Sur le Rapport "La transidentification des mineurs" des Républicains au Sénat

Avant avant propos: Un article de Médiapart révèle que c'est directement Caroline Elliacheff et Céline Masson qui ont écrit ce rapport pour les sénateurs·ices LR (contrairement aux déclaration publiques, elles ont d'ailleurs été grassement payées par les fonds publiques si vous voulez tout savoir). Voilà, c'est pas quelque chose de directement mentionné dans ledit rapport, mais c'est quelque chose qui n'est pas directement mentionné dans le rapport.

Avant propos: Avant d'aller plus loin, je vous conseil (si vous avez une demi-heure) de passer chez le camarade Samoht, qui a l'intérêt de donner un regard plus large que mon présent travail. En effet, je me suis peu intéressé au cœur du rapport LR, et bien plus aux liens organisationnels quoi l'ont mis en place.




CW: Psychiatrisation, psychophobie, transphobie, fascisme (plus un autre CW, qui ne concerne qu'un seul paragraphe).



 Le 19 Mars 2024, le groupe Les Républicains au Sénat a finalisé son rapport, nommé « La Transidentification des mineurs », rapport qui, entre autre, s’alarme sur une multiplication par presque 37 du nombre d’ALD pour des mineurs transgenre entre 2013 et 2020… ce qui amène le nombre actuel d’ALD pour des enfants trans à 294 (pour un total de plus de 15 millions de mineurs en France en 2020).

Ce rapport est la suite d’un très long travail de sape orchestré de longue date par des groupes militants réactionnaires, étant des copies carbones des groupes militants anglo saxons (même stratégies, même discours, même sociologie) ; ainsi que par la droite tout autant réactionnaire en mal de thématiques pour se distinguer de partis fascistes et d’un gouvernement autoritaire. Le tout est à voir dans le backlash antiféministe de ces dernières années, qui tient son épicentre financier des États-Unis d’Amérique et son épicentre intellectuel aux États-Unis d’Amérique et au Royaume-Uni.


En terme de factualité, ce rapport sénatorial est clairement dans la difficulté, et ne semble pas être capable de faire le lien entre l’ouverture plus large à la population des traitements pour les changements de genre et une augmentation de ces derniers (ce qui est quand même un sacré soucis), tout en en présentant des chiffres totalement inédits sur les détransitions (ce qui est rarement bon signe pour la crédibilité desdits chiffres, bien que ces derniers aient la décence d’être bien moins invraisemblables que les chiffres habituellement présentés qui viennent de clinique pratiquant des thérapies de conversion).


Ce rapport étant dans la vague de la panique morale anti transgenre reprend à son comptes les reculs sur les droits des personnes transgenres en Europe, sans analyser que ces paniques morales sont contraire à l’intérêt d’une meilleure santé de la population en général et ne sont le fruit que d’un travail idéologique parfaitement analogue à ce qu’on vie en France (c’est à dire, sur les fronts parlementaire, scientifique (particulièrement du côté de la psychiatrie) et médiatique). En bref, il n’analyse pas pourquoi les pays qu’il cite reviennent en arrière, il se contente de dire qu’ils reviennent en arrière (en même temps, ça discréditerait très directement son sérieux s’il le faisait).


Il tient un lien direct entre l’augmentation des personnes transgenres et le diagnostique de Dysphorie de Genre du DSM. Sauf que ce diagnostique est le fruit d’un long travail de lutte contre l’ancien diagnostique, qui était celui du transsexualisme, qui n’a jamais été capable de démontrer une valeur quelconque sur le terrain. Ainsi, on se retrouve dans la situation absurde où le DSM diagnostique quelque chose d’indiagnosticable. La dysphorie de genre est quelque chose de tellement large sur le plan conceptuel que seul ses « « comorbidités » » peuvent être traitées sur le plan psychiatrique (ce qui est généralement mauvais signe pour un diagnostique). On est dans un consensus qui ne convient pas à qui que ce soit, mais qui permet aux psychiatres de continuer à médicaliser nos conditions sans nous, et qui nous permet de ne pas être psychiatrisés·es au nom du DSM. Évidemment, ce rapport tombe dans ce piège grossier en médicalisant nos conditions d’emblée. Aussi je me permets de jeter un voile pudique, pour le moment, sur le fait que « l’influence des rézosocio » est cité dans ce même paragraphe, mais sachant que cette fraudeuse de Lisa Littman est citée dans les personnes auditionnées, aucun doute que cela reviendra dans le futur.


On peut aussi y voir une analyse assez lunaire, qui fait le lien entre les manques de moyens de la pédopsychiatrie, et la détresse des enfants transgenres ainsi que de leurs parents, ainsi que de la difficulté d’avoir des informations fiables sur le sujet. Ce document oublie néanmoins de noter que ce manque de moyens vient très directement des coupures budgétaires dans le secteur publique, dont LR est un des grands responsables. Et ce manque d’informations viable ne viendra pas avec la plupart des personnes auditionnés pour écrire ce rapport, puisqu’iels se rendent coupable, couramment, de désinformation sur le sujet (cf : Moi-même, sur la longue série sur la première partie du documenteur de Sophie Robert qui, on le sait (puisqu’elle l’a déclaré publiquement), a collaboré pour faire ce rapport même si elle n’est pas citée dans les sources et dans les personnes auditionnées). Ce rapport tient même à éloigner les familles des sources d’information fiable puisqu’il parle d’éloigner les collectifs « transactivistes » (traduction : pour l’émancipation des personnes transgenres) des écoles, collèges et lycées. En bref, ce rapport tient à mettre en avant la désinformation sur les transidentité, et à écarter les personnes sérieuses sur le sujet. Néanmoins, il ne parle pas (en tout cas dans son introduction) d’interdire toute parole publique transaffirmative (contrairement à la note d’intention d’Eustache Brinio quand elle parlait de la rédaction de ce rapport).

Pour ce rapport, avoir en tout 18 services spécialisés pour les traitements médicaux liés aux transition sur toute la France (qui contient plus de 70 millions d’habitants·es) implique que la santé publique s’intéresse plus à aider les personnes transgenres à changer de genre qu’à les traités pour les « comorbidités » liées à la transidentité (le résumé ne nous fait pas la charité de nous les citer, impliquant que ça lui semble évident qu’il y en aie (?)). Si on lie (du verbe lier) entre les lignes, c’est un appel à changer ces centres en centre de thérapie « exploratrice » du genre, qui n’a d’exploratrice que son nom puisque ce sont ni plus ni moins que l’émanation psychiatrique des thérapies de conversion (ce qui s'est vérifié dans la PPL qui a suivi ce rapport). Sachant que ce criminel de Kenneth Zucker a été auditionné pour ce rapport, le sous-entendu n’est pas difficile à lire.


On nous apprend qu’il est possible de se faire prescrire, en France, des médicaments hors autorisation de mises sur le marché (??), sans que le résumé précise lesquels, et d’où la source de son affirmation extraordinaire est tirée (et je suis certaine que je serais hilare quand j’apprendrais la source de son affirmation).


Vue les « experts·es » auditionnés·es, il n’est pas étonnant alors que le document parle d’effets secondaires aux bloqueurs de puberté ainsi qu’aux traitements hormonaux (qui sont généralement inférieur à la plupart des autres traitements médicamenteux). Voire même, il est très fort probable qu’il considère que ces effets recherchés pour une transition soit considéré comme étant des effets secondaires, puisque nombre de ces effets sont considéré comme étant des effets secondaires par les laboratoires pharmaceutiques (en sachant que les produits pour les traitements hormonaux, ne sont pas, de base, pensés pour les personnes transgenres, mais pour les personnes cisgenres). Évidemment le résumé met en avant le fait que nombre des « experts·es » auditionnés·es pour ce rapport remettent en doute le traitement médical fait aux personnes transgenres (nous pourrons parler sans aucun doute de biais d’échantillonnage quand je me pencherais plus longuement sur les personnes auditionnées).


Le résumé fait appel à des demandes par essais randomisés pour remettre en doute le protocole actuel de traitement des personnes transgenres (demande impossible directement importée des via des lobbys d’Etats-Unis d’Amérique, qui jouent un sacré rôle pour ce rapport). Sauf qu’il oublie de mentionner que nous avons affaire à de vraies personnes avec de vraies attentes médicales, d’une. Ainsi, si les traitements hormonaux actuels sont retoqués pour les personnes transgenres, alors seuls·es quelques chanceux·euses auront accès aux traitements hormonaux, le temps qu’on redécouvre le feu et que ces traitements sont efficaces pour réduire les risques psychosociaux, liés à la pression sociales et aux discriminations que subissent les personnes transgenres. De deux, il oublie aussi de dire qu’il est possible de faire ces analyses en étudiant les nombreuses études qu’il existe sur le domaine, aussi celles qui par le passé ne se sont pas embarrassées du bien être des personnes. De trois il se permet de remettre en doute très directement les recommandations de la WPATH (World Professional Association for Transgender Health) en choisissant d’auditionner nombres « d’experts·es » considérant cet organe gangrené par ce qu’iels nomment les « transactivistes » (une dénomination péjorative et complotiste utilisé par les idéologues transphobes), plutôt que de remettre en question leur manque de sérieux sur le sujet des transidentités.


