries… on vie vraiment dans une timeline complètement fracassée.

Hein, quoi, des données? Pourquoi faire, c’est pour les tapettes les données! La preuve? J’suis une tapette et y en a pas mal que j’ai distribuée tout du long de ce texte des données.




52.12 “Le Docteur Bell a aussitôt fait face à des sanctions disciplinaires.”
 

     Ptdr, tu m’étonnes. Le mec dit publiquement “Je suis le seul à être conscient dans cet hosto de con!” et montre publiquement qu’il est incompétent. J’sais pas quoi dire à ce niveau, c’est comme si un pompier pyromane arrivait à la télé et disait “Salut, les départs d’incendie l’été… C’est de ma faute, mais permettez moi de dire que la manière dont fonctionnent les pompiers est scandaleuse!” C’est pas un lanceur d’alerte, c’est quelqu’un qui ne devrait pas être à son poste, pour son bien-être et pour le bien être de tout le monde.

Et juste après, du coup, le mec qui a dit des trucs transphobes, est rejoint par un autre mec transphobe, et du coup les deux sont accusés de transphobie. Mais il s’en passe des choses étonnantes en Terfide Albion!


 

52.30 “Les deux hommes dénoncent la politisation d’une partie du staff médical qui agit comme les militants d’une cause. Une posture incompatible avec la neutralité exigée par la qualité de médecin.”
 

    ??? C’EST PARTIE DE CA TOUT CE BATTAGE SUR TAVISTOCK? DEUX GUIGNOLES TRANSPHOBES FANATIQUES QUI CHOUINENT SUR LES MEDIAS? Non mais c’est pas possible, vous vous foutez de la gueule du monde en fait, dites juste frontalement que vous préférez nous voire macchabées que trans, ça ira beaucoup plus vite et ça économisera beaucoup d’énergie à tout le monde. Et du coup, évidemment, quand t’es tellement engoncé dans ta merde que tu pars du principe que tout ce qui dévie de ta ligne (du style, par exemple, les faits vérifiables qui peuvent dévier ta ligne) est de l’activisme politique, alors là, tu peux disqualifier tout le monde à cause de leurs opinions. Pas du tout totalitaire et fascisant comme manière de penser, ah ben non ma bonne dame, vous imaginez quand même.

ET DEPUIS QUAND Y A UN DEVOIR DE NEUTRALITÉ POLITIQUE CHEZ LES TOUBIBS??? C'est pas ça le serment d’Hippocrate hein, c'est le serment de soigner de manière indiscriminée tout le monde, c'est pas un devoir de neutralité politique, figurez vous. Au contraire même, puisque de par ce postulat de base, de très nombreuses suites politiques divergentes et complexes peuvent en ressortir.

Et d’un coup, je comprends l’ampleur de la panique morale. A quel point faut en avoir plus rien à battre pour prendre au sérieux des guignoles pour faire tenir son château de cartes. C’est épatant.



    Et du coup, avec des personnes comme ça considérées comme “Lanceuses d’alertes”, dans une unité de soin comptant des centaines de soignants·es, quand y’en a 35 qui se barrent et qui ânonnent des terferies, mot pour mot, tout ceci devient donc une vérité, et la clinique Tavistock devient le lieux où l’on transforme les enfants cisgenres en enfants transgenres. Tout y est, la conversion des gays en trans (chose qui factuellement n’existe pas, en tout cas pas à Tavistock), le fait de considérer qu'on ne peut être transgenre et neuroatypique à la fois, que l'on n'a pas de droits corporels en tant qu'enfant. Et tout ça, pour chialer pour des bloqueurs de puberté. Et bis repetitae des discours contre l'homosexualité des années 60/70/80. °toux gênée° le journalisme donc.

Et le pire, c’est que ça devrait faire se sentir les militants·es pour les droits trans mal dans leur peau, et c’est censé être pris au premier degré, alors que ce qui est réellement scandaleux, c’est que toute une partie du personnel médical de la clinique Tavistock cède à l’idéologie transphobe. Et vient confirmer son idéologie fascisante, sans contradictions à longueur d’articles de unes de journaux. Cela vous semble fantaisiste? Alors pourquoi du personnel soignant, décrivant des pratiques conseillées par la WPATH (World Professional Association for Trangender Health (en gros un groupement qui se veut expert sur le sujet et qui a une relative autorité dans le domaine)) sont décrites comme étant des pratiques gavées d’idéologie? C’est a peu près comme déclarer “Oh no les conseils de l’UNESCO sont vraiment fascisant et font mal à nos enfants”… et c’est ce qui attend la France si on laisse faire le militantisme de ce documenteur dont on parle actuellement (d'ailleurs, c'est en train d'être réfléchie au Sénat, par LR qui pourrait rendre ce texte illégal de par sa publication sur mon blog personnel si j'ai bien compris ce qui est écrit ici (OUEP)). C’est incroyable de mener des pays au porte du fascisme, par une haine viscérale de la transidentité.




     Et le docu enchaîne sur le procès Bell Vs Tavistock. En précisant bien qu’elle finit par perdre son procès en appel? On a parlé précédemment des entre 1 et 2% de regrets quant aux transitions, et elle semble en faire partie. La situation qu’a vécue Keira Bell, aurait pu t-elle être évitée, ou tout du moins, ne pas la laisser dans la merde à 23 ans, isolée, suite à un traitement hormonal qu’elle a très mal vécu? 

