Un billet de blog pas giga positif à propos de cette fin de janvier 2025

CW: Boarf... à peu près tout, si vous êtes pas en état, lisez pas ça.






On est peut-être sur les derniers mois où l'on voit la première puissance mondiale ne pas être en guerre totale. Contre sa population. Contre ses ennemis d'intérêts commerciaux. Contre les populations d'autres pays. On est peut-être à l'aube d'un empire fasciste cataclysmique.

Qu'est-ce que je peux vous dire de positif? On peut s'attendre à une faillite systémique massive du système états-unien, ce qui pourrait ralentir cette enfoncée dans l'enfer. Voire même espérer un démantèlement de cet état en lui-même. Mais c'est à peu près les seules choses que l'on peut espérer pour pas qu'une catastrophe géo-politique massive arrive si des pressions internationales ne se font pas sentir dès maintenant.


A propos des ordonnances du premier jour, cet état a jeté au sol toutes formes d'accords écologiques ; ses frontières sont devenus bien plus imperméables ; il compte déporter 3% de sa population vers le Mexique ; il a mis en place le licenciement presque automatique de n'importe le·la·quel·le employé·e fédéral·e qui remettrait en doute les décisions de l'exécutif (et sans même faire ça des employés·es transgenres et de nombres d'employés·es racisés·es) ; la fin des arrêtés anti-discrimination au niveau fédéral ; et j'oublie sans doutes de très nombreuses choses pour ce tour d'horizon général.

Les seules choses qui peut ralentir la naissance d'un régime fasciste aux États-Unis d'Amérique sont une faillite systémique généralisée, et des pressions internationales massives. Puisque je parle ici d'un gouvernement de fascistes, du même acabit de Trump. Puisque je parle ici d'un gouvernement fasciste ayant toutes les institutions fédérales électives ainsi qu'un conseil constitutionnel de son côté. Sans ça, cet état mutera en un état fasciste génocidaire. Il est parfaitement prêt à créer un régime concentrationnaire dans l'année; entrainant avec lui potentiellement tout les états euro-occidentaux.

J'ai pas de bonnes nouvelles à vous donner. J'aimerai bien. Mais j'en ai pas. Je vois pas de portes de sorties possibles à ça


J'imagine malgré tout que vous voulez que je vous parle des évolutions rapport aux personnes transgenres aux États-Unis d'Amérique, puisqu'askip je suis pas trop naze pour faire ça. Bon, je source ça de chez Erin Reed ; qui est littéralement une pointure dans ce domaine. Il faut avoir en tête le contexte législatif ricain qui, pendant que Los Angeles était sous les flammes, commençait à créer un droit d'exception pour les personnes transgenres afin de leur interdire le sport (toutes formes de sport (les trucs comme les échecs compris), à tout âge). En l'état, le texte de loi se base sur le moindre soupçon (dénonciation comprise) préconise aucun moyen de vérification (donc fortement probable que des examens génitaux seront fait puisque c'est la manière de procéder des états ayant passé des lois similaires) et en l'état c'est une interdiction relative du sport féminin (à moins que les sportives soient d'accord de passer ces examens humiliants potentiellement tout du long de leur carrière aux États-Unis d'Amérique). Cette loi qui permettrait un état d'exception au droit fédéral pour les personnes transgenres est encore en discussion dans les chambres législatives.

Aussi, on doit prendre en compte l'état des droits trans pré-élection. En gros, il y a une stricte division en deux. La moitié des états interdisent les transitions de genre et sont à fuir ; puisque de fait la citoyenneté transgenre y est rendue de troisième zone, et organisent des thérapies de conversion à plus ou moins large échelle. L'autre moitié protègent plus ou moins explicitement les personnes transgenres dans leurs lois et interdisent généralement toutes formes de thérapie de conversion. Ce qui permettait à cette moitié d'état d'avoir des lois protectrices pourrait très vite s'envoler tel un fétu de paille. C'est en tout cas en parfait accord avec le projet Trumpiste, qui en a totalement le pouvoir à présent.

