Abstentions, en filligranne de l'échec en barre.
"Gnagna les irresponsables!"
Voilà le type de mots qui me donnent envie de démarrer la moitié de la planète les dimanches d'élection. Alors, pour plusieurs raisons, déjà la plus simple, je suis fermement opposé au vote en tant qu'usage démocratique. C'est à mon sens, la légitimation de l'autorité, si les moyens de surveillance des élus sont présents et suffisants; et un maquillage d'un système d'aristocratie si les dits moyens sont mis à mal et trop faibles... d'où le fait que personnellement le vote, ben j'y participe pas. Bon je pourrais vous parler en long en large et en travers de pourquoi le vote c'est éclaté, mais j'essaierai de ne pas le faire (au pire, si vous avez soif de ça, passez écouter les podcasts JorXzt (ici: http://ddirecte.org/podcasts/ ) (par contre le/la premier.ière qui vient me causer de Chouard j'le.la démarre è___é)).
Non, ce pourquoi j'ai envie d'écrire sur le sujet, c'est bien plus pour parler des échecs analytiques évidents à propos de l'abstention. Hey, j'fais des progrès pour être conciliant, vous voyez, peut-être même que je finirais par bien parler!
Je veux principalement vous parler du potentiel de la recevabilité de l'argumentaire en faveur du vote dans le contexte actuel... en vrai y'en a qu'un seul qui me touche réellement, et c'est le choix du "Moins pire". Voilà, si vous voulez me faire taire, dites juste que vous prenez ce qui est le moins pire à votre sens, et là j'arriverai plus à vous embêter sur le sujet; bien que je sois en profond désaccord, je ne peux que vous comprendre. Malheureusement le système de vote devrait avoir bien plus d'arguments en sa faveur dans un systèmes démocratique un tant soit peu vivace.
Comme par exemple, le choix. Alors, c'est sans doute pas que parce que je suis anarchiste que j'ai l'impression qu'il n'y a que très peu de choix dans l'offre électorale. Pourquoi par exemple, on se retrouve qu'avec 5/6 listes de libéraux en national? C'est pas le courant politique qui est censé être majoritaire en France? Alors pourquoi y'a que le choix entre PS/EELV/"random partie de chie créé à la va vite pour une figure qui semble marcher" (par exemple En Marche)/MoDem/LR/le random de LR qui fait sécession parce qu'il a pas eu double ration de hachis à la cantine/et des fois des radicaux qui arrivent à se détacher de leur partie? Alors c'est ça? Genre, y'a pas plus de nuances possibles? En sachant que deux des nuances dans le listing que je viens de faire n'existent pas réellement, puisque ce sont des figures n'ayant pas de consistance politique autres qu'essayer de se faire élire sur un effet de mode. Il est quand même bon de se rappeler qu'en principe, les élections ne devraient pas être pensées pour être gagnées, mais pour présenter une offre politique, de groupements constituant un projet cohérent. Alors, je sais que les institutions de la 5ème République bafouent même ce principe démocratique évident, puisque seuls.es les gagnants.es de la queue du Mickey peuvent jouer pendant 5 ans (ce qui est la raison de l'alignement entre les législative et les présidentielles d'ailleurs). En principe, c'est une présentation de divers projets politiques auxquels on est censés assister, pas une représentation de qui a fait le mieux risette à l'image et ressemble le plus à un chef charismatique.
Mécaniquement, par nos institutions, on finit par se retrouver avec 5 partis différents ayant droit de citer dans les assemblées politiques; différences pouvant devenir extrêmement ténues en fonction du contexte médiatico-politique... pardon, mais si vous appelez ce résultat "démocratique" c'est que vous ne vous souciez sans doute pas beaucoup de la démocratie. Dans les faits, on se retrouve avec un éventail famélique et édenté de propositions politiques dans les élections telles qu'elles sont conçues actuellement en France, et ces causes sont mécaniques. Ne vous étonnez pas d'avoir donc beaucoup de personnes se retrouvant dans l'incapacité de voter pour quelque chose qui leur convienne.