D’après le résumé de ce rapport, la circulaire Blanquer rapport aux élèves transgenres serait à écarter, puisque apparemment les recommandations de respect basique de ces jeunes porterait atteinte au devoir de neutralité de l’école (???). On peut alors s'étonner d’apprendre que le respect élémentaires des personnes soit idéologiquement situé.


Ce rapport utilise au premier degré le terme de « transactivisme », qui est une locution purement et simplement complotiste qui permet de condamner le sérieux des militants·es pour les droits de personnes transgenres. Marquant ainsi, dans un document officiel, cette terminologie n’étant affiliable qu’au fascisme anti-trans. Il condamne ainsi les aménagement d’acceptation des élèves transgenres à l’école, ainsi que l’aide qu’offrent nombres d’associations LGBTI+ pour une meilleur inclusion des personnes non cisgenre-hétéro dans la société. Plus précisément, les cours d’éducation sexuelle semblent être particulièrement visés (histoire de continuer sur des marottes réactionnaires).


Ce résumé de rapport s’intéresse longuement aux détransitions, mais, tout en présentant des chiffres inédits et inhabituellement hauts (entre 7% et 10%; et jusqu’à 20%), sans néanmoins mentionner que le gros de ces détransitions sont en grande majorité des pauses dans la transition (généralement à cause des pressions socio-économiques), et sort de son chapeau une stigmatisation des pairs pour les détransitionneurs·euses (qui n’est constaté que par les militants·es antitrans). Néanmoins, il est aussi appelé à créer un parcours publique d’aide aux détransitionneurs·euses que je ne saurais que saluer (bien que je penses que les propositions ne sauront qu’être absolument catastrophiques et inadaptées si on laisse la création de ce parcours à cette même équipe de sénateurs·ices).

Ce rapport analyse le backlash transphobe dans de nombreux pays comme étant une réponse adaptée à l’augmentation du nombre de personnes transgenres. En ne faisant pas l’analyse des conséquences dramatiques pour les personnes transgenres qu’il convient logiquement de faire, rapport à ces décisions politiques. En bref, il présente comme un bien pour la santé publique la mise à mort stochastique des personnes transgenres que mettent en place ces états, et le fait que ces décisions sont idéologiquement situé du côté du fascisme génocidaire (en même temps, ce constat évident mettrait à mal le sérieux de ce rapport, bien que cette analyse soit d’une simplicité et d’une logique évidente pour quiconque connaissant basiquement le sujet).


Enfin, ce résumé de rapport cite le principe de prudence « Primum non nocere » qui est censé être le leitmotiv de la médecine en tout temps, tout en proposant très directement de nuire à la santé publique et de contredire les recommendations internationales issue du consensus scientifique sur le sujet des transitions médicales pour les mineurs. Sadique ironie qu’est celle là. Néanmoins ce principe de précaution déformé est une usage courant dans les rangs transphobes, puisqu’il appelle à une charge de preuve inatteignable pour démontrer du bien fondé d’un traitement humain et équitable des personnes transgenres. Voire, si on prend le principe de précaution au premier degré, il faudrait mettre au feu ce rapport et demander aux personnes l’ayant écrit de ne plus jamais s’intéresser aux personnes transgenres. Tout ceci puisqu’elles racontent absolument n’importe quoi, et tordent toutes forme de réalité sur une volonté, que l’on ne peut que qualifier démiurge et complotiste. La seule explication, c’est que ce rapport à été écrit dans la pure volonté d’organiser à l’échelle étatique des thérapies de conversion pour des personnes transgenres. Cela serait un recul des droits inédit et brutal pour la population transgenre, d’abord avec le premier corpus légal proposé (qui ne s’intéresse qu’aux enfants transgenres). Et comme vous le savez, toute personne transgenre à jadis été persuadée qu’elle était cisgenre, ainsi, ce recul des droits ne sauraient être réductible qu’à la population transgenre, c’est bel et bien une attaque contre la santé publique en général. Le tout réclamant une organisation bien plus coûteuse et contraignante que ce qui se fait actuellement (si l’argumentaire économique vous parle d’une quelconque manière sur ce genre de sujets).


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Le rapport Eustache-Brinio est ni plus ni moins que la retranscription du complotisme anti-trans convertible en texte parlementaire. Et c’est d’ailleurs quelque chose de totalement vérifiable quand on s’intéresse aux personnes auditionnées pour écrire ledit rapport. On y retrouve effectivement beaucoup de figures, françaises et internationales de ce complotisme très particulier. Néanmoins, voulant me mettre dans des conditions du pur questionnement de qui Les Républicains au Sénat ont choisi sciemment pour leur panel, j’ai délibérément choisi de ne pas consulter ce que disent ces personnes dans les entretiens (en tout cas lors de la première écriture de ce texte). J’ai voulu comprendre les patterns, et les choix qui ont été les leurs. Ainsi, je me suis intéressée à l'intégralité de personnes auditionnées, à leur parcours rapport (ou à leur non-parcours) aux personnes transgenres quand c'était possible, ainsi qu'aux associations et groupes de lobbying que l'on peut retrouver tout du long du rapport. Pour la note, je parle de groupe de Lobby avec un regard neutre, je définis le lobbying strictement comme étant un militantisme de pression politique en faveur d'une cause. Nous reviendrons pour une vue d’ensemble sur la conclusion de ce texte, puisque je tiendrais des comptes sur des données que je vous préciserais en fin de ce texte (vous pouvez scroller tout en bas de cet article si vous ne souhaitez pas que je vous abreuve trop d'informations).



- On tape dès le début dans le dur avec 4 parents anonymes venant d’Ypomoni, qui est un groupement transphobe francophone (principalement français) de pression médiatique. C’est à dire que le gros de leur œuvre est d’offrir une liste de parents outrés·es par la transition de leur enfant a des médias peu regardant sur la qualité de l’information donnée ; lesdits parents qui se demandent bien pourquoi leur enfant transgenre a coupé tout contact, et qui offriront ainsi un sujet sulfureux à proposer à la télé. Prêts·es à lister tout les coupables du monde sauf elles·eux-même, ce groupe milite pour l’interdiction de tout parcours de transition avant 25 ans (puisque c’est l’âge auquel le cerveau fini de totalement se former) ; ainsi que contre toute parole un tant soit peu en faveur pour l’autonomie des personnes transgenres. Ce groupe n’a pas réellement de colonnes vertébrales idéologiques autres, comme on peut le voir avec sa fondatrice Camille Lebreton, qui est capable d’à peu près tout pour défendre son argumentaire. Elle peut tout aussi bien sortir de l’analyse anti-capitaliste tronquée, pour expliquer la résurgence récente des mouvements transgenre (type d’analyse que l’on retrouve aussi dans les documenteurs de Sophie Robert ou dans les mouvements pseudo-féministes anti-trans), qu’utiliser très couramment un argumentaire d’appel à la nature et à la dualité féminité/masculinité (qui est une stratégie dialectique bien plus utilisée des courants conservateurs). Sur son site, l'association Ypomoni propose des autoformations de parents d’enfant·s transgenre·s, au complotisme anti-trans via un très long guide sur leur site ne s’intéressant pas du tout à quoi que ce soit de factuel (ce qui dans la pratique, se rapproche de la pratique fasciste/sectaire). Le même guide se situe très proche des limites légales quant à la promotion des thérapies de conversion.




- Zhenya Abbruzzese est la cofondatrice de l’ONG Society for Evidence-Based Gender Medecine (SEGM) affiliée à la nébuleuse anti-trans Genspect. Il est particulièrement compliqué de lui trouvé une carrière autre. L’ensemble de sa carrière semble être centrée sur le combat contre les personnes trans. Pour tout vous dire, je l’ai retrouvée dans peu d’occurrences, mais je l’ai retrouvée notamment dans une conférences organisée par Genspect, et dans un site nomméParangon Road semblant être un site d’information pour entrepreuneurs·euses mais qui est en réalité un service publicitaire pour des personnes souhaitant avoir une publicité ressemblant à un article journalistique dans ce style. Cet article commandité par ladite Zhenya permet néanmoins d’apprendre qu’elle semble diriger une entreprise mettant en lien la patientèle et la médecine (ladite entreprise de relation publique qui se trouve ne pas avoir de page internet). En bref, le seul travail qu’elle semble avoir vraiment fait est au cœur d’une ONG spécialisée dans le contre discours médical à propos des transidentités. Je n’ai absolument aucunes confirmations sur sa formation dans la recherche (elle est citée comme étant statisticienne dans le rapport du Sénat, alors que SEGM la cite comme étant dans la recherche dans la santé publique, je n’ai pas trouvé plus de traces là dessus), ou même je n'ai aucune preuve que l'entreprise dont elle est censée être directrice n’est pas bidon, la seule information que j’ai c’est qu’elle est co-fondatrice de SEGM. SEGM qui est une ONG de lobby politique couramment cité dans les propositions de loi transphobes, et qui envoie ses membre un peu partout dans le monde.