Quant aux ordonnances passées le 20 Janvier, entre les deux saluts nazis d'un ministre majeur de ce gouvernement, on a:

-La consolidation légale de la binarité de genre; ainsi que l'effacement de la notion de genre (donc ce qu'on utilise de manière pratique dans notre socialité commune) au profit de la notion de sexe. Cela peut paraître trivial, mais c'est une naturalisation brute dans un texte de loi, qui permet d'établir un tout nouveau sens législatif à tout ça.

-Puisque ces textes reconnaissent une totale immuabilité de ces sexes. C'est à dire qu'administrativement parlant, il est à présent impossible de transitionner au niveau fédéral.

-Le sexe, dans ces ordonnances, se référant tout autant à l'état légal qu'aux parties génitales. Établissant ainsi un lien légal entre "femelles" et femmes/filles et "mâle" et homme/garçon.

-Le texte signifie que ces attributs doivent être reconnus "à la conception". J'imagine donc que super médecin va utiliser sa magie pour savoir ce qu'il se passe là dessus dès le début de la grossesse? Non sans déconner par là l'ordonnance entend "à la naissance" et entend faire appel au bistouri pour n'importe quelle intersexuation constatée à la naissance (néanmoins, ce trou légal est laissé béant dans ce texte). Et donc, ces attributs serviront à l'attribution sexuée de la citoyenneté.

-Un appel à combattre sémantiquement un quelconque usage du genre (en parlant de "l'idéologie du genre") sous prétexte qu'elle serait confusante et inconsistante. (pour la note, le genre est l'usage qu'a utilisée l'humanité de tout temps et continuera à utiliser dans l’Amérique de Trump malgré ses ordonnances, puisqu'on parle ici de nomenclatures sociales, et que donc on ne peut pas passer au travers de perceptions genrées (mais qu'est-ce qu'un état fasciste sans moulin à vent à combattre?)).

-D'ici 30 jours de nouvelles recommandations aux institutions pour un système de santé basé sur le sexe. Il y a fort à parier que cela impliquera, explicitement, des camps de conversion payés par le contribuable ricain ainsi que des interdictions à tout ce qui pourrait s'approcher de traitements pouvant aider des personnes transgenres à transitionner. Potentiellement une surveillance accrue à l'accessibilité de ces traitements hors prescription.

-L'interdiction de toutes communications et de toutes prises en compte par ce qui est géré par le fédéral à propos des personnes transgenres. Interdiction explicite d'une quelconque mention de la non-binarité. Leurs mentions étant même rendue illégale sur les documents officiels fédéraux. 

-L'obligation explicite de ne pas parler de "genre" mais de "sexe" dans tout document fédéral.

-L'interdiction d'émission des papiers d'identité, et la rectification des papiers d'identité en circulations liés au fédéral n'étant pas en accord avec l'extrait de naissance. En gros, pendant un temps, toutes personnes transgenres aux États-Unis ayant fait ses changements de papiers se retrouvera avec des papiers invalides et devra en changer.

-Interdiction de la présence de femmes transgenres dans les prisons fédérales pour femmes. Ce qui sous-tend très directement la mise à l'isolement dans des prisons pour homme dans lesdites prisons fédérales pour hommes.

-Interdiction pour les femmes transgenres d'avoir accès aux aides pour femmes battues et/ou victime de viols gérées par le fédéral. Les logements d'urgence étant particulièrement visés.

-Interdiction des traitements hormonaux pour les prisoniers·ières transgenres. Je n'ai pas l'information précise si cela concerne aussi les détenus·es hormonaux dépendants·es.

-Insistance sur l'usage de la terminologie de "sexe" pour l'usage de toutes commodités dépendant du fédéral.

-L'intention d'inscrire et de modifier des lois faisant jurisprudence liés aux genres pour les placer selon la définition de sexe définie par lesdites ordonnance.


En bref, que cela soit pour les personnes transgenres, pour les personnes intersexes, ou pour les personnes non-blancs·hes on est, dans les premières 24 heures, dans un état fédéral enclenchant un tournant génocidaire. Il n'est pas certain que toutes ces ordonnances soient applicables d'entrée, mais ça ne saurait être qu'une question de temps.


Ah oui, vous me trouverez peut-être parano. Mais ce que disent les personnes ayant vécu dans des états totalitaires, c'est que c'est les paranos qui survivent le plus.