Je ne sais pas, par exemple, en laissant les personnes trans s’exprimer sur le sujet, si elle avait eu suffisamment d’informations là dessus, et la possibilité d’avoir un entourage qui ne l’isole pas totalement, il aurait été possible de ne pas en arriver là. Et du coup, pourquoi les médecins ne l’ont pas questionnée? Et bien parce qu’une fois qu’elle est informée des tenants et aboutissant, il n’y a pas de raisons de ne pas la croire et de ne pas la prendre au sérieux. SI SEULEMENT IL Y AVAIT (par hasard) DES ASSOCIATIONS COMME STONEWALL???? Mais non, elle a payé la double peine, l’ostracisation et la condamnation à continuer, même si ça ne lui convenait plus, malgré le caractère progressif des hormones. Keira Bell a payé le prix de l’isolement social des personnes trans, pas le prix de l’accès au transitions, mais bel et bien de cet isolement, qui l’a laissée seule, sans personne à qui demander, avec comme seule oreille des groupements anti-trans (et encore, oreille relative, puisque nous pouvons parler bel et bien de tokenisation pour Keira Bell). Ce qui l’amène à porter plainte, plainte qui a été perdue en appel, puisque la jurisprudence aurait remis en cause l’IVG pour les mineurs… et le documenteure se gardera évidemment d’en parler. ( -> https://www.genethique.org/royaume-uni-keira-bell-perd-definitivement-son-proces/ (je précise néanmoins, ce site est très clairement Gender Critical... OUI JE NAGE EN PLEIN CLUSTERFUCK POUR DEVOIR VOUS FILER CE GENRE DE SOURCES)).

Pour ce qui est des considérations de la cour de la première instance, juger qu’il est hautement improbable qu’un enfant de 13 ans ou moins puisse consentir au traitement, et qu’il est douteux qu’un enfant de 14 ou 15 ans puisse en comprendre les conséquences; est de partir du principe que les enfants sont parfaitement irresponsables, et de ne pas les considérer comme individu, mais comme simple objets. Et c’est un dangereux précédent juridique britannique. En bref, présenter Keira Bell autrement que comme une victime du contexte anti-trans britannique me semble être sincèrement outrecuidant.


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Petit aparté supplémentaire sur le Tavistock Trust écrit en 2023:

Vous savez moi j'aime pas la désinformation, et c'est un sacré problème ce qu'il s'est passé autour du Tavistock Trust. °sigh°

C'est à dire que durant mes recherches d'infos là dessus, j'ai eu le droit à toutes les nuances antitrans, dont la nuance antisémite qui racontait que la clinique Tavistock était la manifestation d'un complot juif voulant rendre les blancs·hes stériles. Évidemment, les âneries les moins visiblement fascistes ont été reprises dans de grosses feuilles de chou aussi en France, en partant du principe que les britanniques faisaient un travail journalistique sérieux. Le gros de ce texte date de fin 2022... mais fin Juin 2023 où en es t-on? Et bien... c'est pas incroyable.

Par exemple en Février, le Courrier International (plutôt reconnu pour son sérieux dans le traitement de l'information en recul) a publié un article nommé "La clinique Tavistock, récit d’un “scandale médical” britannique". Pourtant, au titre, et avec un usage assez sage des guillemets, l'article semble plutôt bien parti... Pourtant, une seule parole est entendue et c'est celle de Hannah Barnes, journaliste Britannique, qui a sorti un bouquin nommé "Time To Think" sur le Tavistock Trust et... sert au Courrier International toute la désinformation qu'il y a au sujet du Tavistock Trust (qui du coup recopie gentiment ce qu'on lui dit, ne remettant pas en doute ce que dit une journaliste semblant sérieuse). Le tout part dans le registre de "La Machine devenue hors de contrôle", sort l'argumentaire de l'homophobie suffisamment implanté pour être transgenre (oui), et oublie même que le procès de Keira Bell a été in fine perdu en appel puisque ça aurait créé une jurisprudence dangereuse pour les libertés corporelles des mineurs (chose qui semble être encore et toujours oublié au sujet de ce procès, à moins qu'il n y ait pas eu ce travail de remise en question de l'info de faite). Ah oui, j'oubliais, cette Hannah Barnes semble particulièrement apprécier une certaine Maya Forstater (que l'on a vue plus tôt pour être une des grosses figures du mouvement TERF britannique), ainsi que prendre au sérieux Transgender Trend (un site de désinformation transphobe dont on a déjà parlé plus tôt aussi). Bref, encore un article totalement mensonger sur ce sujet (et je ne sais même pas si je peux en blâmer la personne qui l'a écrit, sauf pour sa confiance accordée à une guignole).

Quelques mois plus tôt un article de Breizh Info nommé "La clinique de l’horreur. Tavistock, spécialisée dans la transition de genre, va fermer ses portes".......... bon après tout je sais pas ce que j'attendais de ce tas de merde. Non je ne vais même pas le lire, figurez-vous, je ne souhaite pas m'infliger une nouvelle nuance de bêtise gratuitement. Non mais y'a bien des personnes sérieuses qui en ont parlé récemment en Fronce! Valeur Actuelle, Boulevard Voltaire, La Vie? Non mais des personnes SERIEUSES pas des guignoles qui s'applaudissent en cercles et font des concours de l'injure la plus homophobe possible à placer sans se manger un procès, s'il vous plaît...

Bon y'a un article de l'Express, qui accueil donc cette Hannah Barnes qui confirme à peu près tout ce que je me disais. Entre "La personne qu'on voudrait faire taire mais qui peut parler dans de multiples journaux, dont la BBC où elle taffe, au retour de l'éternel rapport Cass (en gros, elle dit ce que racontent le réseau Terfo-journalistique britannique depuis des années mais avec des statistiques, et c'est payé avec les sous du contribuable britannique, oui oui oui). Et le descriptif d'un hôpital surchargé à crever, et c'est la raison de sa fermeture d'ailleurs. Puisque l'idée est, plutôt que d'avoir un énorme Tavistock Trust, d'avoir plusieurs petites unités distribuées un peu partout sur le territoire (mais il se peut que la Terfide Albion en décide autrement à très court terme, en tout cas, c'est ce pourquoi militent toutes ces sinistres personnes si vous avez pas remarqué). Y a aussi le retour d'un protagonul (un protagoniste nul) avec le retour de la vengeance de David Bell (pour lui faire dire les mêmes mensonges qu'on a décortiqué plus tôt). BREF, j'arrête de m'infliger ça, next!

Bon ben le dernier truc que j'ai à me foutre sous la dent c'est un article de l'Express... qui parle encore du bouquin de Barnes et qui cite Braunstein pour parler de transidentité, bon ben moi j'arrête, c'est bon ça m'saoule. Personne en a manifestement rien à foutre de ce qu'il s'est vraiment passé au Tavistock Trust, j'vais me servir un thé plutôt que de m'infliger ça (oui j'ai plus de café je bosses donc en buvant du thé).