-Nicole Athéa est une cadre médecin aux hôpitaux de Paris spécialisée du côté de l’endocrinologie et de la gynécologie, auditionnée dans le rapport en tant qu’endocrynologue-gynécologue. Là où on peut la plus facilement la remarquer est du côté de l’édition scientifique/vulgarisation et ce dès 1994 dans un bouquin dirigé par Jacques Testart (un des pionniers de la fécondation In Vitro en France) nommé Le Magasin des Enfants, ce bouquin qui se place du côté des questionnements bioéthiques autour de ladite fécondation In Vitro. En 2021, elle est présente dans un bouquin collectif nommé Les Marchés de La Maternité, un livre collectif se positionnant contre la GPA parce que, je cite la description donné par la maison d’édition Odile Jacob « Au nom de la primauté du droit subjectif, de puissants lobbies se font entendre pour que la France lève l’interdiction de cette pratique. » En 2022 elle sort un bouquin nommé « Changer de sexe, un nouveau désir ? », ledit bouquin qui recrache bêtement toute la propagande transphobe autour des mineurs transgenres. Et enfin en 2023 elle sort ENCORE un bouquin nommé « Quand Les Filles Deviennent des Garçons », cette fois avec Marie Jo Bonnet (que l’on pourrait qualifié actuellement que comme une vieille malaisante qui essaie de faire croire qu’elle est encore féministe), qui cette fois annone la propagande conspirationniste transphobe autour des hommes transgenres mineurs. Bref, c’est quelqu’un qui a trouvé un filon pour se faire du blé et se faire inviter chez les pseudoféministes.


-Sophie Audugé est l’actuelle poste parole de SOS Education, une association datant de 2021 qui est actuellement proche du parti Reconquête et de Sens Commun (une émanation partisane de la Manif Pour Tous, proche d'abord de l'UMP/LR mais maintenant plus proche de Reconquête/RN). Ladite association est connue pour réclamer des cours d’éducations « Civiques et morales » (NDLA : c’est à dire, ici, à former de petits fascistes à l’école), pour réclamer le fait d’enlever tout ce qui peut se rapprocher de cours d’éducation sexuelle ; pour des pratiques plus que limites, comme prendre pour cibles de harcèlement des professeurs et les forcer à la démission, utiliser des listes de mailings auxquelles elle ne devrait pas avoir accès à des fins propagandistes, et à littéralement faire des appels au harcèlement ciblé ; mais aussi pour des pratiques illégales, comme refuser de publier ses comptes, de l’usurpation de l’identité d'Emmanuel Macron (en tant que président) et enfin de l’utilisation des données personnelles des adhérents·es à des fins mercantiles et électorales. Quant à Audugé elle-même, elle est couramment invitée à des conférences universitaires et sur des plateaux télés réactionnaires pour servir la soupe réactionnaire de son association.



-Stephen B. Levine est un psychiatre américain spécialiste de la sexualité, auditionné en tant que tel dans le rapport sénatorial. Il était membre de l’ancêtre de la WPATH (la Harry Benjamin International Gender Dysphoria Association, HBIGDA), à l’époque où elle reconnaissait et utilisait les théories de Ray Blanchard ; et est resté définitivement à cette époque (et donc à une méthodologie qui n’a su prouver que la souffrance qu’elle engendre ainsi que son inefficience). Il est notamment proche de groupes fondamentalistes chrétiens. Il est actuellement trimballé partout dans le monde pour être un expert payé pour dire qu’aider les personnes transgenres à transitionner ne les aide pas, et ainsi justifier des politiques publiques de thérapie de conversion pour les personnes transgenres par la « thérapie exploratrice du genre ».



-Amaria Baghdadli est une pédopsychiatre spécialiste de l’autisme, appelée en tant que telle dans le rapport sénatorial. Elle travaille en tant que pédopsychiatre au CRA et directrice de recherche au CHU de Montpellier, qui a une reconnaissance nationale d’excellence en tant que centre de recherche sur le sujet. Elle a récemment travaillé sur les liens entre perturbateurs endocriniens et l’autisme. Je n’ai pas trouvé de travaux ou de positionnements publiques autour de la transidentité de sa part.



-David Bell est l’ancien directeur du Tavistock Institute, et est une des figures centrales du pseudo-scandale du Tavistock Institute, qui est la création d’ex-nihilo d’un scandale sanitaire au Royaume-Uni, scandale sanitaire qui a été reporté de manière tout aussi scandaleuse en France qu’au Royaume-Uni, puisqu’aucune des grandes publications françaises ont cru bon de faire plus que juste traduire la presse anglophone. Néanmoins, on peut s’estimer heureux·se que cela n’a pas autant eu les mêmes répercussions en France qu’au Royaume-Uni, où le droit à l’avortement et à la contraception pour les mineurs auraient pu être remis en question via le procès Bell vs Tavistock (Bell pour Keira Bell, aucun lien avec David Bell). Il fait parti des nombreuses personnalités à la crédibilité frauduleuse couramment invité par les mouvements transphobes pour avoir une caution scientifique.



-Maurice Berger est un psychiatre spécialisé dans la violence chez l’enfant, appelé pour le rapport sénatorial en tant que chef du service de pédopsychiatrie au CHU de Saint-Etienne. Il propose un traitement autoritaire à propos de ladite violence juvénile. Il est notamment proche de SOS Éducation et a déjà signé des tribunes en faveur des psychothérapies de conversion pour les personnes transgenres.



-Michael Biggs est un sociologue néo-zélandais travaillant actuellement à Oxford, il est aussi le propriétaire d’un compte twitter troll entièrement dédié à la transphobie (je ne saurais être capable d’inventerquelque chose d’aussi minable). Il est aussi membre du SEGM (groupe que l’on a vu quand on parlait de Zhenya Abbruzzese). De ce que je peux constater dans mes maigres recherches, l’entièreté de sa carrière et crédibilité actuelle semble être dévolue et lié à combattre l’existence même des personnes transgenres, ce qui le fait créer l’hypothèse complotiste qu’il existe une inquisition woke à l’université d’Oxford (pareillement, je ne saurais pas inventer quelque chose d’aussi improbable).



-Thomas Blanc est un chirurgien viscéral, spécialisé dans l’urologie et les transplantation pédiatriques. Je ne lui connais pas de militantisme, ni même le moindre travaux au sujet des transidentités.



-Jean-François Braunstein est un philosophe de plateau télé, professeur à l’Université Paris-Sorbonne (et appelé en tant que tel pour le rapport sénatorial). Il est aussi membre du conseil scientifique de l’Observatoire de La Petite Sirène (et cela n’a pas été signalé). Sa lubie actuelle est la dénonciation du « Wokisme » (qu’importe ce que cela signifie) qu’il défini comme une religion contre « l’organique » (ici, une manière moins condamnable sur le plan philosophique, de nommer la « nature » (en gros, sur le plan de la recherche actuelle en philosophie, si vous parlez actuellement de la nature vous ne pouvez qu’être qualifiable que comme un guignole)). Évidemment il place la transidentité comme faisant parti de cette religion « wokiste », mais aussi à peu près toutes les aspirations à un progrès social. Il vient couramment avec des bouquins que personne n’a lu ou ne lira vraiment pour se justifier d’aller raconter n’importe quoi sur des plateaux télés.



-Silvia Carrasco Pons est une représentante du TERFisme espagnol, maîtresse de conférence en anthropologie à l’université de Barcelone, et appelée en tant que telle pour le rapport sénatorial. Elle est aussi membre de DoFemCo, un groupe d’universitaire espagnole gender critical (et cela aurait dû être signalé dans le rapport). De ce que j’ai compris, son propos serait que « Les théories queer ont totalement conquis les terrains universitaires et sur les gauches post-modernes, ce qui a amené la gauche à abandonner le féminisme. » Bref, du classique bullshit TERF sans la moindre innovation, mais dit en espagnole, et elle a effectivement un bouquin à aller défendre médiatiquement pour traduire ces conneries en espagnole.