Ensuite, on en vient à un problème encore plus fondamental du système représentatif: La représentation elle-même. Je vais encore une fois avoir l'impression de réinventer la roue en disant ça, mais... Il n'est possible d'être qu'une seule et unique personne à la fois. Ou, pour être plus exact, on ne peut pas être quelqu'un qui est quelqu'un d'autre. C'est à dire, que malgré toute la bonne volonté d'un.e représentant.e, iel ne pourra représenter qu'une seule et unique personne: elle-même. C'est même pas essayer de penser en quoi cette personne a trahi vos aspirations personnelle, mais essayer de voir si vous retrouvez suffisamment de vos aspirations en ce que propose cette personne, et ensuite voire si ce qui corrobore avec vos aspirations est appliqué. Très sincèrement, si la représentativité ne vous donne pas une impression de manquement à des impératifs démocratiques ("le pouvoir au peuple" de sa racine grecque), c'est soit que je suis étrange, soit que dès le début le concept même de représentativité est un doigt d'honneur à la démocratie. Je n'exclus aucune de ces deux possibilité, hein. Néanmoins, reste cet impossible horizon qu'est la représentation démocratique autrement que par mandat impératif (grosso modo, "t'es élu.e pour faire quelque chose de précis, si tu le fais pas, tu vire sans la moindre sommation"). C'est à dire qu'à partir du moment où un système de surveillance est nécessaire, autrement que pour surveiller ce qu'il en est de dérives liées à des abus de pouvoir pur et simple, c'est déjà qu'il y'a un problème de le pouvoir d'action de l'élu.e. Iel semble, à ce moment, ne plus être élu.e pour mettre en place des idées politiques, mais tout simplement pour être au pouvoir; et ce en présentant un projet politique (plus ou moins libre après de l'appliquer ou pas)... Sauf que cette délégation du pouvoir n'a de sens qu'à partir de moment où il y'a action politique: En bref, moins le système représentatif est contraignant pour les élus, moins les élus sont représentatifs.
Alors vient une question: A quoi sert un.e élu.e?
-A discuter de détails techniques autour de l'application d'un programme politique? Sans doute.
-A occuper une position de pouvoir? Alors la seule réponse que je peux apporter personnellement à cette supposition est une autre question: "Est-il nécessaire qu'une figure occupe une position de pouvoir?" (A mon sens: Nope, pas le moindre instant.)
-A faire joli? Mbof... les fleurs ont bien meilleure allure et nécessite un entretien bien moindre. Mais c'est néanmoins une question qui m'est très vite apparu quand j'ai commencé à me suis poser cette question. "Les élus, ça sert à faire joli?" Ben peut-être en fait. Et si c'est le cas, autant les remplacer par des pétunias qui sont bien plus élégants.
Néanmoins, on n'est pas là que pour mal parler, mais aussi pour réfléchir un peu aux bribes de réponses à propos de l'abstention que peuvent nous lâcher la classe politique et des figures médiatiques politiques grand publique.Bien évidemment il y'a l'habituel non-analyse du "Tu t'es abstenu, donc te plains pas è_é"
Que dire donc de cette non-analyse............ et bien que les réflexions autour de de ce non-propos sont bien plus intéressante que le dit propos. Alors, déjà, il faut réfléchir aux trois cas d'abstention: Les cas où l'on s'en fout, les cas où l'on s'en fout pas mais qu'on refuse de voter tout de même et le cas où l'abstention est lié à des problèmes administratifs. Dans le dernier cas, c'est soit lié à la lourdeur administrative qui nous demande de justifier avec 15 exemplaires photocopiés pour avoir accès à de nouveaux justificatifs, nous permettant de justifier des justificatifs que l'on demandera en troisième étape pour enfin avoir le petit carton électorale dans une commune où l'on n'habite plus depuis 10 ans (qui finira donc comme toncard si on fume de la ganja); ce qui est mine de rien un énorme frein au droit de vote; particulièrement quand on déménage et qu'on est précaire (et je sors mon meilleur jeu d'acteur pour avoir l'air étonnée en disant ça, mais les précaires sont toujours les personnes qui s'abstiennent le plus). Déjà, ne pas penser à cette partie de la population écartée du vote pour ces raisons quand on parle de l'abstention est quand même d'une violence de classe assez lamentable ("gnagna fallait s'en occuper de tout ça c'est important" Plus important que bouffer et avoir un toît?).