En résumé: Le taffe journalistique n'est pas non plus fait en France, il prend mot pour mot ce que raconte quelqu'un sous prétexte qu'elle taffe pour la BBC (qui, sur ce sujet, est le contraire de la fiabilité). Tout le monde s'en fout, et s'applaudit en cercle. Un grand merci au journalisme de rendre honneur au serment d'Hypocras en se montrant à peine digne de brèves de comptoir (elle est de moi celle-là, et oui j'en suis fière).



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Oui une image d'opossum, parce que c'est important (ça vient de possum.mood). Première case "Moi" avec un poti possum qui a l'air de kiffer la vie. Deuxième cas "Moi quand la réalisation écrasante de ma condition m'apparaît" avec un poti possum qui hurle de tout ses potis poumons de possum et un filtre rose/rouge. Troisième cas "Encore moi quand le grille pain sonne m'annonçant que ma tranche de pain est prête." Avec un poti possum en train de kiffer la vie.



 

56.40 Et là PAF, la pub pour Ypomoni! Qui du coup n’est ni plus ni moins qu’un groupe de pression transphobe qui recommande de faire des thérapies de conversions sur les enfants trans (et donc de multiplier par 16 leurs chances d’idéations suicidaires). “En France, les familles dont l’ado est happé par l’idéologie de genre et souhaite faire une transition rapide, sont de plus en plus nombreuses. Regroupées dans un collectif nommé Ypomoni, pour une approche éthique des questions de genre. Leur objectif est de privilégier la santé mentale, et le bien être au long terme de leurs enfants qui soient ado ou tout jeunes adultes. Plutôt que la satisfaction immédiate de leurs désirs ou fantasment. Ces familles tentent d’échapper à la censure et faire entendre une voix différente aux pouvoirs publiques.”

    WOUAW j’en suis émue aux larmes! Bon du coup, en vrai c’est quoi Ypomoni? Et bien, c’est ce moment où je suis heureuse que la Bicheyte du passé se soit infligée sans doute une des interviews les plus navrantes qui lui ait été donnée d’entendre, et a consigné ses notes sur son compte twitter. Je ne vous ferait pas l’insulte de tout retranscrire, parce que ça prendrait des plombes, donc on va seulement contredire nombre d’éléments présentés ici (histoire de montrer la nature très inquiétante de ce groupe).

 

 

Pour les quelques paragraphes à suivre, les citations viennent de l’interview de Florence Lina Humbert, invitée au nom d’Ypomoni, sur l’émission Femmes Libres sur Radio Libertaire (oui, Radio Libertaire, je me suis pas plantée de nom de radio).

 
    Déjà, à propos des familles “dont l’ado s’est fait happé·e par l’idéologie de genre”. On peut percevoir, sous ce commentaire que c’est donc des parents très inquiets du bien être de leurs enfants. SAUF QUE, il se trouve que Florence Lina Humbert avait plaidé la surprise des parents quand leur ado leur annonçait leur transidentité (à multiple reprise lors de l'émission susnommée). Peut-être est-ce dû au fait, qu’au final, y’a un des deux sujets qui les inquiète moins que l’autre. Et pour qu’iels ne se rendent même pas compte qu’une personne vivant sous leur toit se pose de questions sur son genre, il doit bien s'être passé quelque chose. Peut-être que ces parents si inquiets pour leur enfant rapport à leur transidentité se sont montré suffisamment hostile aux personnes trans pour que leurs enfants aient peur de leur en parler ou de laisser quoi que ce soit transparaître? SANS DOUTE MEME???!!!? Chose que j’ai vécue personnellement, et je suis loin d'être seule dans ce cas là. 

Ou alors, peut-être que l’enfant laissait bel et bien transparaître beaucoup de choses, mais que du coup les parents n’y connaissent absolument rien les bras leur en tombe (et du coup pas d'chocolat). M’enfin, ces experts·es autoproclamés·es en parentalité avec des enfants trans seraient-iels de grosses quiches dans l’un ou l’autre domaine? Voire même dans les deux? En tout cas, le fait que l’on parle de groupe comme Ypomoni ici (plutôt que de réels groupe d’entraide comme Contact), place quand même le documenteur du côté de l’irresponsabilité parentale. Ne vous montrez pas homophobes et/ou transphobes, intéressez-vous à vos enfants; et fort probable que vos enfants vous feront confiance pour vous en parler? Je dis ça, je dis rien, hein, mais évitez juste d'être les premiers cons·nes de la vie de vos gosses en fait. Et vous pourrez vous justifier autant que vous le souhaiterez, si des personnes vivant sous votre toit garde ceci secret, c'est qu’iels ont de bonnes raisons, et si vous en êtes les parents, il y a fort à parier que vous en soyez la bonne raison. Plutôt que de venir vous plaindre d’une “idéologie transactiviste qui fanatisent vos enfants” remettez pied sur terre, et acceptez de vous remettre en question. Derrière l'écrasante majorité des coming-out de mineurs se cache la terreur de se faire chasser de chez soi; ça a été mon cas, ça a été le cas de quasiment tout·es les LGBTI+ que je connais, sans doute que travailler à un climat moins hostile avancera bien plus tout le monde, plutôt que de s'engouffrer dans le fascisme de la sorte.



“Pour une approche éthique du genre.” Ethique donc. C’est vrai que c’est extrêmement ““éthique”” de considérer la transidentité comme étant “Une fiction” (toujours extrait de l’émission susnommée), quand l’intégralité des sciences sociales la considèrent comme une réalité (même l'anthropologie de l'époque coloniale, c'est dire). Non mais c’est vrai que l’anthropologie, l’histoire, la sociologie et toutes ces conneries là, c’est d’la bitembois. Donc l’éthique, c’est trier au hasard dans ce qui nous plaît. C’est vrai qu’il est éthique de considérer qu’il faut mener l’ado à une “thérapie permettant que l’adolescent devienne un adulte sain d’esprit” (toujours la même source). Très éthique les thérapies de conversion. Très éthique de considérer la transidentié comme étant le fait d’avoir un esprit malsain. Ce qui privilégie évidemment la santé mentale… oui ça ne fait que multiplier par deux les probabilités de tenter de se foutre en l’air dans l’année de la thérapie de conversion (ce taux étant sous-estimé, puisque les familles des personnes ayant réussi leur tentative de suicide cachent la raison du suicide) (ça ne fait qu’un taux d’idéation suicidaire de 87% dans l’année suite à la thérapie de conversion)). J’imagine pour ce qui est des questions de santé mentale, alors nous repasserons aussi.