-Nathalie Chabbert-Buffet est une endocrinologue parisienne, appelée en tant que telle pour le rapport sénatorial. C’est une personne formée autour des transidentité, qui a publié des papiers scientifiques en faveur d’une meilleure formation des soignants·es et d’une meilleure offre médicale sur le sujet, et qui s’est exprimée publiquement pour ça.



-Jean Chambry est un pédopsychiatre à Paris, spécialiste des enfants transgenres. Il a déjà été cité contre son gré dans des tribunes transphobes. Il a pu publiquement s’attaquer à ces offensives transphobes, et donne un regard plus socialisant que biologisant au genre.



-Frédérique Chave est la secrétaire générale adjointe du Haut Conseil de la Famille, de l’enfance et de l’âge, et a été auditionnée à ce titre. Le Haut Conseil de la Famille de l’enfance et de l’âge est un organisme étatique chargé de donné un avis expert de technique sur ces sujets pour des parlementaires en mal de connaissance et de chercheurs·euses. Pour ce qui est de Frédérique Chave, avant d’être haute fonctionnaire elle a une carrière de sociologue, spécialisée dans la famille. Je n’ai rien vu à propos des personnes transgenres dans ses travaux ou dans des déclarations publiques.



-David Cohen est psychiatre à la Pitié-Salpetriêre, reçu en tant que tel par le sénat. Il a écrit un papier scientifique sur les personnes intersexes, ainsi que participé à une longue note de prise en charge des enfants et adolescents·es transgenres pour la Pitié-Salpetriêre. Pour ce qui est du papier sur l’intersexuation et son impact dans la société, il semble s’être appuyé sur les collectifs intersexes et semble en phase avec les autres publications sur le sujet (bien que l’usage de la psychanalyse me chagrine personnellement, mais cela ne semble pas avoir entaché le sérieux dudit papier) ; il y recommande l’autodétermination totale et l’arrêt des mutilations sur les enfants intersexes, ainsi que la possibilité d’avoir une dénomination genrée plus large sur les papiers officiels. Quant à la note de prise en charge, elle semble se concentrer sur le consentement éclairé de la patientèle, et donne un aperçu qui semble plutôt concorder avec ce que je connais (malgré quelques données qui m’interrogent personnellement, mais rien de très choquant encore une fois). Bref, il semble être quelqu’un qui a pris au sérieux ces sujets (ainsi que peintre d’après Le Figaro, mais j’imagine que cela ne nous intéresse pas particulièrement pour notre sujet).



-Maurice Corcos est un pédopsychiatre, chef de service et professeur-chercheur, reçu à ce titre par le sénat. Il est très prolifique en terme de publication (une dizaine de livres, et pas loin de 150 références d’articles sur CAIRN), mais aussi dans l’associatif (il est dans 14 associations bien bourgeoises si je m’en réfère à mes recherches). Sur ses publications il s’intéresse beaucoup à la psychologie des adolescents·es, il semble s’être spécialisé sur l’anorexie chez les jeunes ; mais aussi sur la psychanalytique (j’ai pu lire des textes, apparemment de sa main, absolument sans sens sur la modernité insoupçonnable de Freud, je vous passe les détails). Néanmoins, dans tout ça, je n’ai absolument rien trouvé sur la transidentité, même s’il se peut que j’ai loupé quelque chose.



-Sabrina Da Costa est gynécologue, spécialiste des adolescents·es, reçue en tant que telle par la commission LR. J’avoue ne pas avoir plus d’informations à son sujet, apparemment elle travaille sur Paris et les recommandations Google semble dire qu’elle fait bien son boulot. Bon ça n’a rien à voir avec notre sujet, mais c’est la seule information que j’ai pu retrouver.



-Béatrice Denaes est la co-présidente de Trans-Santé France, autrement nommée FPATH, direct descendante de la SOFECT, et elle auditionnée en tant que telle par le groupe de sénateurs·ices. Pour ce qui est de Béatrice Deanes, c’est une femme transgenre, militante pour un meilleur traitement des personnes transgenres par le corps médical. Du côté de la FPATH, c’est une histoire un peu longue à expliquer. A la base, créé et nommé SOFECT en 2010, c’était un groupe uniquement constitué de professionnels de la santé qui publiait des recommandations issus, pour le traitement des personnes transgenres aux professionnels de santé. SAUF QUE, il se trouve que lesdits traitements recommandés par le SOFECT (devenant, de fait, le parcours « officiels » pour l’aide médical à la transition) variaient énormément en terme de qualité. Certaines personnes étaient très satisfaites, d’autres subissaient des violences médicales en tout genre par des professionnels·les recommandés (j’avoue ne pas avoir envie de vous parler en précision de chirurgiens charcutiers de la SOFECT pratiquant des chirurgies de réassignation sexuelles). Ce qui fait, que, d’usage, dans la communauté transgenre, il était plus couramment recommandé d’essayer d’éviter les professionnels liés à cet organisme que de s’y référer ; et que le réseau d’entraide et de communication intracommunautaire pour trouver des médecins compétents·es et respectueux·euses a continué à être l’usage le plus commun (et continue d’ailleurs à l’être). Suite à cet échec cuisant, et à la pression des groupes militants transgenres (devant donc gérer un boulet supplémentaire), l’association s’est ouverte aux militants·es trans et a changé de nom pour Trans-Santé/FPATH. Alors, est-ce qu’actuellement la FPATH est parfaite, ou plus simplement capable de la mission qu’elle se donne ? Non, pas en l’état, on fait encore à l’heure actuelle mieux par communication intracommunautaire, malgré tout ce que ça implique. Elle ne parvient pas à faire respecter ses recommandations, ou alors même la loi actuelle auprès des professionnels de santé (qui écoutent plus couramment l’Ordre des Médecins, même si ce dernier les place couramment dans l’illégalité sur ce sujet). Par contre il est indéniable aussi que Trans Santé est un énorme pas en avant rapport à la SOFECT, on est passé d’une institution qui mettait plus de bâtons dans les roues à la bonne santé des personnes transgenres qu’autre chose (je parle ici de manière générale, pas d’absolu, encore une fois), à une institution essayent d’améliorer la santé publique des personnes trans, et ce en l’espace de juste 14 ans de vie.




-Blandine Deverlanges est l’animatrice du podcast Rebelles Du Genre (un podcast plutôt confidentiel où des transphobes se réunissent pour dire à quel point leur vie s’est accomplie par le complotisme anti-trans) et ancienne poste-parole locale du Vaucluse d’Osez Le Féminisme (virée depuis le 12 Avril 2024), et elle a été accueillie par le sénat Républicain en tant qu’animatrice dudit podcast uniquement. Bon, l’entièreté de sa présence médiatique traçable est soit lié à son militantisme auprès d’Osez Le Féminisme (où elle ne semble pas tenir de positions politiques directement transphobes, puisque cela outrepasserait clairement ses fonctions de représentante (même si je ne suis pas allée tout vérifier, je vous le confesse)), ou alors en tant qu’animatrice dudit podcast complotiste (où là par contre elle se fait plaisir). Et, d’ailleurs, à propos de ce podcast, sachez qu’elle déclare longuement et de manière insistante qu’Osez Le Féminisme préparerait très clairement et ouvertement, en interne, un groupe de pression transphobe, et que des adhérentes seraient actuellement en train de convertir des militantes féministes en fascistes (ce qui expliquerait pourquoi d’anciennes porte-parole du mouvement n’officient plus actuellement que comme propagandistes transphobes). Alors, qu’en est-il concrètement, doit-on prendre au sérieux madame Deverlanges, je n’ai pas de certitudes, mais tout porte à croire que ce qu’elle raconte à propos d’Osez Le Féminisme soit vrai (mais encore une fois, je n’ai aucunes certitudes). Bref, je ne m’attendais pas à apprendre ça d’Osez Le Féminisme, qui bien que nombre de ses positions, ainsi que d’anciennes membres soient franchement inquiétantes pour les temps à venir. (Je ne donne pas le lien pour retracer mon propos pour ne pas faire de pub à un podcast fasciste, mais c’est très aisément retrouvable, je suis certaine que vous saurez le faire sans mon aide).



-Aurore David est une psychiatre à Montpellier et est appelée en tant que telle par le groupe sénatorial. Je n’ai aucune preuve d’une quelconque déclaration publique ou de travaux de sa part à propos des personnes transgenres.



-José Errasti est un professeur de psychologie à l’université d’Oviedo, et il est invité à se titre à s’exprimer lors de la commission sénatorial à ce titre. Néanmoins, il est sans doute surtout invité parce qu’il est le co-auteur avec Marino Pérez Álvarez de «Nadie nace en un cuerpo equivocado » (« Personne Ne Naît Dans Le Mauvais Corps »), qui est un livre qui ni plus ni moins nie l’existence même des personne transgenres.