Pour ce qu'il en est du reste de la population abstentionniste, c'est à dire les gens qui ont la flemme et celles et ceux qui s'y refusent... les écarter du débat politique en partant du principe qu'iels n'ont rien à dire, puisqu'iels se sont abstenus.es, pardon de vous le révéler, mais, en premier lieu, c'est autant absurde que si je disais en tant qu'abstentionniste revendiquée "Ben alors les votants, on se laisse trahir par une classe politique qui n'applique que les parties les plus liberticides et outrageusement néo-libérales du programme et on s'étonne que les pauvres soient de plus en plus pauvres; et vous laissez faire ça en continuant à leur donner la légitimité qui leur est nécessaire par des petits bouts de toncards? Ben alors, comme ça on sent des pieds?" C'est très rigolo, ça fait même du bien à sortir face à des personnes semblant se soucier de politique qu'une fois tout les deux ans; mais ça ne fait pas avancer qui que ce soit. Outre le fait d'être lamentable et pas très malin, ce type de raisonnement sous-entend une autre idée... et c'est une idée très désarmante quant aux potentialités politiques populaires proposées: Le vote serait le seul et unique recours politique légitime. C'est à dire: " Vos manifs là, hop, poubelle. Vos réunions de discussions politiques, hop, pareil, vous allez être bien mignons.nes et écouter religieusement l'avant-garde éclaté. Et c'est quoi ça? Un tract hors période électorale? Mais ma parole, vous n'y pensez pas!" C'est pas aussi explicite, certes, mais dire qu'on ne doit pas s'exprimer politiquement parce qu'on n'a pas voté, invalide tout propos politique qui ne tourne pas autour du vote. Alors, si j'étais freudienne, je parlerais de fétichisation outrancière du bulletin de vote. Heureusement je penses que la psychanalyse c'est de la merde, donc je peux aller de ma petite interprétation personnelle: La seule et unique interprétation que je peux de ce type d'énoncé, quelle qu'en soit la formulation, est l'aspiration à ce que le peuple soit, d'un point de vue politique, uniquement du bétail de vote. Les propositions politiques? Uniquement venant de l'avant-garde dirigeante et de penseurs.euses influents.es. Les manifs? Quelles manifs, ces gens se sont ils exprimés pour tel ou tel programme? Ben pourquoi manifester maintenant alors, vous vous opposez au choix du peuple? (vous voyez la suite j'enlève tout de suite ce costume atroce d'éditorialiste).
Ensuite une autre analyse très courante à propos de l'abstention, que l'on voit fleurir dans tout les éditos depuis, à peu près, l'apparition de partis fascistes: "L'abstention fait monter l'extrême droite." *Deep friggin breath.* Oui, c'est bon, vous êtes contents.es? Bon, sauf que ça, c'est l'analyse uniquement comptable de la politique, qui passe par le vote en tant qu'alpha et oméga. D'ailleurs, la suite de cet énoncé est aussi d'un réalisme frappant: Les électeurs de personnalités fascistes se mobilisent bien plus que tout autre électeur... no shit sherlock? Là où se situe l'aberration, par contre c'est dans la réponse.
(Description de l'image: Twitte de Jean Catsex "Faire gagner l'abstention, c'est faire perdre la démocratie. Nous devons tous, collectivement, la combattre. Ce n'est pas une formule mais une exigence républicaine. Aujourd'hui, je lance un appel solennel à tous nos concitoyens, à vous toutes et tous: dimanche prochain, votez!")