Ah oui, "la voix différente dans l’espace publique et qui échapperait apparemment difficilement à la censure". C’est vrai que y a vraiment pu avoir des militants·es pour les droits trans qui ont pu aller à l’émissions nauséabonde de M6 (Trans Unique en leur Genre ou une connerie dans ce style), et qu’il n’y a pas du tout eu une daronne d’Ypomoni (pendant que sa gamine qui avait dû fuir le domicile familiale insultait ladite daronne sur les internets (et je ne donnerais aucune coordonnées pour la retrouver sur le site puisque je ne lui souhaite pas de vivre de harcèlement??)); c’est vrai qu’il n’y a jamais eux Marguerite Stern et Dora Moutot qui partent faire les guignoles au près de Marlène Schiappa puis Aurore Bergé (4 réceptions auprès du gouvernement en un an et demi quand même). Non mais je dois me faire une idée, si on entend en long en large et en travers des guignoleries sur le sujet, ou si, par exemple, Aurore Bergé a voulu restreindre l’IVG aux femmes seules CE QUI EST UN RECUL DU DROIT DANS LES FAITS (les mecs trans étaient pas contents, j'peux vous le dire) ça doit être un effet de focale, c’est moi qui me fait des idées… Ou alors c'est juste que des dominants·es jouent les victimes comme dans toute structure fascisante, je ne saurais dire. Et j’avoue avoir du mal à voir la censure s’effectuer ici pour Ypomoni et groupements de ce style.


[NDLA: Rappel, le premier jet ça a été écrit fin 2022. Y a eu d'autres émissions de ce genre depuis et non je n'ai pas en tête toutes les émissions de ce type. De plus, le sénat a ratifié cette interprétation de la constitutionnalisation de l'IVG pourtant rejeté par l'Assemblée Nationale... ce qui est d'un point de vue concret est un recul du droit à l'avortement.]

Oui parce que la censure est un mot bien plus délicat à employer qu’il n’y paraît. C’est à dire qu’effectivement, il est possible de parler de censure favorable à la liberté d’expression; mais alors quels seraient ces paroles qui pourraient nuire à la liberté d’expression? Déjà, les propos menant à un risque certains pour la santé des sujets le concernant, comme pas exemple, à propos d’Ypomoni, la promotion de thérapies de conversion. Parce que nuire directement à la survivabilité des personnes dont on parle, diminue de fait la liberté d’expression des populations visées. Aussi, parler présenter les populations trans comme ayant l’esprit dérangé (comme le fait le documenteur), et ainsi leur nier la liberté de décider de ce qui est le mieux pour elles (conséquence qu’en tire le documenteur); est aussi dangereux pour la liberté d’action, et donc d’expression des personnes trans et des personnes fols·les. Ma liberté s’arrête à celle des autres; et cela vaut aussi pour la liberté d’expression.



Alors, il sera possible de rétorquer qu’ici, au final, il est possible de prendre ce documenteur comme étant une simple proposition de propos et d’opinions et qu’il n’influe en rien vos cerveaux libres juste qu’il vous délivre des connaissances… ptdr. Alors, déjà, si vous connaissiez un tant soit peu le sujet de la transidentité, vous sauriez que ce documenteur n’est pas neutre, et qu’il ne vous infuse donc aucune sorte de connaissance. Au contraire même, il vous ment. Mais en plus, il se trouve que dans aucune médiation il y a parfaite équité. Même si on était face à face, la personne parvenant le mieux à s’exprimer (ou qui menacerait de manière la plus convaincante de coller un poing dans la tronche de l’autre) gagnerait tout le crédit de la discussion. Alors qu’en est-il d’une médiation double (audio et visuelle) ne vous laissant aucun terrain potentiel pour l’influer? De plus, vous pouvez très bien décider de garder tout du long votre esprit critique à l’alerte maximale, mais regardez déjà combien de pages j’ai écrites sur le sujet? Et je n’ai aucun doutes que mes connaissances sur le sujet ont permis de rendre tout ceci plus court et plus étoffé que si j’étais novice dans le débroussaillage de TERFeries. Cela ne tient pas, ce docu ne devrait pas être diffusé, au vue du caractère hautement discriminant et purement mensonger qu’il porte. Tout comme Radio Libertaire devra vivre pendant encore très longtemps la honte d'avoir diffusé de tels propos.



56.47     Direct à l’écran arrive le mot SUICIDE… ce qui veut dire qu’on va être sur un chapitre qui va aborder, et que le chapitrage nomme “Les mensonges sur les taux de suicide…” Je commence à travailler sur ce chapitre, le jour du TDoR (Trans Day of Remembrance), c’est à dire la Toussaint Trans… Je ne promets rien à propos de lignes à venir. Je sais déjà que je vais y entendre des propos inacceptables, et que ça va me mettre hors de moi.



57.11 “Les organisations transactivistes martèlent à longueur de média le mantra de taux de suicide, qui serait incroyablement élevé chez le jeunes trans, du fait de leur souffrance et de leur rejet par une société supposée transphobe.”