-Christian Flavigny est psychanalyste et pédopsychiatre aux hôpitaux de Paris, et appelé en tant que tel par le groupe sénatorial LR. Par contre ce que ne notifie pas c’est qu’il est membre du groupe de Lobbying transphobe de « l’Observatoire de La Petite Sirène ». Il y’a peu de doutes qu’il aie été appelé principalement pour cette raison, puisque ce groupe de pression, exerçant sur les psys (quelque soit leur spécialités) et les pouvoirs publiques a beaucoup d’influence sur le Sénat (et cela aurait dû être notifié dès le résumé des personnes interrogées par Les Républicains). Publiquement il est l’auteur de « Je Veux Papa Et Maman », un livre pour s’opposer à l’adoption d’enfants pour les couples homosexuels ; et aussi de « Aider Les Enfants « Transgenres » » (sous titré « Contre l’américanisation des soins »), qui dit ni plus ni moins qu’autoriser les personnes transgenres à apparaître publiquement rend les enfants transgenres et que c’est pas bien.



-Sarah Gaspar (une coquille s’est visiblement glissée dans le rapport, lui conférant Gaspard comme nom de famille), est une endocrino-pédiatre à Paris, appelée en tant que telle par les républicains au Sénat. La seule chose que j’ai pu voir de sa part rapport à la transidentité est la signature d’une tribune de Trajectoire Jeunes Trans en faveur d’une reconnaissance des jeunes trans et d’une reconnaissance de leurs besoins.



-Sylviane Giampino est une psychologue de l’enfance, psychanalyste, autrice prolifique sur le sujet de la cellule familiale, et elle est actuellement présidente du Haut Conseil de la Famille, de l’enfance et de l’âge, appelée en tant que telle par la commission du Sénat. Je n’ai pas vue de travaux particulier de sa part à propos des personnes trans ; la seule chose que j’ai vue de sa personne à propos de personnes transgenres est une note de blog à propos d’une fillette de 8 ans s’exprimant lors de la Convention Internationale des droits de l’enfant en 2019. Suite à quoi elle semble se questionner de (je la cite) : 

« 1/ Qui a apprécié sa capacité de discernement ce petit garçon en plein Oedipe lordqu’IL a dit se sentir fille, au point d’engager médicalement sa trans-formation en ELLE ?
2/ Pourquoi des élus ont besoin qu’un enfant leur dise qu’il faut bâtir un monde ouvert aux différences... »

C’est certes une courte note de blog de 2019, néanmoins, rien n’indique qu’elle ne connaisse quoi que ce soit au sujet, ou qu’elle aie évolué rapport à son court texte disant substantiellement « Yikes, des enfants trans beurk cracra ».



-Angélique Gozlan est appelée par la commission LR du Sénat en tant que docteur en psychopathologie et psychanalyse, psychologue clinicienne. Il aurait été bon aussi de rappeler qu’elle fait parti du groupe de lobby de l’Observatoire de La Petite Sirène (ce que le Sénat n'a pas fait). Le gros de son travail de recherche se concentre sur la radicalisation sur internet, mais il se trouve qu’elle a publié un papier en collaboration avec Céline Masson (une figure connue du mouvement anti-trans français) portant sur l’emprise sur les adolescents·es du « phénomène transgenre » (que l’on pourrait vulgairement qualifié de résumé de traduction de l’hypothèse de la ROGD (je reviendrais plus tard sur cet acronyme, ne vous inquiétez pas)).



-Karine Gueniche est psychologue et psychanalyste, appelée en tant que telle par le groupe LR au sénat. Elle fait aussi parti du groupe de l’Observatoire de La Petite Sirène (chose qui, encore une fois, n’est pas mentionné dans le rapport). Son travail de recherche est assez large, il y a des textes sur la greffe, sur le lien entre bisexualité et hormones, sur l’intersexuation, et aussi sur la transidentité ; le tout lourdement teinté de psychanalyse.



-Hervé Hubert est un psychiatre et psychanalyste, membre de la fondation la fondation l’Elan Retrouvé ; appelé en tant que membre de cette fondation et pédopsychiatre. L’Elan Retrouvé semble être une association gestionnaire autour des handicapés·es psychiatrisés·es, semblant avoir une concentration autour de l’autisme. J’avoue ne pas avoir beaucoup d’informations supplémentaire à apporter à propos de cette fondation. Quant à Hervé Hubert, il a publié 2 papiers sur la transidentité. Le premier de 2007 montre une profonde méconnaissance du sujet et consiste à une longue vaticination psychanalytique s’appuyant lourdement sur des théories déjà dépassées à l’époque, le tout ayant néanmoins l’honnêteté intellectuelle de proposer l’arrêt de la psychiatrisation, ainsi qu’une analyse (à défaut d’être réellement sociale) s’intéressant plus à l’histoire des personnes (malheureusement avec une analyse psychanalytique plus que maladroite (qui est même, à mon avis, assez insultante pour ce qu’aurait pu être ce papier)). Le deuxième, datant de 2020 propose de changer littéralement les bases d’analyse (en psychologie, psychiatrie et psychanalyse) utilisées à propos des personnes transgenres, qui bien qu’il utilisé la terminologie du « transidentitaire » (qui n’est pas un terminologie ayant une quelconque définition fixe, donc n’étant franchement pas rigoureux) a l’intérêt d’appuyer lourdement l’intérêt de se rapprocher des collectifs trans et d’appeler à abandonner les notions de binarités de genre stricte, même si la psychanalyse est encore de la partie, elle est cette fois mêlée à un usage assez inattendu de Marx. Bref, des travaux assez cérébraux, qui ont quand même tendance à appeler à un meilleur traitement des personnes transgenres.



-Patrick K. Hunter, nommé Patrick Hunter par la commission sénatoriale est un lobbyiste américain proche du SEGM (groupe de pression anti-trans américain que nous avons déjà vu plus tôt), appelé par le sénat en tant que pédiatre. Il a eu un rôle notable de pseudospécialiste lors des débats parlementaires de Floride pour y organiser la détransition forcée des personnes transgenres, ainsi que dans la rédaction du rapport Cass (un tissu de mensonge et de contre-information britannique pour pouvoir justifier ce même type de législation, mais cette fois en Grande-Bretagne). Bref, il est nettement plus connu pour son travail de lobbyiste que pour son travail médical ou de recherche.



-Riitakerttu Kaltiala est la médecin cheffe du département de psychiatrie de l’adolescence de l’université de Tampere en Finlande, appelée en tant que telle par le sénat. Elle est aussi une des figures du mouvement anti-trans finnois. En tant que cheffe de section pourrait être appelée à des pratiques de thérapie de conversion (encore une fois la thérapie « exploratoire ») et d’abus de faiblesse sur sa patientèle, afin de vérifier sa théorie (en tout cas en apportant de mauvais résultat sur l’unité qu’elle gère) comme quoi la méthode officielle de Finlande (donc pas ce qu'elle faisait). Suite à sa méthodologie, elle s'est plainte que ses résultats étaient mauvais, oubliant de préciser qu'elle pratiquait la thérapie exploratoire (donc de conversion) et non pas des pratiques transaffirmatives (merci Erin Reed,encore une fois tu me sauve). En bref, une fraudeuse pure et dure.



-Judith Klein est la cheffe du bureau de l’égalité et de la lutte contre les discriminations à la Direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO) du Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports, appelée en tant que telle par le groupe sénatorial. Je n’ai pas trouvé plus d’info à son sujet ou de publication scientifique de sa part, elle semble être une technocrate assez discrète.



-Laurent Lantieri est le chef de service de chirurgie plastique et reconstructive de l’hôpital européen Georges Pompidou à Paris, appelé en tant que tel par les sénateurs·ices. Il est le premier chirurgien a avoir fait un greffe totale du visage, mais aussi suppléant de la candidate Delphine Bénin (divers droite) à la deuxième circonscription de Paris. En terme d’info supplémentaire j’ai pu trouver qu’il a pas payé des impôts qu’il devait (il s’en plaint dans le JDD) et un poste twitter où il dit que c’est normal qu’un gynécologue refuse de recevoir une femme transgenre (la même réaction de beaucoup de toubibs de droite lors d’une controverse là dessus) ; mais rien de franchement précis ou intéressant concernant le sujet (en gros il est transphobe, mais j'ai pas trouvé de trace de militantisme transphobe ou de papiers transphobes de sa part).



-Marion Lavergne est la déléguée générale d’Autisme Info Service, appelée en tant que telle par le groupe de sénateurs·ices. Autisme Info Service qui est une association créé par Samuel Le Bihan gérant la seule ligne de contact approuvée par l’état français, le même Samuel Le Bihan qui a écrit le scénario d’un téléfilm nommé Tu Ne Tuera Point, sur une mère tuant sa fille autiste. Je n’ai pas trouvé plus d’informations rapport à Marion Lavergne.