Oui, ce mec est premier ministre, et peut-être aussi aussi ministre de l'éducation nationale... et peut-être aussi un béluga en costard (le centre d'enquête de la Bicheyte Prod est là dessus depuis un moment). Et apparemment, la solution qu'il émet pour motiver les électeurs à voter n'est pas: De faire des propositions politiques afin de donner ENVIE de voter, de remettre en question la manière dont ont été organisés les élections de ce Week-End, ni même (et heureusement d'ailleurs) de rendre le vote obligatoire (proposition sur laquelle je vais revenir, patience). Rien de tout ça, il faudrait donc voter parce qu'il faut voter... Non mais okay, c'est parfaitement irréfutable et indiscutable, et comme tout ce qui est irréfutable et indiscutable tout aussi abscon que né d'un raisonnement circulaire, mais okay Jean Catsex, j'espère juste que tu n'as rien contre le fait d'accepter le fait de totalement arrêter tout questionnement autour d'une problématique dont tu fais infailliblement partie, et par la même, de perdre la crédibilité que de toutes façons tu n'as jamais eu... Mais c'est parfait, faisons comme ça, hein, les raisons d'un problèmes sont leur propre solution, et donc la solution d'une problématique est sa propre problématique. (Se sert un doliprane) Bon, partons du principe, pour la dignité de l'humanité, qu'il n'a rien dit à ce propos, en tout cas, sauf si c'est nécessaire, je me chargerais d'oublier ce grand moment de vide absolu.
On pourra tout de même noter, à demi-mot, la préoccupation a-démocratique du premier sinistre, puisqu'il parle ici de "République" et non pas de "Démocratie". Et effectivement, le vote ne peut qu'être l'alpha et l'oméga de la République puisque c'est le régime de la représentation... De là à ce que je vous dise le système républicain est un frein aux organisations démocratiques, il n'y'a un pas que je franchis allègrement. Offrir un pouvoir, et l'auréoler de démocratie est une des voies aux abus de pouvoirs, et la vois privilégiée du fascisme, très sincèrement, je ne vois pas pourquoi ne pas fustiger le système républicain, tant il semble innocent en toutes circonstances. "Et si on faisait mieux, une sixième république?" Peut-être que ça serait moins pire. Peut-être, néanmoins, à mon sens, le moins pire est un luxe qu'on ne devrait pas tenter; surtout pour créer un fruit qui sera déjà faisander dès sa formation.
Mais je me surprends encore à mal parler, pardonnez mon emportement. Consacrons-nous plutôt à notre dernier cavalier de l'apocalypse: Le vote obligatoire.
(Description de l'image: Twitte de Thomas Guénolé "L'abstention colossale du 1er tous des #régionales 2021 [image moche de touiteur s'affichant après ledit hashtag] repose la question de rendre le #VoteObligatoire. Si comme moi vous pensez que le vote est un devoir (et non pas un droit), c'est la conséquence logique de cette conviction.")
Ben Thomas, t'as des convictions d'autocrate. Surtout en parlant du système français, ne t'avise jamais de te prononcer comme démocrate si ce sont réellement tes convictions. Républicain, c'est assumé au plus haut point. Démocrate? C'en est l'antithèse, cher ""politologue"" (le terme est lâché dans la description de son profil, je ne vois pas pourquoi je me priverais de ce bourre-pif).
Blague à part, saviez-vous que le vote était obligatoire en Belgique? A la base cette disposition, qui semble aujourd'hui autoritaire, offrait la possibilité aux classes les plus pauvres de pouvoir s'exprimer politiquement sans pression patronale (attention, je ne souhaite à aucun moment sous-entendre que cette pression n'existe plus: Malgré les dispositifs légaux, nombre de patrons empêchent leurs employé de voter.). La Belgique est aussi un pays où il est possible qu'il n'y aie pas de gouvernement un tant soit peu stable pendant très longtemps pour des raisons parlementaires... chose qui est absolument impensable en France, puisque, quelque soit la question votée, le scrutin majoritaire l'emporte. Point question d'une quelconque proportionnalité, de comptabilisation de votes contestataires purs et durs, de refaire les scrutins si rien de concret n'en ressort, de pouvoir s'opposer au principe même du vote: Tu gagnes, ou perds les élections; notre système n'accepte quasiment aucun compromis (et évidemment, plus l'élection est importante, mois il accepte de compromis dans ce choix... très républicain on dira). Bien que le vote obligatoire belge me semble être un archaïsme, et un manquement démocratique (puisque tout système se basant sur un vote me semble être un manquement démocratique (oui, même le mandat