 

    … Non, on n’en parle que si c’est pertinent. Parce que contrairement à vous, ce sont des personnes qui constellent nos quotidiens, donc on veut pas jouer avec leurs histoires comme avec des éléments rhétoriques. Quand t’apprends deux à trois fois par ans, que quelqu’un que tu connais plus ou moins à mis fin à ses jours. Que tu sais être dans une population tellement précarisée que tu vies au quotidien, toujours un peu avec la mort; et que surtout tu sais en partie pourquoi cette personne a mis fin à ses jours cela devient une question de vie ou de mort d'en parler… J’ai signé pour ne plus avoir envie de me foutre en l’air, mais je ne savais rien des conditions de vie dans lesquels on est quand on est trans, de cette violence sociale et médiatique constante. Voire même, quand je rencontre de nouvelles personnes trans, et que j'ai cette petite musique qui trotte dans ma tête “Reverrais-je cette personne?” Vous croyez vraiment qu’on vous parle de ces chiffres de gaieté de cœur? En sachant à côté qu’existent toutes ces personnes qui te sont similaires mais qu’il t’était impossible de les reconnaitre de par le placard dans lequel elles sont enfermées? Vous savez, on est nombreux·ses à penser, quelque chose de proche, que la transition est un pacte que l’on fait avec la vie. Nous laisser la possibilité d’être heureux·ses. Ne serait-ce qu’une courte félicité. Et là, on veut m’enlever ça? Ce n’est pas assez que d’avoir peur de me faire buter quand je sors de chez moi? On veut en plus faire croire au publique que l'on ment quand on parle de ça? Quel degré d’inhumanité il faut avoir. Quelle médiocre personne il faut être, pour s’attaquer à nous, en mentant sciemment sur le sujet des taux de suicide.


Et évidemment, alors, intervient le sujet de la suspicion qu’on ment quand on décrit très exactement nos vies. Évidemment qu’il est considéré qu’on ment, puisque le documenteur est déjà allé jusqu’au fait que l’on ne puisse pas exister en tant qu’individus singuliers et trans. C’est vrai, si on nous génocide, il n’y a plus de transphobie, puisqu’il n’y aura plus de personnes trans pour s’en plaindre (si vous souhaitez m'entendre parler de ça, de manière très désordonnée). Comme c’est aisé, de nier notre vivant tout comme notre gisant, pour nier la discrimination que l’on vie. Après avoir nié notre libre arbitre, maintenant la négation même de nos vies (d'un point de vue technique, c'est une phase avancé d'un génocide, la négation même de l'existence).


Mais le factuel hein? Vous serez étonnés·es de savoir que quand on est dans un entourage nous soutenant, nos taux de suicide sont en tout points comparables aux taux de suicide dans la population générale. Plus haut, puisqu'on reste dans une société qui nous discrimine massivement, mais c'est comparable.




57.27 “A les entendre, la seule réponse possible face à ce risque, serait de rendre accessible l’administration d’hormones sexuelles contraires et les chirurgies de réassignation sexuelles le plus tôt possible.”

 

    J’me marre. Non parce que, c’est le documenteur lui-même qui médicalise le tout, alors que non. Il n’y a pas que ça à faire. C’est déjà un gros quelque chose, hein, mais c’est loin d’être les seules nécessités qu’on exprime. Avoir une reconnaissance à l’état civile nettement simplifiée, où il n’est pas nécessaire de jurer nos grands morts qu’on est qui on est. Avoir un accès indiscriminé au logement, au travail, aux aides, à la vie publique; que notre condition de personnes transgenres ne soit plus un sujet de débat ou de malaise quelconque. Voire même, et là ça peut sembler aventureux, mais sur le plan théorique, si nous suivons bien ce que j’ai dit jusqu’à présent, cela ne devrait pas vous choquer tant que ça: Que la transidentité ne soit plus une problématique quelconque. Que l’on ne puisse plus se poser la question des différences profondes entre cisgenres et transgenres. Puisque, la principale différence entre vous et moi, c’est qu’il m’a été inacceptable de vivre sous une identité qu’on me prêtait (tout comme ça aurait été votre cas si on vous prêtait une identité qui n'est pas votre) ; mais est-il normal que cette identité que l’on nous prête fasse autant sens dans notre monde? C'est à dire que qui l'on est fasse moins sens qu'une identité factice, voulez vous vraiment de ce monde? Un monde où l'on n'a pas d'autodétermination quant à notre identité?

    C'est une considération plutôt théorique, mais sur le sujet, des différences entre les genres, on est clairement à penser ce genre de sujet (après il s'agit de parler de féminisme, je sais que c'est très éloigné de ce documenteur, mais tout de même). Et de par ses évidentes conséquences pratiques directes, bien des obstacles se dressent devant nous, et je tente d’en démonter un actuellement. Me remerciez pas, j'fais ça pour ma gueule.




57.42 “Les parents se voient présenter un terrible dilemne: Avoir une fille trans, ou un garçon mort.”
 

    C’est un dilemne ça? Pour quel genre de parents irresponsable cela devrait être un dilemne? Quel genre de charogne pourrait le penser comme un dilemne? Vous aimez donc tant le sang que ça? Nos cadavres sentent meilleurs que nos vies?




57.47 “Ce taux de suicide est martelé partout sans être appuyé par une quelconque source fiable.”
 

The Trevor Project n’est pas fiable? https://www.thetrevorproject.org/survey-2022/


Ce type de papiers révisé par pairs, cumulant plusieurs données pour le seul Canada n’est pas fiable? https://www.mentalhealthcommission.ca/wp-content/uploads/drupal/2019-05/Les%20personnes%20transgenres%20et%20le%20suicide%20-%20Fiches%20d%E2%80%99information.pdf


L’OMS n’est pas fiable??? https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/suicide


ET CA VIENT DU MÊME DOCU QUI PRÉSENTE DES PERSONNES COMME SHRIER OU LITTMAN COMME ÉTANT FIABLES??????? Mais vous crachez à la gueule du concept même de réalité en fait. C’est de la très sombre magie ça, de tordre la réalité à tout ses désirs comme ça (en vrai c'est du logiciel fasciste, mais ça demanderait beaucoup de lignes que j'ai déjà écrites).