-Madeline Le Pollès est la fondatrice du collectif l’Être Trans, appelée en tant que telle par la commission sénatoriale. Madeline Le Pollès est une femme transgenre, reçue par à peu près tout ce qui se fait de Gender Critical franchouillard·e, puisqu’elle milite pour un retour du blanchardisme. Son collectif (que je doute être un collectif, je vous le confesse) lui servant de vitrine pour propager de la désinformation sur le sujet. J’avoue regretter de devoir parler de cette personne se faisant visiblement manipuler et tokeniser par des fascistes, puisque j’ai une nette préférence pour jeter un voile pudique sur les quelques figures du transmédicalisme tant qu’elles ne sont pas un tant soit peu connues, mais j’avoue ne pas avoir particulièrement le choix ici.


-Charlotte Lebrun est une psychologue, appelée en tant que telle par le groupe sénatorial. Et il y a ici un soucis, puisque je lui trouve plusieurs homonymes, même dans sa profession. Donc soit elle travaille à Nîmes, soit à Paris (et encore, j’ai trouvé plusieurs autres homonymes), et si elle travaille à Paris, alors j’ai pu retracer une signature sur une tribune publié dans le Monde s’opposant à l’interdiction des transitions médicales. Vue ce problème d’homonymie, j’ai juste accepté de ne pas plus fouiller.


-Eric Lemonnier est un pédopsychaitre expert de l’autisme appelé en tant que tel par la commission. Les seuls travaux que j’ai vu de sa part ne concerne que l’autisme. Il est signataire d’une tribune appelant à ne pas hormoner les personnes transgenres de peur, entre autres, qu’elles soient autistes, et donc qu’elles soient plus perdues qu’autre chose (le cisgenrisme a ses raisons que la raison ignore). On le retrouve dans plusieurs d’articles racoleurs et mensongers de ce genre. On peut aussi dresser un contact entre lui et Sophie Robert (dont j’ai très TRES longuement parlé sur ce blog) datant de 2020, puisqu’elle a produit un film d’un petit quart d‘heure sur le diagnostique précoce de l’autisme par ledit Dr Lemonnier (le monde est TRÈS petit dans ce rapport).


-Lisa Littman est une fraudeuse scientifique américaine, appelée en tant que médecin gynécologue et membre de The Institute for Comprehensive Gender Dysphoria Research par le Sénat. The Institute for Comprehensive Gender Dysphoria Research est la justification associative de Lisa Littman pour pouvoir continuer son militantisme anti-trans depuis que ses travaux scientifiques sur la ROGD ont été retirés de leur première publication. Elle a conservé son poste de chercheuse mais n’exerce à présent qu’en tant que propagandiste de cette ROGD. La ROGD est l’acronyme pour la « Rapid Onset Gender Dysphoria », traduisible par « L’Apparition Soudaine de Dysphorie de Genre ». Cette hypothèse partait du principe que l’influence social causait de la dysphorie de genre chez les jeunes, et pour étayer son propos elle a demandé à des parents d’enfants transgenres fréquentant les sites 4thWaveNow, Transgender Trend et Youth TransCritical Professionals de répondre à un questionnaire et de le faire passer à d’autres parents fréquentant ces sites. Le soucis c’est que tout ces sites sont des sites de propagande et de désinformation transphobe et que lesdits parents avaient déjà été sensibilisés·es à cette hypothèse de ROGD. On peut aussi notifier que ce questionnaire a été passé UNIQUEMENT aux parents, statistiquement à grande majorité Gender Critical, et non pas directement aux premières personnes concernées et/ou aux médecins les recevant. Armée ainsi de son biais statistique, elle a pu vérifier son hypothèse et publier son article, néanmoins la fraude étant trop grossière son article a été retiré et refait avec un panel plus varié (qui, avec un panel représentatif, ne vérifie plus du tout son hypothèse farfelue). Néanmoins, cette hypothèse et cette première publication d’article à causé la rédaction d’un livre nommé « Irreversible Damage » écrit par Abigaïl Shrier qui l’utilise comme argument massue; ainsi qu'une immense controverse scientifique aux états-unis d'Amérique, où l'on a trouvé des scientifiques lobbyistes défendant ce papier anti-scientifique, et des scientifiques préférant la réalité qui ont essayé de vérifier scientifiquement l'hypothèse (qui n'a toujorus pas été vérifiée). Du côté français cette controverse a provoqué l’apparition médiatique de Céline Masson et Caroline Elliacheff avec leur bouquin « La Fabrique de l'enfant transgenre », que l’on peut ni plus ni moins traiter que comme étant la traduction française et psychanalytique du livre de Shrier. Le tout évidemment en utilisant massivement cette hypothèse de la ROGD (qui d'ailleurs est cité 10 fois dans le rapport, et il est rappelé seulement 2 fois que cette hypothèse n'est absolument pas vérifiée). En bref, Littman a réussi à créer une hypothèse du complot scientifique, reprise de partout par les Gender Critical ne prenant en compte que la première itération frauduleuse de son étude.



-Christine Louis-Vahdat est une gynécologue parisienne, auditionnée en tant que Vice Présidente de l’Ordre des Médecins de Paris. Je n’ai pas trouvé de travaux de recherche de sa part, mais elle s’est déjà exprimée publiquement en appelant à une meilleur formation des médecins·es aux transidentités, et elle se décrit sur sa page Doctolib comme étant formée à recevoir les personnes transgenres.



-Daniel Marcelli est un pédopsychiatre, appelé en tant que tel par le groupe sénatorial. Le gros de son travail de recherche s’intéresse donc à l’enfance, avec notamment une théorie sur le lien entre l’exposition à l’écran et signes autistiques (théorie nommée EPEE, j’avoue ne rien savoir de la valeur de cette théorie). Il a aussi travaillé sur les transidentité chez les jeunes, et ne semble pas dire de choses particulièrement choquantes dans ses recherches, et semble ne pas être particulièrement confus dans ses recherches sur le sujet.



-Laetitia Martinerie est une pédiatre endocrinologue, auditionnée en tant que telle. Ses travaux de recherche semblent entièrement concentrés autour de la transidentité, notamment autour du fameux protocole Néerlandais (dont on n’a pas fini d’entendre parler). Ce protocole de soin s’intéresse au traitement des enfants transgenres, et préconise l’usage de bloqueurs de puberté entre 8 et 12 ans (dépendant du début de puberté de l’enfant) et elle en fait une analyse assez conventionnelle, notant notamment son efficacité pour la quiétude des adolescents transgenres, et insistant sur sa très faible incidence en cas d’arrêt du traitement. Bref, rien de surprenant, sauf lors de ce rapport sénatorial.



-Alexandre Michel est un pédopsychiatre, auditionné en tant que tel. Les deux seuls articles que j’ai vue de sa main concernent les enfants placés et l’électro-convulsivothérapie, mais j’ai aussi pu retracer une signature en opposition à l’interdiction des transitions médicales.


-Nicolas Morel Journel est un chirurgien urologue, co-président de Trans-Santé France (autrement nommée FPTAH, que nous avons vu plus tôt), auditionné à ces titres par le Sénat. C’est un spécialiste précurseur des CRS, que ça soit vaginoplastie ou phalloplastie, qui a participé à former beaucoup d’unité un peu partout en France. Ses apparitions médiatiques sont principalement sur ce sujet, et je n’ai rien vue de particulièrement choquant, insistant néanmoins sur l’obligation (à son sens) d’avoir une équipe de psys vérifiant qu’il n’y aura pas de regrets suite à ladite opération.



-Benjamin Moron Puech est un juriste, militant pour le droit des personnes intersexes avec le GISS (un collectif d’alliés·es de la cause intersexe), et il est auditionné par le Sénat en tant que maître de conférences en droit, Université Lumière Lyon 2. Tout ce que je retrouve à son sujet, que cela soit des travaux de recherches, ou d’expression publique, est en lutte pour le droit des personnes intersexes, et tout particulièrement pour l’arrêt des mutilation sur les enfants intersexes. Et il semble particulièrement solide sur ce sujet, ainsi que sur la transidentité.



-Anaïs Perrin Prevelle est co-présidente de l’association OUTrans, reçue en tant que telle par la commission. Pour le coup OUTrans est une association d’autosupport et de formation reconnue, qui agit pour un meilleur traitement des personnes transgenres, et qui vient de fêter ses 15 ans. Pour ce qui est d’Anaïs Perrin Prevelle, elle a un parcours de communicante, et c’est aussi à son nom qu’a été réservé le site http://petitesirene.org/ , qui est une page web prévenant du danger qu’est le groupe de lobbying l’Observatoire de La Petite Sirène. Bien que ce dernier a intenté un procès pour réservation de domaine litigieux (et en vrai pour essayer de faire fermer la page), la plainte a été rejetée, ce qui nous permet de garder cette page importante pour un meilleur internet ; ainsi que la mémoire de cette humiliation juridique (qui a donc été la première action militante de l’Observatoire de La Petite Sirène en tant qu’association).


