Watch Me Jump de Jeremy Gable ; The Dark Side Of The Ball

 Alors, je me suis promis, de me mettre à jouer à des jeux ultras indés en stream, et écrire de petits textes pour en parler s'il n'existe rien en français, puisque pour moi toute œuvre mériterait un regard externe. Bon si je tombe sur des titres où je trouve absolument rien d'intéressant à en dire, je ne vais pas me fatiguer pour dire "Ben rien, je me suis pas amusée, je me suis pas emmerdée... c'est et c'est beaucoup."

Pour le jeu dont on va parler pendant quelques lignes est rien de tout ça. Et il rentre dans la catégorie des titre GROBAD, le tout étant une longue boîte de dialogue. Rien de flippant, mais tout est malaisant. On y suit les aventures d'Audra Bee Mills, une joueuse de basket en WNBA (la section féminine du Basket Américain). Et, on pourrait qualifier la narration d'anti tragédie grec. Je ne souhaite pas vous divulgâcher trop la grosse force de ce titre, mais... on pourra dire qu'il ne manque pas de réalisme glaçant, sordide et de personnages profonds.




Sur ce point, le contexte est très très bien maitrisé, ça se sent que Jeremy Gable parle de sujets qui lui tiennent très à cœur. De petits rouages scénaristiques, comme le fait qu'Audra soit la joueuse star de la WNBA mais se retrouve à être tout aussi bien payé que le 400ème joueur masculin le mieux payé, qu'elle joue durant la moitié de la saison à l'étranger, la panique morale générée autour de la révélation qu'elle est bisexuelle; et ces éléments que je ne révèlent pas (puisque c'est trop spoilant sans que ça ne serve le propos) qui au final ne font pas l'objet d'un tel scandale, malgré la gravité des révélations. Nous jouons un modèle, un modèle qu'il s'agit de protéger, et certains côtés sombres semblent bien plus acceptés que sa simple bisexualité (chose qui est encore un énorme tabou dans le sport, le basket faisant figure d'un sport moins sombre que nombre d'autres (ça donne l'idée de l'étendue du sujet)). Narrativement c'est parfaitement maîtrisé. Les personnages ont des répliques fulgurantes, ça parle mal, ça répond encore pire et c'est fondamentalement humain. Bref, là dessus, la courte durée de vie du jeu même (2/3 heures, tout dépend de si vous avez l'anglais de Shakespeare ou un anglais Raffarin comme le mien) vient renforcer la maîtrise totale sur ce point.


Alors, s'il ne devait y avoir que deux choses qui vous feraient fuir ce jeu, c'est les graphismes et la musique. Techniquement, c'est clairement pas du triple A, mais sincèrement ça on s'en fout. La moteur est basique, on va pas demander ça. Par contre il est artistiquement moche, ce qui pose par contre de plus gros problèmes. Mais HIDEUX. les environnements sont vides et on en est à se dire "Oui bon, y'a ce truc là qui a été représenté, on va admettre". Les musiques, à défaut d'être intéressantes ne vont pas être insultantes pour vos oreilles. En bref, c'est un jeu qui aurait presque mérité d'être parfaitement textuel, et ça l'aurait rendu d'autant plus intéressant à mon avis.

Néanmoins, si vous avez quelques heures à prendre, pour vivre l'enfoncé dans les enfers d'une joueuse de basket star, je vous le conseille très fortement.

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