58.16 “Comme le souligne Transgender Trend dans cette étude il est impossible de savoir si les tentatives de suicide ont été effectuée avant, pendant, ou après la transition. Aucune différence n’est faite entre la transidentité et les pathologies psychiatriques préexistantes. Plus problématique encore, sur les 2078 personnes de cette étude seulement 120 étaient transgenre et 27 d’entre elles étaient des jeunes trans. La moitié d’entre elles ont commis une tentative de suicide soit 13 personnes en tout et pour tout. ”


Pourquoi les chiffres présentés par les militants·es transgenres sont recoupées par d’autres études similaires alors? Pourquoi se soucier de quand la transition est faite et comment elle est considérée dans le papier (papier dont on nous donnera jamais une quelconque source puisqu’il s’agirait pas qu’on aille vérifier, nous pauvres humains·es)? Pourquoi faire preuve d’hypercritique, pour au final, une étude? Et pourquoi ne pas avoir fait preuve d’hypercritique bien auparavant, quand des tissus de conneries sont présentés, et semblent être une réalité absolument indiscutable pour le documenteur. POURQUOI FAIRE PREUVE D’UNE RIGUEUR NON NÉCESSAIRE SUR UN SEUL ET UNIQUE PAPIER (ou alors il s’agirait de démonter TOUT les papiers sur le sujet)? Pourquoi prendre comme source Transgender Trend? Quelle crédibilité a ce site là (ne serait-ce que parce que dès son nom il considère que la transidentité est une mode)? Pourquoi s’habiller des apparats de la science et de l’esprit critique, pour n’en faire usage que de manière extrêmement momentané et ne même pas réfléchir à si le sourcement n’est pas, soit falsifié, soit purement circulaire? Pourquoi ce choix, si étrange, dans l’usage du doute méthodologie? Ne serait-ce donc pas grâce à l’adoubement par une des figures de pont du mouvement sceptique que Sophie Robert s’est fait sa notoriété sur internet (vue, sur le blog de La Tronche En Biais, nommé la Menace Théoriste, un live entier de 2015 où Sophie Robert est invitée: https://menace-theoriste.fr/psychanalyse-pensee-critique/ )? Alors pourquoi choisir quand on doute? Sophie Robert, la pensée de ce qui vous rattache à la cis-identité est quelque chose de si terrifiant pour vous qu’il vous faut alors renfort de nombre d’artifices pour camoufler votre peur que ma simple existence crée? Mieux vaut nier le tissu de la réalité plutôt que d'admettre que je suis là?




 

 

Bon le docu qui part sur un petit laïus “Ouais y’a pleins de choses qui font que les gens veulent se foutre en l’air, franchement.” BIENVENUE DANS LE FOUTU MONDE RÉEL. Où toutes les données sont multifactorielles, mais où il est possible d’interpréter des données et de réfléchir à ce qui peut favoriser tel ou tel domaine. Où les données que vous choisissez de nier sont alors bien plus révélatrices de votre idéologie que des données elles-mêmes. Vous voulez vraiment emmener le sujet sur la psychiatrisation des personnes trans? Puisque de nombreuses pages précédentes radotent sur le manque de fiabilité qu’a cette idée; voire même qu’elle augmente cette probabilité de suicide. Ou alors êtes vous suffisamment confusionniste pour faire fi de la réalité des vécus des personnes trans? Voulez-vous vraiment tant penser ne pas être transphobe et bien sous tout rapport, tout en ne vous ouvrant pas la fenêtre de l’être potentiellement vous-même; pour nier même notre existence alors qu’on est face à vous? Dans quel monde voulez vous vivre? Celui où il est possible de nier tout ces cadavres et de danser malgré tout? Ou celui où l’on fait en sorte que ces raisons de mourir arrivent moins souvent? Puisqu’avant, ces chiffres là, on ne les faisait pas. Pourtant, ces suicidés·es n’existaient-iels pas pour autant?





OH LE DOCU TENTE DE FAIRE UN LIEN FOIREUX. Non parce qu’il s’appesantit longuement sur les probabilités augmentées de se foutre en l’air quand on est une femme. Et que plus tôt, y a eu le point Abigaïl Shrier, et que dans ses analyses, y a une sur-représentation de mecs trans (sur représentation qui s’explique juste parce que les non-binaires sont très minoritaires dans ces données des jeunes trans (et que je me demande quelle est la part de biais statistique là dedans, mais passons); et que les transmeufs transitionnent en moyenne nettement plus tard). Non parce qu’il veut en plus que vous créiez ce genre de liens dans vos têtes. Question, pourquoi les femmes se suicident plus que les hommes alors? MAIS PARCE QUE LE PATRIARCAT CON DE TOI! Non si t’as eu le moindre doute là dessus, franchement, il s’agirait de se réveiller deux secondes (je précise, je dis des évidences, mais en discutant avec un grammairien, je me suis rendue compte qu’exposer les évidences était bien plus nécessaire que ce que l’on présume habituellement). Et du coup, ce sexisme cause, dépression malheur, discrimination en tout genre, qui sont des facteurs qui viennent augmenter les chances de suicide.



59.37 “Des États-Unis à la Suède, du Royaume-Uni à la Finlande, les études sont toutes concordantes, de 63 à 75 % des jeunes trans avaient manifesté des troubles psychiatriques ou neurodéveloppementaux bien avant de prendre la décision de transitionner. “

No Shit Sherlock. Mais du coup, comment ça se fait qu’on présente ce genre de choses? Bon les troubles du neurodéveloppement, on a bel et bien déterminé plus tôt que l’autisme a des liens courants avec la transidentité, dans l’idée où quand on est autiste l’on ne considère pas autant les conventions sociales comme étant acquises si elles ne démontrent pas un intérêt réel (et donc, ce qui augmente la proportion de transgenres dans la commu autiste, woaw quelle surprise). Et nombre d’autres troubles de ce type partagent ce type de caractères. Mais du coup, dans les troubles psychiatriques, il y a par exemple, la dépression (qui n’est que considérée comme étant la maladie du siècle, hein, UNE BROUTILLE DANS L’ANALYSE). Mais du coup, d’expérience hein, grandir en sachant qu’on est, de toutes façons tellement bizarre qu’on n’arrive pas à incorporer les règles de son genre assigné à la naissance, et n’avoir que comme seul échappatoire intelligible le choix entre Zaza de la Cage Aux Folles et le tueur du Silence des Agneaux; ouais très clairement, ça aide pas à se sentir bien, et ça flingue le neurodéveloppement. Et nombre de troubles psychiatriques prennent leur racines dans des traumatismes ou des conditions de vies violentes, et le fait d’être discriminé augmente les probabilité que ces choses traversent nos vies. Non mais c’est “A cause de la supposée transphobie de nos société”, c’est marrant quand même quand on nie un truc, et qu’on parle d’un de ses effets plus tardivement; mais qu’on fait pas le lien. Ça, c'est ce qu'on appelle l’ignorance épistémique, le choix dans ce qu’on souhaite ne pas comprendre ou savoir; l’ignorance feinte en sommes. Puisque ne pas comprendre ce qui se joue n’est pas, ici, une preuve de bêtise ou de non accès à la connaissance, mais bel et bien d’intention de dire que les personnes trans n’existent pas, tout comme leurs problèmes ne sont que du vent. Ceci est tout autant morbide qu'intentionnel.