-Magali Pignard est cofondatrice de deux associations, une de parents autistes (PAARI) et une de femmes autistes (AFFA), auditionnée à ces titre par la commission sénatoriale. Ce que cette commission oublie de mentionner, c’est qu’elle aussi active auprès de l’Observatoire de La Petite Sirène (pour qui elle a réalisé des entretiens), auprès de Dragon Bleu TV (la société de production de Sophie Robert), et aussi de l’AGA (dont elle est membre et pour qui elle a écrit un texte parlant d’éviter de confondre transidentité et autisme). Aussi le gros de sa présence sur internet consiste à relayer de la propagande transphobe.



-Michel Polak est endocrinologue et diabétologue pédiatre, auditionné en tant que tel par le Sénat. Son travail de recherche semble se concentrer sur le fœtus (d’où un titre de spécialisation très précis), et il a pu aussi signer des papier scientifiques à propos de l’intersexuation. Je n’ai rien vue de sa plume ou propos directement lié aux personnes transgenres.



-Lori Regenstreif est une lobbyiste américaine œuvrant avec Genspect, auditionnée en tant que psychiatre par le groupe sénatorial. Genspect est une nébuleuse de groupes de lobby anti-trans américain, ayant des relations de filiation directs avec de nombreux autres groupes, comme la SEGM. C’est une usine à doute scientifique s’opposant de prime abord à quoi que ce soit concernant les personnes transgenres si ça va dans le sens de leur libération. Et pour ce qui est de Lori Regenstreif, l’entièreté de sa présence médiatique (bien que sa spécialité soit à propos de la drogue et la dépendance) concerne des attaques contre le consensus scientifique rapport aux personnes transgenres.


-Maryse Rizza est la présidente de l’association Grandir Trans, auditionnée en tant que telle par le Sénat. L’association Grandir Trans est un groupe d’entraide de parents d’enfants transgenres, afin de les aider à faire en sorte que leur·s enfant·s transgenre·s grandisse·nt dans le meilleur environnement possible. L’entièreté de la présence médiatique de Maryse Rizza se fait en tant que présidente de cette association. [NDLA : J’ai trouvé une homonymie avec une professeure d’université à Tours, je suis partie du principe que c’était une simple homonymie]



-Dinane Samara-Boustani est une endocrinologue, auditionnée en tant que telle par le sénat. Je n’ai pas trouvé d’information supplémentaire sur sa personne, mis à part la participation à un papier sur le fonctionnement du psychisme des jeunes filles obèses depuis l’enfants. [NDLA : Je suis aussi partie du principe que son prénom est une féminisation du prénom Dinan, mais il se peut que je me trompe totalement et mégenre ainsi quelqu’un, si c’est le cas, je m’en excuse platement].


-Olivia Sarton est juriste, et est appelée au Sénat en tant que telle. Il est dommage, cependant, de ne pas notifier qu’elle est aussi membre de l’association Juristes Pour L’Enfance, qui contrairement à ce qu’elle pourrait laisser entendre, est une association de lutte contre la GPA/PMA et maintenant contre le droit des enfants trans à disposer de leur corps, association directement issue de La Manif Pour Tous. Le rapport du sénat ne le précise pas, et je trouve ça dommage de ne pas signaler ce genre de choses. Évidemment ses apparitions médiatiques sont sur ces sujets, des fois sous fond d’hypothèse du complot assez grossière, et son appartenance à cette association est rarement mentionnée (ce qui, encore une fois est dommage, mais j’imagine que c’est une association un peu honteuse à mentionner dans des articles et commission parlementaires).



-Olivier Scemama est le chef de bureau des infections par le VIH, IST, hépatites et tuberculose et à la Sous-direction de la santé des populations et de la prévention des maladies chroniques ; appelé à ce titre au Sénat. Je n’ai pas vue de travaux particuliers de sa part, autres que des travaux de technocrate de la santé (il a participé à une conférence qui parle du traitement des personnes trans séropositive, mais je ne le compte pas comme un travaille universitaire sur le sujet).



-Joanne Sinaï est une psychiatre canadienne, appelée en tant que telle par les sénateurs·ices LR. La seule chose que j’ai vue concernant sa personne, est une lettre ouverte concernant l’étude de Lisa Littman, venant à la défense de cette hypothèse contre une étude nommée Do Clinical Data from Transgender Adolescents Support the Phenomenon of “Rapid Onset Gender Dysphoria”?, le tout en liant comme preuve… l’étude frauduleuse de Littman. Suite à ça, on la retrouve quelque mois plus tard dans un panel de scientifiques financés·es par la SEGM (dont trois personnes auditionnées par le Sénat pour ce rapport, Joanne Sinaï, Patrick Hunter et Lori Regenstreif) pour un papier remettant en doute l’efficacité des bloqueurs de puberté. Oui, elle a littéralement reçu des financement de recherche en trollant sur des sites de chercheurs·euses. C’est la seule activité que j’ai trouvé à propos de Joanne Sinaï (qui ne semble pas être directement affiliée à un des groupes venant de Genspect).

(source)



-Danielle Sotto est une pédiatre et psychothérapeute liée au collectif Suisse AMQG, appelée à ces titre par le Sénat. La seule présence médiatique de Danielle Sotto que je lui trouve s’est faite après le rapport sénatoriale (ou elle se félicite du texte d’ailleurs). Le collectif AMQG est un collectif de parents d’enfants trans qui ne l’acceptent pas. Et qui diffusent de la désinformation sur le sujet depuis plusieurs années. Si vous êtes une personne trans un tant soit peut vocale sur internet, c’est forcé que vous ayez vue leur compte (venu très probablement vous troller ou raconter n’importe quoi).

(infos complémentaires)



-Frédéric Spycher est membre d’une association de parents suisse et appelé en tant que tel par le Sénat… Bon, c’est un peu juste comme information, mais la seule mention autre que j’ai trouvé d’un Frédéric Spycher c'est non pas en tant que membre, mais en tant que co-fondateur du collectif AMQG (qui se fait plutôt discret sur qui fait quoi dans le collectif). Je n’ai pas les moyens de vérifier cette information, mais il se trouve que, vue la régularité qu’a ce rapport à ne pas vouloir montrer les liens avec certains groupes de certaines des personnes qu’il a invité, cela ne serait pas surprenant (mais néanmoins je n’ai pas pu vérifier si c’est bel et bien le cas, je ne trouve pas de source directe pour infirmer ou affirmer ça).


-Kathleen Stock est une philosophe et pseudoféministe britannique, appelée par le Sénat en tant que philosophe et féministe. Pour le dire vulgairement, c’est le « Grocervocosmique » TERF britannique à l’ancienne. A peu près l’intégralité de ce qu’on peut trouver actuellement en terme d’apparition publique ou de travaux de sa part consiste à s’attaquer à l’existence même des personnes transgenres. Les termes « Sex Matters » ou « Sex Is Real », couramment annôner par les harceleurs·euses transphobes anglo-saxons·nes peuvent lui être directement imputés. En gros, sa théorie c’est que les personnes transgenres vivent dans une fiction autoréalisatrice, et que l’existence même des personnes trans est une menace pour les lesbiennes ; et aussi que les personnes trans forment un lobby forçant tout le monde à les accepter sous peine de sanction… En tout cas elle s’est faite virer pour ses positions très clairement transphobes de son poste à l’université du Sussex en 2021, mais à pu retrouver à l’université privée d’Austin qui venait de se former pour dispenser un enseignement avec beaucoup d’autres figures Gender Criticals.



-Claire Vandendriessche est la coordinatrice de la plateforme Trajectoires Jeunes Trans. La seule publication scientifique que j’ai vue est un texte en faveur de l’émancipation des enfants et adolescents·es trans et intersexes (qui s’appelle littéralement comme ça d’ailleurs). Trajectoire Jeunes Trans est une plateforme de mise en contact entre le publique et les associations trans d’Île de France.



-Samuel Veissière est docteur en anthropologie, clinicien-chercheur, Centre de santé universitaire de Montréal, appelé en tant que tel par le Sénat. L’intégralité de ses apparitions publiques que j’ai pu voir concernaient les personnes transgenres ; mettant en garde contre le danger trans (agrougrou). Il est aussi proche de l’Observatoire de La Petite Sirène (dont il est membre sans que cela ne soit signalé par le groupe sénatorial) et de la SEGM.


-Delphine Verri est appelée par le Sénat en tant que membre de l’association Grandir Trans (que nous avons déjà vu auparavant). Je n’ai pas plus d’informations à son sujet.