impératif, qui à mon sens ressemble bien plus une solution de dernier recours quand on n'a pas d'autre choix (j'ai conscience d'être extrême dans ces positions ne vous inquiétez pas))) parce qu'obligatoire, il est néanmoins en relative cohérence avec le reste de son système démocratique. Pour ce qui est du cas de la 5ème République française, bien peu de choses sauraient être plus insultantes pour des aspirations démocratiques. Qu'on le veuille ou non, l'abstention, quel que soit sa motivation, autre que par un empêchement administratif (qui est un déni démocratique en ce cas), est une expression démocratique. Soit qu'on se fout de ces prises de décisions, soit qu'aucunes ne nous semblent valables, soit que le vote nous semble être insultant dans son concept et/ou dans son contexte; soit... ben tout un tas d'autres analyses possibles (j'imagine, j'ai écrit ce texte en deux soirées, j'espère qu'en taffant plus d'autres sont capables de faire bien plus abouti et exhaustif que ce que j'écris ici). Et le contexte français, de par son gouvernement tout puissant, avec une assemblée nationale, qui même quand elle n'est pas inféodée directement au gouvernement (ce qui est, on le rappel, presque impossible à présent) peut ne plus être que consultative en bien des cas. De plus, un gouvernement peut parfaitement se former à l'envie, sous la direction d'un président nommant son premier ministre, et d'un premier ministre nommant l'équipe aux commandes, et ce, seulement en prenant en compte le scrutin majoritaire exprimé... où l'on peut arriver effectivement avec un gouvernement LREM qui trouve le moyen d'être en écrasante majorité, dans l'assemblée nationale et au gouvernement, avec un nombre de votes ridiculement bas, particulièrement en ayant eu un second tour aux élections principales du pays qui était un face à face avec la principale force politique fasciste française (ce qui est, dans un scrutin de ce type, et en tant que prétendu défenseur de la démocratie française un résultat pitoyable)... Bref, si ce constat, pourtant évident, ne permet pas d'expliquer pourquoi une partie majoritaire de la population ne vote pas, soit par désintérêt face aux scrutins, soit par opposition au système politique, et qu'en plus ça soit la seule manière d'exprimer son opposition face à ces modalités politiques qui soit un tant soit peu écoutée (puisque apparemment, les manifestations et les émeutes sont l'oeuvre d'éléments séditieux et non représentatif de la population (c'est pas moi qui le dit, c'est les éditos politiques)); alors supprimer le droit de s'abstenir, revient à supprimer l'opposition pacifique (puisque la manifestation est depuis longtemps arbitrairement réprimée par des armes de guerre). Et tenez vous bien, la citation que je vous ai prise vient de quelqu'un se présentant comme étant politologue. Donc quelqu'un qui est censé être un analyste politique... *toux gênée* on n'est pas sorti de l'aubergine...
Pour conclure, je tenais sincèrement à m'excuser.Au départ, je ne souhaitais pas produire un texte défendant l'abstention, mais bien plus l'expliquer. Néanmoins, l'incurie politique à laquelle on assiste, dont l'abstention est la réaction citoyenne révélatrice, dans nos unités administratives est bel et bien une impasse. Une impasse qui prend sa source dès son origine, quand il a semblé pertinent de donner les pleins pouvoirs à un général à la retraite face à une crise coloniale; et que depuis la mémoire garde et amplifie les archaïsmes d'un système qui ressemble bien plus à une république bananière. Système n'ayant de démocratique que le nom, qui insulte même la plupart des autres démocraties représentatives...
Bref, quand l’hubris originel et structurel de la monté du fascisme s'incrémentant de plus en plus dans l'institutionnel (qu'importe le visage des partis) se montre aussi grossièrement, alors ne pas cautionner en s'abstenant me semble être la seule solution. Nous n'avons pas à laisser la démocratie crever par de grands coups de petits bouts de carton. Rien ne devrait nous forcer à choisir quelque chose par défaut, surtout que cette obligation de choisir par défaut vient s'alimenter d'elle-même: Plus nous monterons de barrages avec des planches pourries, plus lesdites planches viendront infecter notre barrage... et ce barrage ne peut que finir par céder tôt ou tard. Et comme bien trop souvent, j'espère me tromper sur autant de points que possible, mais je ne me fais que peu d'illusions.
Je t'en conjure, cours des évènements, fais-moi me tromper sur toute la ligne.
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