 

Et du coup, une fois enlevé le propos à base de “La supposée transphobie de nos société”; cette dernière se révèle partout. Dans notre sur-représentation parmi la population avec des TCA, des dépression, des idées suicidaires. C’est incroyable comme, en enlevant que cette amorce, le documenteur parlerait au final de ce que l’on vie. Mais c’est incroyable aussi comment il va utiliser notre souffrance pour nier notre existence. Ou comment utiliser la preuve de l’existence d’un phénomène pour prouver la non existence dudit phénomène. D’un point de vue rhétorique et théorique, c’est extrêmement faible, mais le format documentaire permet ce genre d’artifices de passer, de par l’imposition à la passivité des spectateurs·ices.




1.01.10 [en partant du principe qu’après les périodes d’euphories de genre on est condamnés·es à la dépression???] “Poussés par leur communauté virtuelle, la plupart des jeunes trans réagissent à cette dépression en se disant qu’ils ne sont pas suffisamment avancé dans leur transition pour se sentir bien. Le bonheur surgira à l’étape suivante, ou bien celle d’après. Pour surmonter la déception il s’agit d’aller toujours plus vite, toujours plus loin ne surtout pas doute pour atteindre le Graal, coûte que coûte.”
 

    C’est vrai que là est l’aisance d’exclure, d’office, les explications les plus simples. C’est vrai qu’en ne reconnaissant pas qu’il y aie la moindre transphobie dans nos sociétés, il n’est pas possible de comprendre pourquoi nous avons un taux de dépression endémique. C’est vrai que sans cet outil de pensée, il n’est pas possible de comprendre, malgré le fait qu’on avance dans nos transitions nous soyons encore en colère. C’est vrai qu’en partant du principe que nous ne sommes qu’une bande de fétichistes du genre, il n’est pas possible de penser que nous ayons d’autres volontés que de changer nos corps… C’est drôle comme tout devient équivalent à partir du moment, sans que cela n’aie la moindre pertinence, d’enlever un facteur, on peut se permettre à peu près toutes les conclusions. "TOUTES CHOSE ÉGALE PAR AILLEURS" et POUF, votre raisonnement tiens parfaitement debout. Tiens, comme par exemple, si je pars du principe que le sexisme n’existe pas, est-ce que vous voudriez vraiment lire ce que j’aurais à dire suite à cette phrase? Croyez vous vraiment qu’une quelconque forme de propos intéressant sortirait de ces mots? Pourtant, c’est bel et bien ce que fait ce documenteur. Procédé d’une profonde malhonnêteté intellectuelle qui consiste à déclarer, “Considérons que ce fait n’existe pas, et parlons en.”




1.02.00 “Les Parcours des détransitionneurs révèlent une aggravation de leur état mental post-transition. Chez les filles, la testostérone entraîne des sautes d’humeur très importantes qui nécessite la prise fréquente d’anxiolytique et d’antidépresseur.”

 

 Source: “Tkt crois moi”. En vrai, je suis médisante effectivement, les hormones sexuelles peuvent influer sur les chances de dépression SAUF QUE, il se trouve que ce sont les hormones féminisantes qui peuvent poser ce type de problème. Bien essayé, mais la prochaine fois connais ton sujet petit documenteur. Ensuite, puisque le sujet est amené, les détransitions. Il se trouve que y a des gens qui s’y intéressent sincèrement, et s’intéressent sincèrement aux camarades qui détransitionnent, et c’est là qu’on va retrouver les copains·es du Wiki Trans. Dans un article limpide, et proprement sourcé sur le sujet ( La Détransition, Wiki Trans https://wikitrans.co/2021/12/22/la-detransition/ ), on y apprend donc: 


.Que 97,5% (sur 375) des mineurs trans commençant des parcours de transition s’identifient encore transgenre 5 ans après.

 

.Une autre étude, révèle (sur 22 000 personnes trans) 13,1% de ces personnes ont détransitionné à un moment ou un autre; mais dans toutes ces personnes détransitionnant 82,5% reconnaissent avoir subi des pressions.


.Enfin, le Us Transgender Survey de 2015 parle de 8% de détransantion (sur une cohorte de 28 000), dont 62% ont retransitionné par la suite.


.D’un point de vue méta-analytique, on arrive à 1% de personnes détransitionnant définitivement.

Je sais, c’est vulgaire de ma part d’ajouter du factuel sur le sujet.

    Pour ce qui est de la prise d'anxio... Étant donné les écarts d'âges (qu'on constate et dont j'ai donné une piste d'interprétation plutôt simple plus tôt) des transition entre femmes et hommes transgenres, et bien nombre d'hommes transgenres sont en situation de dépendance financière quand ils commence à transitionner (parce que couramment plus jeunes). Et donc, nécessite plus ce soutient (de par cette situation), et peuvent donc se retrouver d'un côté à avoir un soutien financier, mais de l'autre côté sans soutien moral pour leur transition... et que ça m'a l'air d'être quand même une bonne piste pour l'augmentation de prise d'anxiolytiques.




1.02.14 “Plusieurs études révèlent que les personnes ont un risque de suicide et de morbidité psychiatrique bien plus élevés post-transition. D’une étude à l’autre le taux de suicide augmenterait de 19% à 24% après les chirurgies de réassignation sexuelles. Le pic de suicide se produirait 7 à 8 ans post-transition.”
 