-Michèle Vianès est la président de l’association Regards De Femmes, appelée en tant que telle par le Sénat. Le gros de ses apparitions publiques semblent se faire sur Sud Radio, sur des sujets variés de militantiste féministe réactionnaire, comme le voile ou le danger de l’extrême-gauche… Donc, cette militante était aussi élue municipale de Debout La République (l’ancêtre de Debout La France, le parti dirigé par Nicolas Dupont-Aignan). En bref, c’est une militante d’extrême droite. Actuellement, sa présence médiatique se concentre sur l’opposition aux droits des personnes transgenres et à l’islamophobie.
(source)



-Annelou de Vries est pédopsychiatre et médecin chef du département de pédopsychiatrie du Centre d’expertise sur la dysphorie de genre à l’UMC d’Amsterdam, appelée en tant que telle par la commission sénatoriale. Ce que j’ai trouvé de ses recherches, c’est en appui très direct, très documenté, et très couramment citées en faveur de l’utilisation de bloqueurs de puberté pour les adolescents·es transgenres. Elle fait clairement autorité sur le domaine, et ses travaux sont énormément cités.



-Catherine Zittoun est pédopsychiatre et cheffe de pôle au GHU de Paris, appelée en tant que telle par le Sénat Républicain. Ses travaux de recherche s’intéresse au mal-être des adolescents·es, ainsi qu’au shiatsu, et un article s’intéresse au mal-être des adolescents transgenres avant le début leur transition médicale. On la retrouve aussi signataire de tribunes contre le « transactivisme », ainsi que sur des articles se réjouissant du retour en arrière des droits des mineurs transgenres.


[CW: Pédocriminalité]

-Kenneth Zucker, le dernier, mais clairement pas des moindres, est un bourreau d’enfant, spécialiste de la « Thérapie Réparatrice » (une forme de thérapie de conversion psychiatrique), appelé par le Sénat en tant qu’ancien directeur du gender identity service, et professeur honoraire de psychologie, Université de Toronto. La thérapie réparatrice est ni plus ni moins qu’actuellement considérée comme étant une thérapie de conversion (et donc interdite en France). En 2001, il prend la tête de la publication scientifique « Archives Of Sexual Behaviour », journal créé en 1971, avec comme but principal « éviter le transexualisme ».. Profitant de cette autorité, il a aussi pu faire valoir de nouveaux modèles psychiatrisant à propos des personnes transgenres. De 1993 à 1996, profitant des nombreuses photos qu’il prenait des enfants pour ses études, il en a fait une sur comment sont attractifs physiquement des enfants en non-conformité de genre à l’institut Clark (le lieu dont il sera le directeur plus tard), ainsi que les forcer à suivre sa thérapie réparatrice (considérant une transition de genre comme étant un mauvais résultat). En tant que directeur, il a caché les énormes taux de désistement lié aux thérapies réparatrices. Son renvoi a été acté en 2015, quand le parlement de l’Ontario a voté une loi contre les thérapies de conversion envers les personnes transgenres (le protocole Zucker étant directement visé par l’étude approfondi de cette loi). Et depuis qu’il n’a plus que son taffe d’éditeur de magazine scientifique, il officie principalement en tant que propagandiste de la thérapie réparatrice et/ou de la thérapie exploratoire.

 (plus d’éléments)








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-5 personnes, sur 67, sont anonymes. Et 1 seule de ces anonymes n’est pas liée à Ypomoni.


-J’ai des incertitudes sur l'indentité de 3 personne, sur 67(donc je les aies exclues de mes chiffres).


-32 de ces personnes, sur 67, s’est déjà exprimée publiquement, ou via ses recherches, en opposition directe à l’émancipation des personnes transgenres.

-17 de ces personnes, sur 67, s’est exprimée publiquement, ou via ses recherches, en faveur de l’émancipation des personnes transgenres.

-16 de ces personnes, sur 67 n’a pas de travail ou d’activité militante connue rapport aux personnes transgenres (certaines s’étant exprimées politiquement sur l'émancipation des personnes transgenres (en grande majorité contre)).


-5 de ces personnes, sur 67, ont un travail ou une activité lié à l’autisme, et 2 n’ont aucune activité liée aux personnes transgenres.


-4 de ces personnes, sur 67, ont visiblement été invité à s’exprimer pour ce rapport uniquement à cause de leur poste, sans qu’elles aient elles même une quelconque connaissance à propos des personnes transgenres.


-16 de ces personnes, sur 67, sont des experts·es internationales plus connus·es pour leur militantisme en opposition direct à l’émancipation des personnes transgenres que pour leurs travaux de recherche sur le sujet (certains·es n’ayant jamais même pas fait de travail de recherche sur le sujet, malgré leur militantisme). 6 de ces personnes viennent directement de groupes de lobbying américains (principalement SEGM et Genspect) et 1 en est proche sans être directement affiliée à ces groupes. 2 (ou 3, j’ai une incertitude sur l’identité de l’une de ces personnes) sont membres d’associations TERF/Gender Critical.

-Annelou de Vries est la seule de ces personnes, sur 67, qui est une experte internationale s’exprimant en faveur de l’émancipation des personnes transgenres, et faisant autorité sur le sujet des bloqueurs de puberté. Oui, tout cela à la fois. C’est à la fois la seule personne que l’on est allé chercher à l’internationale qui se porte en faveur de l’usage des bloqueurs d’hormone pour les mineurs, la seule à faire autorité sur le domaine, à être en faveur de l’émancipation des personnes transgenres et à la fois non-française.

/!\ NDLA : J’appelle lobby groupe de pression politique apartisan ou partisan en faveur d’une cause. Ce n’est pas une dénomination favorable ou défavorable au bout de ma plume.


-23 personnes, sur 67 sont membres soit de groupes de lobbying soit d’associations anti-trans ; seulement 14 de ces personnes sont françaises (avec une majorité de membre d’Ypomoni et de l’Observatoire de La Petite Sirène).

-7 personnes, sur 67 sont membres soit de groupes de lobbying, soit d’association en faveur de l’émancipation des personnes transgenres. Toutes françaises.




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Si j’ai fait ce travail, sans consulter ce que disaient les personnes auditionnées en elles-mêmes dans le rapport, c’est que j’ai voulu me poser la question de ce que cherchait à produire les Républicains au Sénat, c’est à dire, soit un rapport d’état des lieux, pour savoir ce qu’il est d’une situation ; où si le rapport a été orchestré pour être purement et simplement partisan avec comme objectif de produire un corpus de données allant en faveur d’une volonté politique.



Oui, je me suis posée, aussi méthodologiquement que possible, la question de la neutralité. Et, je suis dans le regret de vous annoncer que, sans surprise aucune, les Républicains ont fait appel à des nombreux membres de lobbys transphobes, qui bien qu’iels n’aient aucune autorité scientifique ; s’appuyant même couramment sur des publication dépassées depuis des décennies, ou sur des publications extrêmement polémiques (à cause de leur grand manque de sérieux scientifique). Nombre de ces personnalités sont même membres de fameux « Doigt Mouillé Institute », puisqu’elles ne disposent d’aucune autorité scientifique, et pourtant proposent des publications polémiques à propos des personnes transgenres. On retrouve très largement l'Observatoire de La Petite Sirène, dont pourtant les deux fondatrices (Céline Masson et Caroline Eliacheff) ont reconnu n'avoir aucun·e patient·e transgenre (et donc, se fiant uniquement à de la désinformation pour leur sinistre oeuvre).

 

Enfin, une présence notable d'experts·es de l'autisme vient appuyer un élément assez présent dans la propagande transphobe qui lie l'autisme, et l'augmentation du nombre de personnes transgenres, appelant ainsi à limiter l'accès des transition aux personnes neurotypiques, et à essayer de chercher, de prime abord, si les personnes trans sont neurotypiques avant d'accepter de leur donner un traitement hormonal quel qu'il soit. Oui, c'est absurde, mais encore une fois le cisgenrisme a ses raisons que la raison ignore.



Je peux à présent le dire, les Républicains au Sénat présentent, de par le choix de son panel de personnes interrogés, un regard profondément faussé et ce parfaitement à dessein. Nous avons juste 1 personne de plus s’étant exprimée, publiquement ou scientifiquement, en faveur de l’émancipation des personnes transgenres, que de personnes n’ayant tout simplement jamais travaillé précisément sur les personnes transgenres (ou en tout cas, où il n’est pas possible de trouver de liens entre elles et les personnes transgenres d’une quelconque manière dans leurs travaux).



On peut donc, logiquement, juger ce document comme étant une propagande crasseuse et mesquine, profitant de son nombre de pages (369 quand même) pour essayer de faire valoir son autorité sans que personne ne le lise. Ce document est déjà utilisé pour attaquer le droit des enfants à disposer de leur corps, alors que tout semble mener à penser qu'il est bien plus mensonger et complotiste que tout autre chose.

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