    Et bien allons voir ce qu’il en est, dans la seule étude citée, visuellement ( Long-Term Follow-Up of Transsexual Persons Undergoing Sex Reassignment Surgery: Cohort Study in Sweden ( https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0016885 )), voici cette "plusieurs études" dont le documenteur semble s'enorgueillir.

Nous avons donc affaire à une étude qui date de 2011, et qui donc considère le DSM 4 (et donc le transsexualisme comme pathologie mentale (je me permets une toux gênée)). Et, du coup, petit détail qui n’en est absolument pas un, l’étude dit “This study found substantially higher rates of overall mortality, death from cardiovascular disease and suicide, suicide attempts, and psychiatric hospitalisations in sex-reassigned transsexual individuals compared to a healthy control population.” Traduction: “Cette étude a trouvé un taux substantiellement haut de morbidité générale, de morts suite à des maladies cardiovasculaires et de suicides, de tentatives de suicide, et d’hospitalisation psychiatrique suite à des chirurgies de réassignement sexuels chez les individus transexuels, comparé à un groupe sain.” A considérer, donc, selon la nomenclature du transsexualisme du DSM 4, que le groupe ayant eu des chirurgies de réassignements sexuels est comparé à un groupe cisgenre. Et que donc, quand le documenteur déclare “y’a plus d’emmerdes psychiatriques après les chirurgies de réassignements”, il se fout de vos gueules si ses autres études en poche sont du même acabit, puisque cette étude dit juste que, malgré les chirurgies de réassignements, nous restons un groupe plus sensible au suicide que la population générale (et que, pour le coup, oui effectivement, no shit sherlock on est un groupe social discriminé) (bon ça contredit massivement les histoires de "Supposé transphobie" qui est le présupposé de tout le passage de ce documenteur). Pour ce qui est des "7 à 8 ans" j'ai rien vue, mais je ne suis pas experte en épluchage de publications (surtout quand on considère que mon bilinguisme est relatif). Pour ce qui est de la morbidité psychiatrique, vue que l'étude citée ici nous considère rapport au DSM 4, tout ses sujets sont psychiatrisés·es (puisque le transexualisme est la nomenclature psychiatrisante qui a été abandonnée)... Il est facile de nous classifier comme taré·e puis de dire "Haaa les morbidités psychiatriques"; ben oui connasse, bravo, c'est toi qui a choisi cette étude qui nous psychiatrise. Et quand t'es obligé·e d'aller voir un psychiatre pour avoir ton traitement hormonal, il est fort probable qu'il te colle d'autre truc sur le dos, quant à faire. Bravo, grosse statistiques, such étude, wow. No biais d'évaluation, such science.



Vue que j’suis une meuf polie, vous pouvez revérifier de que je vous raconte (comme ça, vous vous assurez que je vous prends pour des jambonneaux de Parme (et si je l'ai fait, sachez que c'est pas volontaire)).



1.03.16 “Les antécédents psychiatriques des jeunes trans sont la tâche aveugle de cette épidémie psychosociale. Les militants transactivistes inversent systématiquement les valeurs attribuant ces troubles à la dysphorie de genre. Interdisant de s’interroger sur le fait que la plainte pour dysphorie puisse être consécutive à ces troubles psychiatriques et non à l’origine de leur malêtre.”

 

    C’est de la bien sombre magie qui s’opère ici. L’audace est d’ici parler d’inversion des valeurs, mais encore une fois, en commençant ce chapitre de documenteur par “La supposée société transphobe”. Chapeau. Tisser sois-même une théorie du complot, pour pouvoir accuser d’autres d’en tisser une. Et oui, ce qui se tisse ici, c’est qu’on se fout de vos gueules et qu’on vous ment, sur les besoins de changements physiques, alors que dans les faits tout porte à penser que vous nous menez à les faire pour vous convenir; juste parce que voulez pas admettre qu’on est trans ; que vous nous forcez à ressembler à des cisgenres par violence sociale constante. Genre là, voilà j’ai vraiment rien de mieux à foutre de ma vie que d'intégrer un groupe de complotistes qui seraient en vrai très très privilégiés·es et qui se plaignent de leurs conditions de vie (chiffres révisés par pairs à l'appui) seulement pour vous manipuler; juste pour le grand complot des hommes en robes. J'AI QUE CA A FOUTRE DE MA VIE ÉVIDEMMENT.

Alors que je suis littéralement en train de griffonner encore pages après pages, montrer tout les problèmes et désinformations grossières que je parviens à saisir (où à me dresser sur certaines épaules bienveillantes si je n’en suis pas capable moi-même). C’est incroyable ça, et c’est pas mal le sel que j’ai en moi qui parle. Mais la tâche aveugle, dans un chapitre qui commence par “La supposée société transphobe”, je peux même pas dire que c’est gonflé; là c’est enflé comme démonstration; le tout en se basant en plus sur des papiers complètement lus de travers. Franchement, je suis quelqu’un qui apprécie l’audace, mais là j’avoue que je suis soufflée face à ça. Parce que ce n’est pas de l’audace, mais c’est vraiment avoir un profond mépris pour les personnes consultant ce documenteur. Oui je sais, c’est pas très “critique” ou technique comme commentaires. Néanmoins, force m’est de constater que j’ai beaucoup de fiel que je retiens; et que cette haine envers toute forme de réalité pouvant altérer le monde fantaisiste qui s’affiche sous mes yeux inspire un profond mépris pour Sophie Robert et son équipe. Mépris que je ne vous inflige pas pour plus longtemps, puisque vous méritez bien mieux que ça.



Bon j’ai laissé filer un peu la fin de ce chapitre, parce que j’allais être redondante, et pas écrire grand chose d’intéressant. Nous arrivons donc ensuite sur un chapitre qui parle du "bannissement des traitements psychothérapeutiques"(et ça, ça sera pour la prochaine partie).

 


 Rare document expliquant d'où les opossums tirent leur énergie (c'est une photo d'un opossum qui sniffe une canette d'energy drink bon marché.)

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